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IN THE MOOD FOR DEAUVILLE 2024 - Page 24

  • Festival du Film de Cabourg 2017: affiche et dates

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    Découvrez la très belle affiche du Festival du Film de Cabourg 2017 tirée, comme chaque année, d'un film de l'édition précédente, en l'espèce de "Tanna", mon coup de cœur de cette édition 2016 (qui a d'ailleurs reçu le prix du scénario au Festival Cinéma & Musique de Film de La Baule 2016), un film dans lequel la justesse des interprètes est sidérante. Les images sont d’une beauté à couper le souffle. La musique procure un souffle épique à l’ensemble. L’histoire, celle d’un amour impossible, est tragique et bouleversante. Hymne à la liberté, à la nature, ce film aux accents de Roméo et Juliette, plus qu’un coup de cœur est un coup au cœur.

    Un festival que j'affectionne tout particulièrement depuis ma participation à son jury des courts-métrages en 2002, deux nouvelles de mon recueil sur les festivals de cinéma "Les illusions parallèles" se déroulent d'ailleurs dans son cadre. 

    Retrouvez également mon compte rendu du Festival du Film de Cabourg 2016, ici.

    Rendez-vous du 14 au 18 juin pour suivre ici le  Festival du Film de Cabourg 2017.

  • Mon avis sur La Cantine de Deauville : la meilleure brasserie de Deauville (et pas seulement !)

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    Retrouvez également cet article sur mon blog sur le luxe "In the mood for hôtels de luxe".

    Je vous ai maintes fois parlé de ce restaurant, La Cantine de Deauville, à chaque fois placée en tête de mes articles sur mes bonnes adresses Deauvillaises. J’ai aujourd’hui souhaité y consacrer un article entier car au gré des mes nombreuses pérégrinations aux quatre coins de la France, je n’ai jamais encore trouvé de brasserie avec un tel rapport qualité / prix mais aussi avec une telle inventivité dans le menu du jour, sans cesse renouvelé. Si comme moi, vous êtes des inconditionnels de Deauville, ou simplement de passage alors, croyez-moi, la Cantine est LA brasserie où il faut aller pour vous régaler et pour passer un excellent moment.

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    « La Cantine » a ouvert il y a quatre ans en lieu et place du café « Up and down », un café que les habitués de Deauville connaissaient bien, et les festivaliers aussi. J’y ai ainsi de mémorables souvenirs, notamment l’année de ma participation au jury de cinéphiles du Festival du Cinéma Américain, en 2000, lors duquel le café était privatisé. Depuis, l’établissement a gardé les mêmes propriétaires mais a été entièrement transformé pour ressembler désormais à un magnifique loft New-yorkais.

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    L’emplacement est idéal, dans la rue principale, rue Eugène Colas, à deux pas du CID (l’idéal pour les festivals, lors du Festival du Cinéma Américain, notamment), de l’Hippodrome, des planches, et en face des brasseries Le Drakkar et chez Miocque que La Cantine surpasse largement en rapport qualité / prix.

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    « La Cantine » est  ainsi devenue la mienne depuis ce mois de septembre 2014 où j’y ai déjeuné pour la première fois. J’ignore pourquoi je n’y suis pas allée plus tôt, pensant sans doute qu’il s’agirait d’un énième endroit à la mode, comme il en fleurit tant, où tout serait axé sur le décor (moderne et chic, tel un loft new yorkais comme je vous le disais précédemment) au détriment du contenu de l’assiette et de la qualité des produits. La surprise fut d’autant plus agréable. Et, depuis, j’y déjeune et dîne presque tous les jours à chaque festival ou chaque séjour à Deauville. Il faut dire, que, entre la carte, diversifiée (avec des produits frais, j’insiste, une grande variété de mets à la carte étant habituellement suspicieuse, ce qui n’est pas le cas ici) et les menus qui, en semaine, changent tous les jours, vous n’avez que l’embarras du choix et les papilles les plus difficiles sauront être satisfaites, aussi bien celles des gourmets que celles des gourmands (et de ceux qui sont les deux). Vous pouvez donc parfaitement y aller tous les jours sans jamais manger la même chose.

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    La carte est donc  constituée de produits frais à des prix plus que raisonnables, a fortiori pour Deauville, et qui défie même toute concurrence au regard des plats copieux et de la qualité des produits servis.  La carte des vins est également particulièrement garnie, et là aussi de qualité, avec des propositions inscrites à la craie aux murs.

    L’amabilité est aussi constamment au rendez-vous, des serveurs à la direction avec un accueil  chaleureux, affable sans être flagorneur, avec une mention spéciale pour Yanic, un des deux propriétaires des lieux, que les habitués connaissent bien et qui a toujours un mot aimable pour ses clients qui se sentent presque comme à la maison. Il n’est pas pour rien dans le succès, retentissant, de l’établissement (souvent complet, n’hésitez pas à réserver en périodes de vacances, d’évènements,  de festivals ou pour les week-ends).

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    J’ai testé une grande partie des plats à la carte ainsi répartis: entrées, salades, poissons, burgers, viandes, fromages, desserts.

