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  • Palmarès complet et bilan du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    C'est avec un peu de retard que je vous livre mon bilan du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010, la trépidante vie parisienne ayant déjà repris son cours et m'ayant déjà entraînée dans son tourbillon.
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    Dans l'un des films en compétition, « The Eternal», son réalisateur Rituparno Ghosh fait dire à l'un de ses personnages que le cinéma ce sont des « moments fugaces ». Si je ne devais donc que garder les meilleurs moments fugaces de ce festival je me souviendrais des instants de pérégrinations amicales et cinématographiques qui ont une nouvelle fois contribué à faire de ce festival une douce et revigorante parenthèse. J'espère d'ailleurs qu'il perdurera et que cette 12ème édition ne sera pas la dernière malgré la baisse des partenaires ( baisse de 35% dit-on après une baisse déjà de 20% l'an passé et la disparition du village asiatique) et malgré le peu de public à certains films en compétition pourtant de grande qualité, et surtout particulièrement diversifiés qui ont constitué pour moi, comme chaque année, une promenade instructive dans la cinématographie et la culture asiatique, un éclairage sans concessions sur le visage de l'Asie contemporaine.

    Avec le film chinois  « Judge » de Liu Jie mon premier coup de cœur (lotus du meilleur film 2010) je me suis engouffrée dans les couloirs de la mort et de l'absurdité de la justice chinoise (cliquez ici pour lire ma critique du film), un film jalonné de plans fixes d'une acuité implacable.  Avec le film coréen « Paju » de Park Chan-ok (mon autre coup de cœur), prix du jury ex-æquo, j'ai accompagné  des destins déconstruits comme un puzzle à l'image d'une Corée écartelée entre le Nord et le Sud. Un film dont la construction habile ne nuit jamais à l'émotion mais au contraire fait qu'elle s'immisce peu à peu en vous (voir ma critique ici). Un petit bijou d'intelligence scénaristique. J'ai découvert l'atrocité du « Massacre de Nankin » dans « City of life and death » de Lu Chuan (hors compétition) aussi visuellement brillant qu'humainement insoutenable (pour moi en tout cas). J'ai eu envie de découvrir le cinéma de Mendoza, suite à sa Master class où il s'est révélé aussi prolixe que passionnant (voir mon résumé, ici).  J'ai vu deux films japonais aussi loufoques qu'inclassables, l'un (« Symbol » de Matsumoto Hitoshi) dont je vous ai déjà parlé ici qui aurait pu faire un splendide court-métrage là où la version longue le rend présomptueux et agaçant. L'autre ( « The king of jail breakers » de Itao Itsuji) dont les scènes répétitives d'un prisonnier qui s'échappe systématiquement de la prison dans laquelle il est incarcéré trouve son originalité dans une autre évasion (du ventre maternel !) filmée en caméra subjective et un final aussi ironique et diaboliquement réjouissant que le reste du film était glauque. Un film qui aurait sans aucun doute mérité le prix de la dérision. Avec « The Eternal » de Rituparno Ghosh, j'ai découvert un cinéma venu d'Inde qui sait être réflexif (réflexion sur le cinéma, la filiation) mais sans oublier Bollywood auquel quelques scènes chantées rendent hommage.  J'ai vu la première production tadjike depuis 18 ans avec « True noon »  (dont je vous ai parlé ici), film dans lequel le réalisateur Nosir Saidov a su donner des accents d'universalité  à un drame local.

    Certes, je me suis parfois ennuyée, j'ai parfois été agacée mais comme chaque année cette promenade s'est avérée enrichissante. Deauville a su montrer un visage d'une Asie hétérogène même si les différents films en compétition (qu'ils viennent d'Inde, de Corée du Sud, du Japon, de Chine, de Malaisie...) avaient  en commun de nous montrer des personnages englués dans une réalité suffocante, cherchant à échapper à leur situation et à s'évader (au propre comme au figuré) mais aussi cherchant à nous montrer leurs vrais visages même si on tente de le dissimuler derrière une frontière, des barbelés, les barreaux d'une prison. On retrouve enfin  ce même sentiment d'enfermement et cette difficulté à communiquer (que ce soit entre l'Etat et les citoyens, ou entre les citoyens).

