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  • Critique de "Johnny Guitar" de Nicholas Ray: western atypique et flamboyant

    En attendant de nouvelles informations sur cette 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, j'inaugure aujourd'hui une nouvelle rubrique consacrée aux classiques du cinéma américain. Je commence avec les films qui étaient à deviner dans le concours organisé sur ce blog qui a permis à une dizaine d'entre vous de remporter des pass pour le festival.

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    Les westerns soient pourtant (avec les films policiers) à l’origine de ma passion pour le cinéma. J’ai donc décidé de commencer par un des chefs d’œuvre du genre : « Johnny Guitar », un western  de Nicholas Ray (« La fureur de vivre »…) datant de 1954.

    Tout commence dans une de ces vallées aussi majestueuses qu’hostiles. Un homme assiste à une attaque de diligence. Il n’intervient pas. Il porte en bandoulière une guitare d’où son surnom de « Johnny Guitar » (Sterling Hayden).  Il se rend dans un saloon (Que serait un western sans saloon et sans ses clients aux visages patibulaires affalés sur le bar derrière lequel se trouve toujours un barman –en général vieux, suspicieux et maugréant- ?) où il a été engagé pour jouer de la guitare. Là, pas de clients aux visages contrariés ni de barman antipathique. Un barman, certes, mais plutôt sympathique, et des croupiers. Et une femme dont le saloon porte le nom et qui en est la propriétaire : Vienna (Joan Crawford).  Le frère d’Emma, une riche propriétaire, (Mercedes McCambridge), a été tué dans l’attaque de la diligence. Emma et d’autres propriétaires terriens, viennent au saloon pour arrêter Vienna, accusant la bande du Dancing kid (Scott Brady), à laquelle Vienna est très liée, d’être à l’origine de l’attaque. Ils donnent 24h à Vienna et ses amis pour partir. Mais pour Vienna ce saloon représente toute sa vie et elle refuse de quitter les lieux. Johnny Guitar se révèle avoir été l’amant d’Emma cinq ans auparavant tandis que le Dancing kid est amoureux d’elle. La situation se complique encore quand la bande du Dancing kid attaque la banque. Vienna, suspectée d’en être la complice, devient alors le bouc-émissaire des fermiers en furie, menés par Emma qui voit là l’occasion rêvée d’abattre sa rivale…

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    Dans ce simple résumé, on peut déjà voir que « Johnny Guitar » s’affranchit des règles du western classique. Contrairement à ce que son titre pourrait indiquer, le véritable protagoniste n’est pas un homme et ce n’est pas ici l’éternel duel entre deux hommes liés par une haine farouche, immédiate ou séculaire, mais entre deux femmes : Vienna et Emma.

    Vienna, c’est donc Joan Crawford, d’une beauté étrange et irréelle, au seuil de son déclin,  dont les lignes du visage, non moins splendides, ressemblent à des lames tranchantes et fascinantes. Indomptable (en général dans les westerns les femmes sont des faire-valoir destinés à être « domptés »), déterminée, fière, forte, indépendante, aventurière, c’est Vienna la véritable héroïne du film que Joan Crawford incarne brillamment. Face à elle, Emma, aigrie, jalouse, enfermée dans ses principes.

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    Mais là n’est pas la seule originalité de « Johnny Guitar ». Derrière l’apparente opposition classique et manichéenne des westerns des bons contre les méchants se cache une subtile critique du Maccarthysme dont Nicholas Ray fut lui-même victime. Les fermiers en furie qui lynchent  aveuglément symbolisent la commission Mac Carthy souvent aveuglée par la haine et la suspicion. Sterling Hayden était lui-même passé devant la commission. Nicholas Ray aurait même délibérément  confié  à Ward Bond le rôle de chef des lyncheurs. Ce dernier était ainsi lui-même membre de "Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals" qui avait activement participé à la « chasse aux sorcières ».