    Vous pourrez également opter pour:

    – la formule classique midi ( Plat du jour + café 13.9€  / Entrée + plat ou Plat + dessert 16.9€  /Entrée + plat + dessert 21.9€),

    -la formule « Cantine à la carte », le midi également (Entrée du midi 8.5€  /Plat du midi 13.5€  /Dessert du midi 7.5€),

    – le menu « Comptine » pour les moins de 10 ans (Steak haché ou Blanc de poulet ou Poisson du Chef/ Crème glacée ou Sorbet (2 boules) ou Tranche de Pain Perdu pour 10 €,

    –  le menu à 27 euros,

    – le menu à 33 euros.

    Aucun plat ne m’a déçue (et mon nombre de repas là-bas doit allègrement dépasser la  trentaine, comme en témoignent mes nombreuses photos des plats prises au fil des ans, vous en retrouverez aussi pas mal sur mon compte Instagram @sandra_meziere) mais je vous recommande tout particulièrement:

    – le fish and chips (17, 90 euros seulement), pour lequel l’adjectif pantagruélique semble avoir été inventé, accompagné de pain et de salade,

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    -les burgers (aussi copieux que goûteux), et notamment un burger végétarien,

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    – les salades là aussi pantagruéliques,

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     -les entrecôtes, fondantes et succulentes,

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    -le pavé de cabillaud meunière, raffiné, léger et délicieux,

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    -la poêlée de filet de poulet sauce Normande, copieuse et gourmande,

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    -les profiteroles géantes qui le sont réellement -framboise chocolat blanc- (je n’ai plus de photo des profiteroles, mais un régal, croyez-moi sur parole),

    -le cœur coulant au chocolat (un des meilleurs qu’il me soit arrivé de déguster),

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    -la tarte tatin, exceptionnelle, avec sa crème d’Isigny qui l’est tout autant,

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    -les glaces artisanales, exquises, là aussi,

    -les cafés gourmands (l’image parle d’elle-même…),

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    Vous pourrez aussi opter pour un menu, notamment celui à 27 euros qui vaut largement son prix ou encore la formule du midi à 16, 90 euros. En voici, ci-dessous, un exemple en photos, et ne croyez pas que j’ai choisi un jour en particulier parce que ce menu aurait été ce jour-là exceptionnellement appétissant. C’est celui de ce midi (chaque jour, la page Facebook du restaurant est mise à jour avec le menu du jour, à retrouver ici), mais c’est réellement tous les jours ainsi : aussi beau que bon. Le chef possède un réel talent et n’aurait rien à envier à  ceux de certains restaurants gastronomiques. Les desserts, en particulier, sont sans cesse renouvelés et toujours inventifs…et aussi appétissants que le macaron citron d’aujourd’hui. Avez-vous souvent vu un menu à 21, 90 aussi appétissant et copieux ? Pas moi en tout cas.

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    Allez-y de ma part ! Vraiment. Je vous recommande La Cantine de Deauville, sans la moindre réserve. Vous ne le regretterez pas, que vous y alliez pour un déjeuner en famille, entre amis, romantique (vous pourrez profiter de l’étage, plus intimiste), ou d’affaire. Vous y passerez assurément un excellent moment.

    Pour en savoir plus, découvrez le site internet du restaurant également présent sur Facebook.

    Un  restaurant comme il en existe très et trop rarement, pas seulement à Deauville. LA brasserie de Deauville. Et ma brasserie fétiche tous lieux confondus.

    Et pour ceux qui ne sauraient pas où aller le 31 décembre 2016, peut-être ce menu vous tentera-t-il ?

     

    MENU DE LA SAINT SYLVESTRE

    71€ par personne

    (Boissons non comprises)

    ∗Entrée Au Choix∗

    *Pressé De Foie Gras De Canard Et Fruits Secs,

    Chutney De Coing À La Vanille, Brioche Maison*

    *Nage Safranée De Homard Et Langoustines*

    *Carpaccio De St Jacques Aux Fruits De La Passion*

    ∗Plat Au Choix∗

    *Suprême De Chapon Fermier, Crème D’ Isigny

    Et Risotto De Potimarron*

    *Tronçon De Turbot, Coquillages En Marinière,

    Beurre Blanc Au Champagne*

    *Pavé De Biche Aux Fruits Rouges Et Noirs,

    Gratin Aux Cèpes*

    ∗Trio de Fromages Normands Et Son Mesclun∗

    *Livarot, Pont-L’évêque, Camembert *

    ∗Dessert Au Choix∗

    *Macaron Framboise–Litchi, Sorbet Champagne*

    *Croquant Mandarine, Insert À La Crème De Marron*

             Brasserie La Cantine de Deauville – Coordonnées:

     

     

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  • Mon avis sur la Folie douce by Barrière à Deauville

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    Retrouvez aussi cet article sur mon site "In the mood for Hôtels de luxe".

    Retrouvez également cet article sur mon blog entièrement consacré à Deauville « In the mood for Deauville ».