     Je vous laisse découvrir le palmarès ci-dessous, pas vraiment surprenant, « Judge », lotus du meilleur film 2010 surpassant le reste de la sélection, le festival prouvant son indépendance en mettant en avant un film plutôt critique avec la Chine, Chine par ailleurs à l'honneur cette année (ce qui lui a par ailleurs été parfois reproché). « Paju » pouvait difficilement être écarté du palmarès pour toutes les raisons précédemment évoquées. Je n'ai malheureusement pas vu « Au revoir Taïpei » (prix du jury ex-aequo avec « Paju »). Le contemplatif et prétentieux film malaisien de Charlotte Lim Lay Kuen « My daughter » disposait de toutes les « qualités » pour remporter le prix de la critique internationale. Comme chaque année, je me suis concentrée sur la compétition et n'ai donc vu aucun film de la section Action Asia (d'ailleurs une petite requête auprès du festival, il serait bien que les films repassent davantage de fois pour permettre aux spectateurs de profiter de toutes les sélections et que reviennent les séances de deuxième partie de soirée) dont le jury présidé par Florent Emilio Siri a récompensé « The sword with no name » de Kim Yong-kyun.

    Un grand merci à notre partenaire Orange pour les 40 pass et les séjours de rêve qu'ils m'ont permis de faire gagner, et à mes  joyeux acolytes de salles obscures et d'escapades gastronomiques qui se reconnaîtront.

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    Pour voir mes vidéos de la clôture, cliquez ici.

     Le Jury Longs Métrages présidé par Pascal Bonitzer, entouré de Raja Amari, Elie Chouraqui, Anne Consigny, Sara Forestier, Safy Nebbou, Clémence Poésy, Frédéric Schoendoerffer et Bruno Todeschini a décerné les prix suivants:

    LOTUS DU MEILLEUR FILM - Grand Prix

    JUDGE de Liu Jie (Chine )

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    LOTUS DU JURY - Prix du Jury ex-aequo

    AU REVOIR TAIPEI de Arvin Chen (Taïwan/Etats-Unis/Allemagne / ) & PAJU de/by PARK Chan-ok (Corée du Sud )

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    Le jury composé de journalistes internationaux a décerné le prix suivant:

    LOTUS AIR FRANCE - Prix de la Critique Internationale

    MY DAUGHTER de Charlotte Lim Lay Kuen (Malaisie )

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    Le Jury Action Asia présidé par Florent Emilio Siri, entouré de Vikash Dhorasoo, Thierry Frémont, Samuel Le Bihan, Cécile Telerman et Malik Zidi a décerné son prix au film:

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    LOTUS ACTION ASIA - Grand Prix Action Asia

    THE SWORD WITH NO NAME de Kim Yong-gyun (Corée du Sud)

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    A suivre: l'actualité deauvillaise continue sur "In the mood for Deauville" en attendant les premières informations sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010.

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  • La clôture du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010 en vidéos

    En attendant mon bilan écrit de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2010 avec le palmarès complet et de nombreuses photographies (dès que j'aurai un peu de temps mais je préfère le publier un peu en retard plutôt que de le bâcler et que celui-ci ne reflète pas complètement mon enthousiasme), voici quelques unes de mes vidéos de la clôture. Et en attendant vous pouvez également retrouver l'actualité cinématographique quotidienne sur "In the mood for cinema".

     

     

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  • 2ème jour en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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    Deuxième jour en direct de Deauville. La météo est toujours aussi glaciale. Les spectateurs sont un peu plus nombreux. Et mon enthousiasme est toujours débordant et ma curiosité vivace, surtout au regard de la qualité des films de cette compétition 2010, avec deux coups de coeur aujourd'hui, d'abord pour le film "Paju" de la réalisatrice coréenne Park Chan-ok.

