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“Recount” de Jay Roach : une palpitante immersion dans le système électoral américain

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L'équipe du film "Recount" lors de la conférence de presse cet après-midi. (photo "In the mood for Deauville")
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Pitch: Comme les deux candidats à l’élection présidentielle américaine de 2000 - George W. Bush et Al Gore - semblent arriver à égalité en Floride, la décision est prise de recompter les bulletins de vote. Alors que la Cour Suprême s’empare de l’affaire, le républicain James Baker et le démocrate Ron Klain vont tout faire pour gagner les faveurs du public.

 Plutôt que d’inventer une histoire autour de ces journées décisives, le scénariste a préféré faire un minutieux travail de recherche (basé sur la lecture de 4 livres écrits par des journalistes politiques américains) pour coller au plus près de la vérité et nous immerger dans les coulisses du recomptage controversé par le biais d’images d’actualité ou par celui du dialogue original  reproduit dans le cadre de reconstitutions fonctionnalisées, mais aussi par le biais de ces quelques jours vécus à travers le regard de ses protagonistes. Tous les faits sont donc vrais même si le but n’était pas de faire du mot pour mot mais de capter l’essence des faits, notamment concernant Katherine Harris (Laura Dern), la  secrétaire d’état de l’Etat de Floride, particulièrement pathétique, qui se prend pour la reine Esther, aussi bien dans le film que dans la réalité.

36 jours. 36 jours qui mirent en lumière les incohérences du système, ses iniquités parfois, voire ses "magouilles".

Si pour certains ce film s’est avéré ennuyeux (quelques spectateurs ont quitté la projection avant la fin), il révèle néanmoins un travail scénaristique et de recherche remarquable, et s’avère particulièrement instructif sur le système électoral américain alors que les Etats-Unis sont de nouveau en pleine période électorale. Il semblerait d’ailleurs qu’un nouveau problème pourrait survenir puisque les votes électroniques ont remplacé les cartes perforées, à l’origine du problème. Au-delà de son sujet politique, comme l’a souligné son scénariste en conférence de presse « Recount » est aussi l’histoire de « combattants » qui ne s’arrêtent jamais, un encouragement à ne jamais arrêter quoiqu’il arrive, une position qu’illustre d’ailleurs le personnage de Ron Klain pour qui faire gagner Al Gore est davantage une question de principe qu’une véritable accointance avec ce dernier. En conférence de presse, Kevin Spacey a révélé connaître Ron Klain depuis longtemps.

C’est la chaîne HBO (à laquelle le Festival de Deauville avait d’ailleurs rendu hommage il y a quelques années) qui a produit ce film destiné à être diffusé sur la télévision exclusivement, et qui le sera internationalement avant les élections américaines.

Bien que nous en connaissions le résultat nous avons réellement l’impression de suivre cette campagne comme un thriller, nous nous prenons à espérer qu’Al Gore gagne finalement même si nous connaissons l’issue…fatale. Reste que 150000 bulletins de vote n’ont jamais été pris en compte sans oublier que le film nous montre comment  certains électeurs sont interdits de voter (par exemple en tirant profit de leur homonymie avec un criminel).

Enfin peut-être nos hommes politiques de tous bords devraient-ils s’inspirer du flegme et du patriotisme (dans le sens noble et non péjoratif du terme) d’Al Gore qui, malgré sa défaite entérinée par la Cour suprême, demande à ce que les Américains soient derrière leur  président, faisant passer l’intérêt du pays avant celui du parti. Même s’il ne s’agit là que d’une intention, d’un symbole, d’une formule hypocrite, elle n’en demeure pas moins louable. A bons entendeurs…

 

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