    Je n’avais pas encore pris le temps de vous parler de cette nouvelle adresse deauvillaise, gérée par l’incontournable Groupe Barrière, que j’avais testée avant le début du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2016 (mon compte rendu du festival, ici), lors d’un nouveau séjour à l’hôtel Royal Barrière de Deauville (mon avis sur l’hôtel, ici), cette fois dans la somptueuse suite Amicalement vôtre.

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    En ce moment, et plus que jamais, Deauville, toujours dynamique, bouge, se modernise, innove, et nombreux sont les nouveaux établissements à ouvrir, comme la Villa Gabrielle (dont je vous parlerai bientôt) ou Maximin Hellio, le restaurant gastronomique dont j’ai entendu beaucoup de bien, que j’espère tester lors de mon prochain séjour deauvillais.

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    Folie douce, voilà un nom qui a déjà tout pour me plaire...Ce restaurant, La folie douce by Barrière, qui a ouvert le 8 juillet 2016, se situe au bout des planches, là où se trouvait avant le restaurant « Les 3 mages », emplacement idéal a fortiori lorsque règne un soleil éblouissant comme ce fut le cas lors de mon dîner. Après Val d’Isère-Tignes, Méribel-Courchevel, l’Alpe d’Huez, Saint-Gervais-Megève, Val Thorens et la folie douce by Barrière Cannes, c’est à Deauville que s’est implantée le célèbre établissement qui allie gastronomie, emplacement de rêve et atmosphère festive avec,  pour chef exécutif de La Folie Douce, Franck Mischler qui réinvente, où qu’il soit, une cuisine gourmande et créative, et qui a également créé la carte de la Folie douce by Barrière Cannes . La folie douce à pour credo l’amusement, dans les assiettes et dans la salle. Vous pourrez y aller pour un brunch (tous les dimanches, de 12h à 15h, 50 euros par adulte et 20 euros par enfant), pour dîner ou pour, à la nuit tombée, profiter des tableaux musicaux et divertissants qui s’enchainent, chorégraphiés par Sergey Novikov. Un spectacle défini comme  aussi burlesque que talentueux, émouvant, inattendu, irrésistible…  Puis aux alentours de 23h le Dance-Floor sous les étoiles ouvre sa piste jusqu’à 1h ou 2H du matin.

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    L’accueil fut cordial. J’avoue avoir été un peu heurtée par les improbables grenouillères que portent les serveurs et qui ne les avantagent pas forcément mais elles furent bien vite oubliées en arrivant à la table, idéalement placée face à la mer grâce à la réservation du concierge de l’hôtel Royal.

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    Côté emplacement, ainsi, rien à redire. La vue sur la mer et les planches est à couper le souffle et inestimable, a fortiori à l’heure du coucher de soleil, et vous fait agréablement perdre la notion de l’espace et du temps. Le décor du lieu rappelle celui des plages branchées de la Croisette avec bouteilles de champagne disposées sur les tables dans l’espace qui jouxte le restaurant.

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    Les plats sont indéniablement gourmands, en particulier les desserts pantagruéliques (comme mon Paris-Brest en photo plus haut dans cet article, accompagné de sa glace chocolat tout aussi conséquente). En plat, j’ai opté pour la « volaille jaune de Challans, purée de pommes de terre aux fines herbes et à l’huile d’olive ».

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    L’autre atout, ce soir d’été où j’y étais, c’étaient les deux chanteuses, qui avaient une voix et une présence remarquables, petit supplément d’âme de ce moment très agréable en bord de mer dont je n’avais aucune envie qu’il s’arrête, comme si le vol du temps avait été suspendu, un trop court instant.

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    A recommander, en particulier pour des amis qui souhaitent passer une soirée festive et originale, profiter de l’atmosphère et surtout de la vue idyllique.

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    La folie douce de Deauville est également très présente et (ré)active sur les réseaux sociaux: twitter (@FdDeauville), Instagram (@foliedoucedeauville ), Facebook.com (Facebook.com/foliedoucedeauville , Snapchat (@FdDeauville). Des concours vous sont même régulièrement proposés et des photos qui vous mettront l’eau à la bouche.

    Horaires d’ouverture: Le vendredi soir de 19h à 1h.
    Le samedi de 12h à 2h.
    Le dimanche de 12h à 15h pour le Big Folie Brunch.

    Renseignements et réservations : 02 31 98 65 58

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  • Dans le magazine de Deauville, le 21ème, de décembre 2016

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    Après le très bel article que le magazine Normandie Passion avait consacré à mon recueil de nouvelles en septembre dernier (photo ci-dessous), me voici à nouveau à l'honneur en Normandie avec cet article du célèbre magazine deauvillais, Le 21ème (numéro de décembre 2016), -photo ci-dessus-. La photo est signée Dominique Saint, également auteur des quatrièmes de couverture de mes deux livres et de cette séance photos sur les planches (photos ci-dessous).