    Mais, même sans cela, « Johnny Guitar » serait un chef d’œuvre. Dès les premières minutes, la tension est palpable, renforcée par l’intensité du jeu et de la présence de Joan Crawford, et elle ne cessera de croître jusqu’au dénouement : classique duel final, mais non pas entre deux hommes donc mais entre les deux femmes. Les dialogues sont aussi des bijoux de finesse où s’exprime toute la nostalgie poignante d’un amour perdu qui ne demande qu’à renaitre de ses cendres. A côté de Vienna, Johnny Guitar représente une présence douce et forte, qui n’entrave pas sa liberté et non le macho cynique conventionnel des westerns.

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     Et que dire de ces plans, somptueux, ensorcelants, d’une beauté littéralement à couper le souffle : celui de Joan Crawford, dans sa robe blanche, virginale, jouant du piano, tel un animal sauvage et impérial réfugié dans son saloon assimilé à une grotte, face à la population vêtue de noir, des « vautours » prêts à fondre sur elle (une scène magistrale à la fois violemment et cruellement sublime) ; celui où elle apparaît pour la première fois en robe dans l’encadrement d’une fenêtre, soudainement à fleur de peau et fragile ; où de cette scène au clair de lune, réminiscence mélancolique de leur amour passé. Ou encore de ce brasier qui consume le saloon en même temps que leur amour tacitement se ravive. Des scènes d’une rare flamboyance (au propre comme au figuré)  pendant lesquelles les hommes et la nature se déchaînent avec des couleurs étonnantes (liées au procédé Trucolor qui fut ensuite abandonné).

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    Drame, splendide histoire d’amour, parabole politique, bien plus qu’un western, « Johnny Guitar » est un chef d’œuvre atypique, lyrique et baroque, sombre et flamboyant. D’ailleurs de Godard à Almodovar en passant par Truffaut, nombreux sont les cinéastes à l’avoir cité dans leurs films. Je vous laisse deviner lesquels…

  • Réponses au concours "Gagnez votre pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011"

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    Ce sont finalement 27 pass qui ont été mis en jeu. Vous avez été plus de 200 à répondre au questionnaire et une cinquantaine à trouver toutes les bonnes réponses. Le choix a donc été cornélien, il a fallu départager les gagnants à partir de la question facultative parmi les bonnes réponses. Même si cela a pris beaucoup de temps, cela a été un plaisir de découvrir que je partageais ma passion pour ce festival avec autant de personnes et de me retrouver bien souvent dans ce que vous exprimiez à son sujet. Encore une fois, j'aurais réellement aimé offrir un pass à tout le monde, mais c'était malheureusement rigoureusement impossible. Je serai en tout cas ravie d'échanger avec vous sur place et sur ce blog, pendant le festival. Enfin, je précise que le choix des gagnants me revenait à moi seule et non au festival, que je n'avais rien à y gagner, que la passion et la cinéphilie ont primé dans mon choix (parmi les personnes ayant trouvé toutes les bonnes réponses, donc). Merci encore à tous pour votre participation et le temps que vous avez pris pour répondre. J'espère que ceux qui n'ont pas gagné remporteront un des prochains concours organisé ici ou sur inthemoodforcinema.com (prochainement un concours pour gagner des places pour le Festival du Film Britannique de Dinard et des affiches de ce festival), inthemoodforcannes.com ou inthemoodforluxe.com  et quant aux autres, les heureux gagnants, j'espère qu'ils profiteront pleinement du festival. Gagnants ou perdants, vous avez en tout cas normalement à cette heure, tous reçu un email...

    Bon festival à tous! Et dès demain, de nouvelles infos ici sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 en attendant la grille de programmation que vous pourrez bien entendu également retrouver ici.

     Suivez également les autres blogs in the mood : In the mood for cinema, In the mood for Deauville, In the mood for luxe, In the mood for Cannes et leurs comptes twitter : http://twitter.com/moodforcinema , http://twitter.com/moodfdeauville , http://twitter.com/moodforluxe , http://twitter.com/moodforcannes . Suivez également inthemoodfordeauville.com sur sa nouvelle page Facebook pour des infos en avant-première: http://facebook.com/inthemoodfordeauville .