    Synopsis: Après trois années passées en Inde, Eun-mo revient à Paju, sa ville natale. Elle découvre que l'immeuble dans lequel elle habite est sur le point d'être démoli, que les locataires devenus squatteurs se battent pour empêcher cette destruction et que son beau-frère veuf, également meneur du mouvement de protestation a des révèlations à faire concernant la mort tragique de sa soeur.

    S'il y avait eu un prix du scénario, Park Chan-ok l'aurait sans nul doute obtenu tant elle tisse habilement les  fils des destins de ses personnages, tout ce qui peut paraître confus finissant par être limpide. Entre flash-backs et flash-forwards, le puzzle se reconstitue peu à peu pour libérer un personnage et en emprisonner un autre. (un peu à l'image de la Corée dont la population est divisée en deux parties, l'une prisonnière et l'autre libre) Pour éclairer les actes de chacun. Dictés par l'amour ou la culpabilité. Elle entrelace les destins, leurs malentendus, leurs dramatiques coups du sort avec un rare brio d'autant qu'il s'agit d'un premier film. Par Chan-ok fait preuve d'une étonnante maturité. Elle sous-entend en effet avec beaucoup de psychologie les motivations de ses personnages, les brûlures (au propre comme au figuré) indélébiles de l'existence. Peu à peu, tout en douceur l'émotion vous saisit, m'a saisie. La ville de Paju auquel le film emprunte son titre est le symbole d'un monde qui s'écroule, d'une Corée divisée non seulement entre le Nord et le Sud, mais aussi entre ceux qui sont corrompus et ceux qui se battent pour davantage de justice. Mais "Paju" est avant tout une poignante histoire de sacrifice, d'amour et de liberté. La liberté et l'émancipation se trouvent donc forcément ailleurs... loin de ce monde en destruction. Un seul bémol:  une seule scène m'a semblée trop explicite alors que le film jouait si bien avec l'implicite, les silences, les non dits laissant le soin au spectateur de reconstituer le puzzle (c'est si rare les films qui font confiance aux spectateurs, ne leur forçant ni la main ni l'émotion); ce film n'en demeure pas moins scénaristiquement brillant et poignant. Je vous le recommande! Là où (par exemple, en caricaturant volontairement) un blockbuster américain aurait asséné des vérités, le cinéma coréen (décidément un de ceux que je préfère) fait passer le sens par allusions murmurées, esquissées dans les silences, nous enlaçant silencieusement et discrètement. Le pouvoir de conviction et l'adhésion suscitée n'en sont alors que plus forts.

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    Après une petite pause au bar du soleil , place au deuxième film en compétition de la journée avec "Judge" du chinois Liu Je.