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  • UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch, le chef-d'oeuvre qui a immortalisé Deauville à nouveau en salles (copie restaurée)

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    Combien de fois vous ai-je parlé de ce chef-d'œuvre de Claude Lelouch? Je ne les compte plus de même que je ne compte plus le nombre de fois où j'ai revu ce film qui, à chaque fois, m'emporte dans son tourbillon d'émotions... Un film qui m'a tant accompagnée que vous le croisez au fil des lignes de mes deux livres "L'amor dans l'âme" et "Les illusions parallèles" (et j'ai d'ailleurs eu le plaisir de faire transmettre ce dernier à Claude Lelouch lors du dernier Festival du Film Britannique dont il présidait le jury). Je n'ai pas non plus résisté au plaisir de le revoir lors des 50 ans du film au dernier Festival de Cannes (section Cannes Classics, photo ci-dessous).

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    Le 16 novembre, Sophie Dulac Distribution le ressort en salles en version restaurée. A cette occasion, mon cinéma fétiche, l'Arlequin (situé rue de Rennes, à Paris) organisera une séance exceptionnelle le 6 novembre à 17H30. Vous pouvez réserver vos places, ici. L'occasion était trop belle, je vous en reparle donc ci-dessous avec, en bonus, une vidéo dans laquelle Claude Lelouch parle de la genèse du film(prise lors de sa passionnante master class au Festival du Film Britannique de Dinard 2016 dont vous pouvez retrouver le compte rendu complet, ici).

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    Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. Les adorateurs d’un côté qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois cruelle des hasards et coïncidences. Les détracteurs de l’autre qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces trois éléments comme le démontrait aussi magnifiquement de documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13.

    Un parcours fait de réussites flamboyantes et d’échecs retentissants. La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement! Film que Claude Lelouch a, comme souvent réalisé, après un échec. Ainsi le 13 septembre 1965, désespéré, il roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture,  elle  marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme », la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires. C’est une des histoires qu’il a à nouveau raconté lors de cette master class.

     

    Vous trouverez de nombreuses critiques des films de Claude Lelouch au fil de mes blogs. En bonus, retrouvez également, après ma critique de "Un homme et une femme" ma critique de "Un + Une"  et de "Salaud, on t'aime", les deux derniers films de Claude Lelouch. J'en profite pour vous dire que le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule projettera "Itinéraire d'un enfant gâté" à l'occasion de la présence dans le jury de Richard Anconina. Lors de sa première édition du festival, Claude Lelouch y avoir d'ailleurs donné une passionnante master class en compagnie de son fidèle complice, Francis Lai.

     

    Critique de UN HOMME ET UN FEMME de Claude Lelouch 

     

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    Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 23 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 10 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

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    Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

    Critique de UN + UNE de Claude Lelouch

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    En 1966, avec « Un homme et une femme », sa sublime histoire de la rencontre de deux solitudes blessées avec laquelle il a immortalisé Deauville, Claude Lelouch recevait la Palme d’or, l’Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement ! Ce 45ème film de Claude Lelouch, presque cinquante ans plus tard raconte à nouveau l’histoire d’un homme et d’une femme et les années et les films qui séparent ces deux longs-métrages semblent n’avoir en rien entaché la fougue communicative, la réjouissante candeur, le regard enthousiaste, la curiosité malicieuse du cinéaste. Ni la fascination avec laquelle il regarde et révèle les acteurs. Les acteurs et la vie qu’il scrute et sublime. Bien que les critiques ne l’aient pas toujours épargné, il est en effet toujours resté fidèle à sa manière, singulière, de faire du cinéma, avec passion et sincérité, et fidélité, à la musique de Francis Lai, aux fragments de vérité, aux histoires d’amour éblouissantes, à sa vision romanesque de l’existence, à son amour inconditionnel du cinéma et de l’amour, à ses phrases récurrentes, à ses aphorismes, aux sentiments grandiloquents et à la beauté parfois terrible des hasards et coïncidences.

    Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même n’avait «pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot,   Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ». Et tous ceux qui m’ont fait aimer le cinéma. Avec son film « Roman de gare », les critiques l’avaient enfin épargné, mais pour cela il avait fallu que le film soit au préalable signé d’un autre nom que le sien. Peu m’importe. Claude Lelouch aime la vie. Passionnément. Sous le regard fiévreux et aiguisé de sa caméra, elle palpite. Plus qu’ailleurs. Et ce nouveau film ne déroge pas à la règle.

    Après Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Sandrine Bonnaire dans « Salaud, on t’aime », c’est un autre trio charismatique qui est à l’honneur dans ce nouveau film : Jean Dujardin, Elsa Zylberstein et Christophe Lambert (voire un quatuor avec Alice Pol). Son dernier film « Salaud, on t’aime » se rapprochait de « Itinéraire d’un enfant gâté », du moins en ce qu’il racontait l’histoire d’un homme à l’automne de sa vie, un autre « enfant gâté » passé à côté de l’essentiel et qui, contrairement au film précité, n’allait pas fuir sa famille mais tenter de la réunir. Ici, c’est finalement aussi d’un homme passé à côté non pas de sa vie mais de lui-même dont Lelouch nous raconte l’histoire, une histoire que j’attendais de découvrir depuis que j’avais vu cette affiche du film orner les murs de Cannes, lors du festival, en mai dernier.