    REPONSES:

    Question n°1: Donnez-moi les titres des 5 films suivants dont des morceaux d’affiches ont été découpés

    Affiche n°1: Le magnifique "Minuit à Paris" de Woody Allen (retrouvez ma critique en cliquant ici).

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     Affiche n°2: "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" d'Andrew Dominik, un chef d'oeuvre du genre...et un magnifique souvenir du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Cliquez ici pour retrouver mon article publié alors.

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    Affiche n°3: "The Artist" de Michel Hazanavicius. Un film sublime que j'ai eu la chance de voir deux fois à Cannes et que je vous recommande vivement! Je vous en reparle prochainement.  Ce film sera projeté après le palmarès du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. A voir absolument!

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    Photo ci-dessus par inthemoodforcinema.com (conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes)

    Affiche n°4: "Cotton Club" de Francis Ford Coppola, le prestigieux invité d'honneur de cette édition 2011.

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    Affiche n°5: "Drive" de Nicolas Winding Refn de en avant-première à Deauville cette année.

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     Question n°2: Trouvez les titres des 5 films américains dont les photos ci-dessous sont extraites (des films que j’apprécie donc il est possible qu’il en soit question sur le blog)

    Photo n°1: "Two lovers" de James Gray. Retrouvez ma critique en cliquant ici, avec celle de "I'm still there" de Casey Affleck à ne pas manquer également!

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    Photo n°2: "Johnny Guitar" de Nicholas Ray dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici.

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    Photo n°3: "La fièvre dans le sang" d'Elia Kazan dont vous pouvez retrouver la critique en cliquant ici.

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    Photo n°4: "Black swan" de Darren Aronofsky. Cliquez ici pour lire ma critique.

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    Photo n°5: "Casablanca" de Michael Curtiz. Cliquez ici pour lire ma critique.

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    Question n°3: Trouvez les titres des 5 films suivants ET leur point commun grâce aux indices (c’est très facile si vous trouvez le point commun) et donnez-moi leur rapport avec ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Film n°1. Indices: Président. Chemise rouge.

    Jeremiah Johnson de Sydney Pollack (Président Johnson, et Chemise rouge, nom du personnage)

    Film n°2. Indices : Chef d’œuvre « splendide » de Francis.

    Il s'agissait bien sûr du magnifique chef d'oeuvre de Francis Scott Fitzgerald "Gatsby le magnifique".

     Film n°3. Indices : Elle avait une ferme en Afrique…

    "J'avais une ferme en Afrique", célèbres premiers mots d'"Out of Africa."

    Film n°4. Indices : Arthur, pas Sean. A bout de souffle.

    Arthur, Penn donc. La Poursuite impitoyable.

    Film n°5 Indice  Encore un président.  Années 1970.

    "Les hommes du Président" d'Alan J.Pakula, un film de 1976.

    Si vous trouviez le point commun, c'était ensuite facile de trouver les indices et inversement. Il s'agit de Robert Redford qui a joué dans tous ces (sublimes) films et qui présentera à Deauville "The Conspirator" (du moins le film sera à Deauville, Robert Redford n'est pas encore annoncé, ce serait une magnifique surprise...).

     Question n°4: En quelle année ai-je fait partie d’un jury de cinéphiles dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville?

    En 2000. Jury de feu CinéLive.

    Question n°5: En quelle année a eu lieu le 30ème anniversaire du Festival ?

    En 2004.

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    Question n°6: Citez une des nouveautés dans l'organisation du Festival 2011.

    Vous pouviez parler de la carte blanche, du Deauville film corner, des trophées du Nouvel Hollywood...

    Question n°7: Ci-dessous une affiche du Festival du Cinéma Américain de Deauville a été découpée. De quelle édition s’agit-il ?

    6ème édition, 1980.

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    Question n°8 (facultative): Afin de départager les gagnants, en cas d’égalités, dîtes-moi en 500 caractères maximum pourquoi vous souhaitez assister au Festival et/ou ce que représente le Festival du Cinéma Américain de Deauville pour vous.

    Lien permanent Catégories : CONCOURS 0 commentaire Imprimer Pin it!