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    Synopsis: 1997. Nord de la Chine. Qiuwu est condamné à mort pour avoir volé deux voitures. Une coïncidence fortuite a voulu que le juge qui a suivi le dossier  ait perdu sa fille dans un tragique accident de voiture perpetré par un voleur de voitures mais un changement récent dans les textes de loi peut permettre à Qiuwu d'éviter la sentence.
    Ne vous fiez pas au synopsis qui donne l'impression d'un film cousu de fils blancs. "Judge" est avant tout une habile réflexion sur la (et l'in-)justice chinoise et aurait aussi pu s'intituler "une vie pour une autre". Liu Je ne se contente pas de faire un film à thèse mais raconte une vraie histoire, ou plutôt deux qui se retrouvent liées par la dramatique force des choses. Un riche homme d'affaires a en effet besoin d'un rein et une fois mort Qiuwu serait un donneur idéal. Mais là aussi le sens de la justice et une forme de culpabilité vont passer par là et rien ne se déroulera comme prévu. En quelques plans magistraux, toute l'absurdité, la bêtise, l'horreur de la peine de mort sont traduites comme dans cette scène où en arrière-plan, le destin d'un homme est suspendu à la joute verbale de deux autres, à l'ultime seconde. Mais "Judge" n'est pas non plus vraiment et uniquement une condamnation de la justice chinoise. La censure veille. C'est aussi le portrait d'un homme qui, en retrouvant un certain sens de la justice, retrouve une forme de liberté et le goût de vivre (l'un des derniers plans du juge sur son vélo n'est pas sans rappeler le dernier plan de "Paju", reflètant ce même sentiment de liberté et d'émancipation, l'une par rapport à sa ville d'origine et son passé, l'autre par rapport à l'Etat.)  Au-delà c'est évidemment le portrait de la justice chinoise mathématique, glaciale, inhumaine où l'on discute et décide de la vie ou de la mort d'un homme autour d'un café, ou il faut une licence pour détenir un animal de compagnie, juge ou non, élément vital ou non (cette scène m'a d'ailleurs rappelée une scène finalement assez similaire dans "Les chats persans" de Bahman Ghobadi, un excellent film que je vous recommande par ailleurs. Iran/ Chine: même sens des Droits de l'Homme?).  En un plan, Liu Je traduit la violence de cette justice, machine implacable, ou encore  l'impossibilité de communiquer face au drame absolu (en l'espèce la perte d'un enfant). Les scènes vues du point de vue du condamné sont tout aussi édifiantes lorsqu'il n'est pas filmé comme une vulgaire chose perdue au milieu d'un plan d'ensemble, considéré comme tel aux yeux d'une justice qui a droit de vie et de mort sur les Hommes.
     Si on apprend qu'en 1997 un homme , en Chine, pouvait être condamné à mort pour le simple vol d'une voiture (ou quand le crime de l'Etat était alors bien pire que celui qu'il était censé "punir"), si cette loi-ci a apparemment évolué la Chine n'en demeure pas moins le premier pays au monde en nombre d'éxécutions de condamnés à mort (5000 en 2008 selon des statistiques officielles et donc à prendre avec prudence).
    Le Festival qui met cette année la Chine à l'honneur primera--t-il un film qui n'en donne pas une image particulièrement glorieuse (même si finalement l'honneur est sauf Liu Je ayant bien pris soin de situer son film en 1997)? En tout cas il le mériterait. Je vous en reparlerai.
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    Après une incontournable pause au Normandy pour le non moins incontournable afternoo tea et en excellente compagnie, par ailleurs non loin d'un des membres du jury Thierry Frémont- dont je me dis qu'il ne se souvient pas de celle qui fit partie de son jury il y a 12 ans lors d'un inoubliable Festival de Paris (celui-là même où on nous a présentés à Sean Penn mais c'est une autre longue histoire), peut-être aurai-je la réponse d'ici la fin du séjour...-  je quitte donc cette atmosphère chaleureuse et ouatée pour affronter à nouveau le froid et retourner au CID pour la projection du soir, l'avant-première de "City of life and death" de Lu Chuan. Si j'avais su...
    Synopsis: Chine, décembre 1937. Le pays est en guerre avec le Japon. Les troupes japonaises arrivent aux portes de Nankin, la capitale du pays. Après des semaines de bombardements, la plupart des habitants et des représentants des gouvernements étrangers ont quitté la ville en ruine. Lu, un général charismatique de l'armée chinoise, est déterminé à repousser l'ennemi et à défendre coût que coûte la capitala avec ses hommes.
     Une bataille qui aurait fait 300000 morts et qui a été suivie d'atrocités: viols d'enfants et de femmes, tueries arbitraires... Si le film est visuellement "irréprochable" il est aussi particulièrement insoutenable. Souvent je m'interroge de savoir si ma "boulimie" de films n'a pas endommagé ma capacité à être émue ou heurtée par un film. Au moins ce soir, j'aurai eu la réponse. Même si j'aurais aimé voir si la vie prenait le dessus sur cette ville où ne règnait plus que désolation et chaos , je l'avoue: je n'ai simplement pas réussie à rester jusqu'à la fin, et à supporter l'insoutenable. Je m'abstinedrai donc de porter un jugement sur le film en en ayant manqué une bonne demi-heure. Le film a par ailleurs paraît-il suscité la controverse en Chine, un soldat chinois y étant pour la première fois montrée sous un jour "sympathique".  Et moi qui trouvais le film manichéen en ne montrant les Japonais pendant la guerre que comme des "brutes barbares", comme si aucun d'eux n'avait une once d'humanité (l'humanité vient ici d'un Allemand qui a réellement existé et réussit à sauver des Chinois, sorte de Schindler en Chine).   Je compte donc sur vous pour m'éclairer sur la fin du film que j'ai manquée...
    A demain pour la suite de mes pérégrinations deauvillaises et asiatiques!
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  • Premier jour en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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    Ce que j'aime par-dessus tout dans ce Festival du Film Asiatique, c'est ce voyage, ce dépaysement auxquels nous convient les films (en particulier de la compétition) et comme tout voyage digne de ce nom, le périple est toujours instructif et enrichissant, en particulier quand il s'agit  de découvrir un film du Tadjikistan, un premier film en compétition intitulé "True noon", signé Nosir Saidov,  et pour moi la première projection de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2010. Nosir Saidov y met en scène deux villages séparés par un petit ruisseau. Nilufar, une jeune fille du village situé en aval, va épouser un homme du village en amont. Mais un jour des soldats arrivent et séparent arbitrairement  les villages par des barbelés. La vie des habitants autrefois si paisible va sombrer peu à peu dans le chaos. Si le film se situe dans le contexte du conflit entre l'Ouzbekistan et le Tadjikistan qui perdure depuis la fin de l'Union Soviétique, l'intrigue pourrait se dérouler n'importe où, dans n'importe quel pays où le quotidien des habitants est décidé par des bureaucraties et des conflits qui les dépassent.  L'histoire de ce petit lopin de terre est donc finalement universelle et ces barbelés derrière lesquels Nosir Saidov filme les visages des deux futurs mariés une triste répètition de l'histoire contemporaine. Du fond comme de la forme émane une certaine candeur mais aussi beaucoup de pudeur, de force. Certes la musique souligne un peu trop fortement les mains qui glissent paradoxalement languissamment sur les barbelés mais Nosir Saidov fait passer son message de révolte contre l'absurdité de cette guerre, de la guerre, avec une force tranquille convaincante.