    La manière dont le film est né ressemble déjà à un scénario de film de Claude Lelouch. Jean Dujardin et Elsa Zylberstein ont ainsi plusieurs fois raconté sa genèse. Le hasard qu’affectionne tant Claude Lelouch les a réunis sur le même vol entre Paris et Los Angeles lors duquel ils ont parlé de cinéma pendant des heures et notamment d’un film de Claude Lelouch, « Un homme qui me plaît », qu'ils adorent tous les deux. L'histoire d'amour entre un compositeur incarné par Jean-Paul Belmondo et une actrice incarnée par Annie Girardot qui tombent amoureux à l'autre bout du monde. Elsa Zylberstein a appelé Claude Lelouch et l’histoire était lancée, une histoire d’amour qui, eux aussi, les a emmenés à l’autre bout du monde…

    Jean Dujardin incarne ici le séduisant, pragmatique, talentueux Antoine. Antoine est compositeur de musiques de films. Antoine regarde la vie avec distance, humour et légèreté. Antoine est comme un enfant joueur et capricieux. D’ailleurs, il porte le prénom du petit garçon dans « Un homme et une femme ». Hasard ? Ou coïncidence ? Il part en Inde travailler sur une version très originale de « Roméo et Juliette » intitulée « Juliette et Roméo » et alors que sa compagne (Alice Pol) le demande en mariage par téléphone. A l’occasion d’une soirée donnée en son honneur à l’Ambassade de France, il rencontre la pétillante Anna (Elsa Zylberstein), la femme de l’ambassadeur (Christophe Lambert), aussi mystique qu’il est pragmatique, une femme qui, en apparence, ne lui ressemble en rien, pourtant, dès ce premier soir, entre ces deux-là, semble régner une magnétique connivence. Cette rencontre va les entraîner dans une incroyable aventure. Et le spectateur avec eux.

    Ce que j’aime par-dessus tout dans les films de Claude Lelouch, ce sont ces personnages, toujours passionnément vivants. Dans chacun de ses films, la vie est un jeu. Sublime et dangereux. Grave et léger. Un jeu de hasards et coïncidences. Le cinéma, son cinéma, l’est aussi. Et dans ce film plus que dans tout autre de Claude Lelouch. Le fond et la forme coïncident ainsi en une ludique mise en abyme. Le film commence par l’histoire d’un voleur qui va inspirer le film dont Antoine a composé la musique et dont les images jalonnent le film…de Lelouch. Le présent, le passé et le rêve s’entrelacent constamment pour peu à peu esquisser le portrait des deux protagonistes, pour se jouer de notre regard sur eux et sur la beauté troublante des hasards de la vie.

    Cela commence par des images de l’Inde, fourmillante, colorée, bouillonnante de vie dont la caméra de Lelouch, admirative, caresse l’agitation multicolore. Prémisses d’un voyage au pays « du hasard » et « de l’éternité. » Un voyage initiatique. Puis, il nous raconte une première histoire. Celle du voleur qui sauve sa victime, et de leur histoire d’amour. Celle du film dans le film. Un miroir de celle d’Anne et d’Antoine. Presque un conte. D’ailleurs, devant un film de Lelouch, j’éprouve la sensation d’être une enfant aux yeux écarquillés à qui on raconte une fable. Ou plein d’histoires puisque ce film est une sorte de poupée russe. Oui, une enfant à qui on rappelle magnifiquement les possibles romanesques de l’existence.

    Ensuite, Antoine rencontre Anna lors du dîner à l’ambassade. Antoine pensait s’ennuyer et le dit et le clame, il passe un moment formidable et nous aussi, presque gênés d’assister à cette rencontre, leur complicité qui crève les yeux et l’écran, leur conversation fulgurante et à l’image de l’Inde : colorée et bouillonnante de vie. Il suffirait de voir cet extrait pour deviner d’emblée qu’il s’agit d’un film de Lelouch. Cette manière si particulière qu’ont les acteurs de jouer. Ou de ne pas jouer. Vivante. Attendrissante. Saisissante de vérité. En tout cas une scène dans laquelle passe l’émotion à nous en donner le frisson. Comme dans chacun des tête-à-tête entre les deux acteurs qui constituent les meilleurs moments du film, dans lesquels leurs mots et leurs silences combattent en vain l’évidente alchimie. Ils rendent leurs personnages aussi attachants l’un que l’autre. Le mysticisme d’Anna. La désinvolture et la sincérité désarmante d’Antoine avec ses irrésistibles questions que personne ne se pose. Antoine, l’égoïste « amoureux de l’amour ».

    Comme toujours et plus que jamais, ses acteurs, ces deux acteurs, la caméra de Lelouch les aime, admire, scrute, sublime, magnifie, révèle, caresse presque, exacerbe leur charme fou. Ce film comme chaque film de Lelouch comporte quelques scènes d’anthologie. Dans son précédent film « Salaud, on t’aime », les deux amis Kaminsky/Johnny et Selman/ Eddy nous rejouaient « Rio Bravo » et c’était un régal. Et ici, chacun des échanges entre Antoine et Anna l’est aussi. Comme dans tout film de Lelouch aussi les dialogues sont parsemés de petites phrases dont certaines reviennent d’un film à l’autre, souvent pour nous rappeler les « talents du hasard » :

    « Mon agent, c’est le hasard. »

    « Mon talent, c’est la chance. »

    « Le pire n’est jamais décevant. »

     Ce film dans lequel l’amour est l’unique religion est une respiration salutaire a fortiori en cette période bien sombre. Un hymne à l’amour, à la tolérance, au voyage aussi bigarrés et généreux que le pays qu’il nous fait traverser. Un joyeux mélange de couleurs, de fantaisie, de réalité rêvée ou idéalisée, évidemment souligné et sublimé par le lyrisme de la musique du fidèle Francis Lai (retrouvez mon récit de la mémorable master class commune de Lelouch et Lai au Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2014, ici) et celle de la Sérénade de Schubert (un peu trop utilisée par les cinéastes ces temps-ci mais c’est celle que je préfère donc je ne m’en lasse pas), par des acteurs que le montage inspiré, la musique lyrique, la photographie lumineuse ( de Robert Alazraki), le scénario ingénieux (signé Valérie Perrin et Claude Lelouch), et l’imparable et incomparable direction d’acteurs de Lelouch rendent plus séduisants, convaincants, flamboyants et vibrants de vie que jamais.

     Une « symphonie du hasard » mélodieuse, parfois judicieusement dissonante, émouvante et tendrement drôle avec des personnages marquants parce que là comme ils le sont rarement et comme on devrait toujours essayer de l’être : passionnément vivants. Comme chacun des films de Lelouch l’est, c’est aussi une déclaration d’amour touchante et passionnée. Au cinéma. Aux acteurs. A la vie. A l’amour. Aux hasards et coïncidences. Et ce sont cette liberté et cette naïveté presque irrévérencieuses qui me ravissent. Dans la vie. Au cinéma. Dans le cinéma de Lelouch qui en est la quintessence. Vous l’aurez compris, je vous recommande ce voyage en Inde !

     Critique de SALAUD, ON T'AIME de Claude Lelouch

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    Avec sa dernière fiction, « Ces amours-là », Lelouch signait une fresque nostalgique, une symphonie qui s’achevait sur une note d’espoir, la bande originale de son existence cinématographique (qui évitait l’écueil du narcissisme) en guise de remerciements au cinéma, à la musique, à son public, à ses acteurs. Un film qui mettait en exergue les possibles romanesques de l’existence. Un film jalonné de moments de grâce, celle des acteurs avant tout à qui ce film était une déclaration d’amour émouvante et passionnée.

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     Cette dernière réalisation qu’est « Salaud, on t’aime » se rapproche peut-être davantage de « Itinéraire d’un enfant gâté », du moins en ce qu’elle raconte l’histoire d’un homme à l’automne de sa vie, un autre « enfant gâté » qui est peut-être passé à côté de l’essentiel et qui, contrairement au film précité, ne va pas fuir sa famille, mais au contraire tenter de la réunir.

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     Jacques Kaminsky (Johnny Hallyday) est ainsi un photographe de guerre et père absent, qui s'est plus occupé de son appareil photo (enfin plutôt de son impressionnante collection d’appareils photos) que de ses 4 filles (de 4 mères différentes) nommées Printemps (Irène Jacob), Eté (Pauline Lefèvre), Automne (Sarah Kazemy –révélée par le magnifique « En secret » de Maryam Keshavarz ) et Hiver (Jenna Thiam). Avec l’espoir de les réunir, il décide d’acquérir une maison dans les Alpes dont il tombe amoureux en même temps que de celle qui la lui fait visiter,   Nathalie Béranger (Sandrine Bonnaire). Tout va se compliquer encore un peu plus quand son meilleur ami, Frédéric Selman (Eddy Mitchell) va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un terrible mensonge.

     

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    Avec « Salaud, on t’aime », Claude Lelouch signe son 44ème film. Les réalisations et les années n’ont pourtant pas entamé la jeunesse et la modernité de son cinéma. Ni la curiosité, l’admiration, la fascination avec lesquelles il regarde et révèle les acteurs. Les acteurs et la vie qu’il scrute et sublime. Dès ce premier plan avec le beau visage buriné de Johnny Hallyday et derrière lui les pages d’un livre (écrit par sa fille) qui se consume, j’étais déjà happée. Et les pages de cet autre livre qui se tournent et montrent et rendent hommage au photographe de guerre qu’est Kaminsky, à tous les photographes de guerre et aux horreurs (et quelques bonheurs) de l’Histoire qu’ils ont immortalisées, souvent au péril de leur vie. Deux livres. Deux faces d’un même homme. Peut-être un peu le double de Claude Lelouch qui fut lui-même photographe de guerre à ses débuts.