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    Deuxième film en compétition de la journée avec le japonais "Symbol" de Matsumoto Hitoshi (comique japonais très connu dans son pays). L'histoire d'un Japonais  qui se réveille un beau jour, dans une pièce immaculée de blanc, sans fenêtres, ni portes. Et si là aussi il est question d'enfermement et de frontière infranchissable, la comparaison s'arrêtera là avec le film précèdent. "Symbol" est un film inclassable qui d'abord intrigue agréablement avec ses couleurs flamboyantes et son univers décalé. Hitoshi nous tient en haleine avec nos questions insolubles jusqu'au final en forme de feu d'artifice qui ne répondra pas forcément à toutes nos questions (et en suscitera même davantage) mais nous en met plein la vue (certes pour pas grand chose...) Etrange, loufoque, expérimental, attachant, intriguant, agaçant, entre comédie déjantée et film d'apprentissage conceptuel... ce film-exéprience (dont nous sommes les victimes cobayes?) a au moins le mérite de ne ressembler à aucun autre! Bonne route entre les 4 murs de la quatrième dimension qui vous conduira jusqu'à Dieu (rien que ça) après vous avoir fait revenir aux origines de l'Homme et même au singe (en "symboles" parfois un peu vains et surtout vaniteux)... si vous avez la curiosité d'aller jusqu'au bout et de participer à la psychanalyse du réalisateur.

    La journée s'est achevée par un hommage au cinéaste chinois Lou Ye par le joyeux Pascal Bonitzer (président du jury 2010) suivi de la projection de "Nuit d'ivresse printanière". L'ayant déjà vu à Cannes, ma soirée s'achève par un repas chez l'impayable et incontournable Miocque qui, avec la discrétion qui le caractérise n'a pas manqué de se faire prendre en photo avec Elie Chouraqui (membre du jury).