     Dès les premiers plans du film règne à la fois une atmosphère tranquille et inquiétante à l’image de  celle de cette maison gardée par un  aigle majestueux, sublime, clairvoyant, là comme une douce menace, comme si tout pouvait basculer d’un instant à l’autre dans le drame ou le thriller. Le cinéma de Claude Lelouch ne rentre dans aucune case, situé à la frontière des genres. Ou si: il rentre dans un genre, celui d’un film de Lelouch, tout simplement. Et c’est ce que j’aime par-dessus tout : celle liberté, cet atypisme que j’ai retrouvés dans ce film.  Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même  n’avait « pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot,   Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ». Et tous ceux qui M’ont fait aimer le cinéma. 

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     A l’image de ses autres films, sans doute celui-ci agacera-t-il ses détracteurs pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles il m’a enchantée. Ses citations sur la vie, la mort, l’amour, l’amitié :

    - « Un ami c’est quelqu’un qui te connait très bien et qui t’aime quand même »,

    -« Qu’est-ce que vous préférez le plus au monde, à part votre appareil photo ? Le juste milieu. L’équilibre. Vous savez comme ces types qui viennent de traverser le Grand Canyon sur un fil. »

    C’est d’ailleurs ce qui pourrait définir le cinéma de Lelouch. Et ce film. La vie aussi. Et ce qui les rend si singuliers, palpitants et attachants. Cette impression d’être sur un fil, sur le fil, au bord du précipice.

    Comme toujours chez Claude Lelouch, la musique est judicieusement choisie entre le sublime jazz d’Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, la chanson "Les eaux de mars" de Georges Moustaki, ou encore les "Quatre saisons" de Vivaldi repris par les compositeurs du film, le fidèle Francis Lai et Christian Gaubert.

    Et puis il y a les acteurs. Ces acteurs que la caméra de Lelouch aime, scrute, sublime, magnifie, révèle, caresse presque. D’abord, Johnny Hallyday qui n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour être ce personnage. Son visage et sa prestance racontent déjà une histoire. Il n’a pas besoin d’en faire ou dire beaucoup pour imposer son personnage grâce à sa forte personnalité, un mélange de douceur,  de douleur, de force, de fragilité, de liberté, d’humanité, de rudesse et de tendresse. Et pour l’avoir vu (et revu) sur scène, que ce rôle lui ait été attribué me semble une évidence tant il est et joue sur scène et sait capter et captiver l’attention d’un regard. Leconte dans « L’homme du train » (à mon avis le meilleur film avec Johnny Hallyday) avait déjà compris cet énorme potentiel. Johnny Hallyday avait d’ailleurs déjà tourné sous la direction de Claude Lelouch en 1972 pour « L’Aventure c’est l’Aventure » où il jouait son propre rôle aux côtés de Lino Ventura et Jacques Brel. Ce rôle de Kaminsky semble avoir été écrit pour lui et pourtant il n’était initialement pas pressenti pour jouer le rôle principal de « Salaud, on t'aime ». Le plus sidérant est que Lelouch a dû l’imposer: « Aucune chaîne de télévision ne voulait faire un film avec Johnny et moi, aucune assurance n’a voulu nous suivre, les coproducteurs, les distributeurs, tout le monde s’est montré frileux. » Il y a eu Annie Girardot dans « Les Misérables », Jean-Paul Belmondo dans « Itinéraire d’une enfant gâté »  Tant d’autres… Il y aura désormais Johnny Hallyday dans « Salaud, on t’aime ». De fortes personnalités qui, plus que d’incarner des rôles, les imprègnent et les révèlent. Les réveillent même.

    A ses côtés, il y a Sandrine Bonnaire avec qui il forme un couple évident. Solaire Sandrine Bonnaire avec son sourire lumineux et empathique et dont on comprend qu’il en tombe immédiatement amoureux.

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    Et puis les 4 « saisons » dont la photographie reflète judicieusement les caractères au premier rang desquelles Jenna Thiam (Hiver Kaminsky), révélation du film à qui sont dévolues les plus belles partitions. Le temps d’un dialogue dans une voiture qui pourrait constituer à elle seule un court-métrage, Lelouch nous montre quel directeur d’acteurs et quel conteur d’histoire il est.  Les « seconds » rôles ne sont pas en reste : Isabelle de Hertogh, Rufus, Agnès Soral, Valérie Kaprisky, Jacky Ido, Antoine Duléry…

     Enfin, dernier personnage ici (et non des moindres !): la nature, sublime et sublimée elle aussi, à laquelle ce film est aussi un véritable hymne et qui varie subtilement au gré des saisons.

     

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    « Chaque nouvelle invention modifie l’écriture cinématographique. Mes gros plans c’est ma dictature, et les plans larges c’est ma démocratie, et pas de plan moyen. » avait-il dit lors du débat succédant à la projection du documentaire « D’un film à l’autre ». Ce nouveau film ne déroge pas à la règle. Une scène de repas est ainsi particulièrement réussie me faisant songer à celles qu'affectionnait Claude Sautet qui lui aussi aimait tant ces scènes mais aussi, comme Lelouch, raconter la vie. Notre vie.

     Ce film comme chaque film de Lelouch comporte quelques scènes d’anthologie. Celle pendant laquelle les deux amis Kaminsky/Johnny et Selman/ Eddy refont « Rio Bravo » est un régal. Mais aussi, à l’opposé, ce brusque basculement du film (que je ne vous révélerai évidemment pas) qui m’a bouleversée.  Il n’y a que lui pour oser. De même qu’il n’y a que lui pour oser appeler les 4 filles d’un personnage Printemps, Eté, Automne et Hiver. Et ce sont cette liberté presque irrévérencieuse, cette audace, qui me ravissent. Dans la vie. Au cinéma. Dans le cinéma de Lelouch qui en est la quintessence. La quintessence des deux.

    Lelouch, dans ce nouveau film coécrit avec Valérie Perrin,  raconte la vie, avec tout ce qu’elle comporte de beauté tragique ou de belle cruauté, de douleurs ineffables aussi, ses paradoxes qui la rendent si fragile et précieuse. En quelques plans, ou même en un plan d’une silhouette, il exprime la douleur indicible de l’absence. Mais c’est aussi et avant tout un film magnifique sur l’amitié et ses mensonges parfois nécessaires, sur le le pardon aussi…sans oublier ces « hasards et coïncidences » qu’affectionne le cinéaste. Ce hasard qui «  a du talent » à l’image de celui qui en a fait un de ses thèmes de prédilection.   Malgré son titre, peut-être son film le plus tendre, aussi.

     Je ne sais pas si le cinéma comme "le bonheur, c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films nous la font voir en gros plans majestueux, parfois sans fards, avec une redoutablement sublime vérité, et qui nous la font aimer ardemment.   Et ce nouveau film porté par des acteurs solaires, un montage ingénieux, une musique judicieuse, une photographie émouvante ne déroge par à la règle. Le juste milieu entre légèreté et gravité. Les fragments de vérité et les fragments de mensonges. La vie et le cinéma.

  • Mode in the mood for Deauville...

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    En robe Sinéquanone. Photo : © Dominique Saint

    Avec un peu de retard, voici quelques clichés d’une séance photos mode à Deauville, d’une part à l’hôtel Barrière Le Royal (dont je vous ai déjà dit tout le bien que j’en pense  dans mon article sur mes bonnes adresses à Deauville, ici) notamment dans la suite Amicalement vôtre où j’ai eu le grand plaisir d’être logée, et d’autre part dans les rues et sur la plage de Deauville. Ces photos ont été prises à l’occasion du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville dont vous pouvez retrouver mon compte rendu en cliquant ici. Je remercie au passage le photographe Dominique Saint pour sa séance photos et son regard bienveillant. (Les photos dont il est l’auteur sont signalées en copyright).

    En complément, ma séance photos mode au Royal Barrière de Deauville, en février 2016 (cliquez ici).

    Retrouvez mon article complet avec mon avis sur l’hôtel Royal de Deauville en cliquant ici.

     

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    En robe Sinéquanone. Photo : © Dominique Saint

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    En robe Sinéquanone. Photo : © Dominique Saint

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    En robe Sinéquanone. Photo : © Dominique Saint

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    En robe Sinéquanone. Photo : © Dominique Saint

     

    A l’hôtel Barrière Le Royal de Deauville

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    Sur la terrasse de l’Hôtel Royal Barrière de Deauville. Robe Weekend Max Mara.

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    Devant le restaurant (éphémère) Fouquet’s de l’Hôtel Royal Barrière de Deauville. Robe Max Mara. Sac Armani jeans.

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    Devant l’entrée de l’hôtel Royal Barrière de Deauville. Robe Polo Ralph Lauren. Sac Armani jeans. Avec l’aimable complicité du chien Baloo.

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    De ma suite Amicalement vôtre de l’hôtel Barrière Le Royal de Deauville. Robe Polo Ralph Lauren.

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    Vue depuis ma suite de l’hôtel Royal.

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    Ma splendide suite Amicalement vôtre.

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    La salle de bain avec baignoire et douche.

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    Robe Max Mara. Vue depuis la suite Amicalement vôtre.

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    En robe Weekend Max Mara, dans la suite Amicalement vôtre.

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    Vue sur le CID depuis la suite Amicalement vôtre.

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    La piscine de l’hôtel Royal.

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    En robe Armani jeans au bar de l’hôtel Royal.

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    Baloo dans la suite Amicalement vôtre.

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    Dans la suite Amicalement vôtre. Robe Weekend Max Mara.

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    Au bord de la piscine de l’hôtel Royal. Robe Weekend Max Mara.

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    Vue depuis la suite Amicalement vôtre.

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    Sur les planches et au Festival du Cinéma Américain

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    Robe et sac Armani jeans.

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    Robe Polo Ralph Lauren. Veste Pablo.

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    Robe Max Mara. Sac Armani jeans.

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    Robe Polo Ralph Lauren. Au Spa de l’hôtel Normandy Barrière de Deauville. Photo : © Marie Astrid Jamois

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    Robe Armani jeans. Sac Armani jeans.

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    Robe Week end Max Mara.

     

    Au club Kiehl’s

     

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    Robe Polo Ralph Lauren. Sac Armani jeans.

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    Robe Polo Ralph Lauren.

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