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    Mais quelle est donc cette étrange créature qui fait un sitting devant le Normandy? To be continued!
    La suite demain avec 3 films en compétition... en espérant que Deauville sera un peu moins glaciale et désertique...
  • Le programme détaillé du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    Cliquez ici pour télécharger la grille de programmation du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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  • Hommage à Lou Ye

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    A l'occasion de l'hommage rendu à la cinématographie de l'Empire du Milieu, le Festival mettra à l'honneur la filmographie du cinéaste chinois LOU YE, en sa présence. Né le 15 mars 1965 à Shanghai, Lou Ye sort diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Shanghai, section animation, en 1983. Deux ans plus tard, il intègre le département réalisation de l'Académie du Film de Pékin. Il y réalise plusieurs courts métrages et obtient son diplôme en 1989. En 1994, il signe son premier long métrage, « Weekend Lover », un portrait d'une jeunesse sans repères à Shanghai, lui causant ses premiers problèmes avec la censure chinoise. Interdit en Chine pendant deux ans, le film remporte le prix Fassbinder du meilleur réalisateur au festival de Mannheim-Heidelberg en 1996. En 2000, le public occidental découvre Lou Ye avec son deuxième long métrage, « Suzhou River », qu'il a écrit, co-produit et réalisé. Ce film noir qui raconte une histoire d'amour teintée d'onirisme est entièrement tourné en caméra subjective. Bien que très remarqué à l'étranger, le film est interdit en Chine et le cinéaste n'a plus le droit de tourner pendant deux ans car le film avait été présenté au festival de Rotterdam sans avoir reçu au préalable l'aval des autorités chinoises. Lou Ye s'attelle ensuite à l'ambitieux « Purple Butterfly », une fresque consacrée au conflit sino-japonais des années 30, avec Zhang Ziyi dans le rôle principal et qui emprunte à nouveau de nombreux éléments au film noir. Le film est présenté en compétition au festival de Cannes en 2003. Trois ans plus tard, l'auteur revient au festival de Cannes avec « Une jeunesse chinoise », dans lequel il aborde cette fois les événements de la Place Tian An Men, à travers la relation amoureuse de deux étudiants. Il brise ainsi un tabou, ce qui lui vaut une interdiction de tourner en Chine pendant cinq ans. Son dernier film, « Nuits d'ivresse printanière », tourné clandestinement à Nankin et arborant la nationalité hongkongaise et française afin d'éviter les foudres de la censure, remporte le prix du scénario au dernier festival de Cannes.

    Seront projetés les films suivants :

    SUZHOU RIVER (2000)

    De LOU Ye

    Avec Zhou Xun, Jia Hongshen, Hua Zhongkai

    Un riche homme d'affaires demande à un jeune coursier de conduire sa fille chez sa tante chaque fois qu'il le lui demande. Cette dernière pense que le jeune homme prépare son enlèvement...

    PURPLE BUTTERFLY (2003)

    De LOU Ye

    Avec Zhan Ziyi, Liu Ye, Feng Yuanzheng

    Mandchourie, 1928. Un jeune japonais s'éprend d'une jeune chinoise. Son retour au Japon afin de faire son service militaire met un terme à leur bonheur et les contraint à la séparation. SUMMER PALACE (Une jeunesse chinoise) (2006)

    SUMMER PALACE (Une jeunesse chinoise) (2006)

    De LOU Ye

    Avec Hao Lei, Guo Xiaodong, Hu Ling, Zhang Xianmin

    Chine, 1989. Deux jeunes amoureux vivent une relation d'amour et de haine, complexe et érotique, dans un pays soumis aux troubles et à l'instabilité politique.

    SPRING FEVER (Nuits d'ivresse printanière) (2009)

    De LOU Ye

    Avec Qin Hao, Chen Sicheng, Tan Zhuo

    La femme de Wang Ping le soupçonne d'infidélité. Elle engage quelqu'un pour l'espionner et découvre que son mari a une liaison avec un homme.

    Source: Le public Système Cinéma

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