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Critique - LA FEMME DU GARDIEN DE ZOO de Niki Caro | Jeff Abberley (Première)

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Jan et Antonina Zabinski dirigent le zoo de Varsovie quand éclate la Seconde Guerre mondiale. Les animaux sont tués sous les bombardements, envoyés à Berlin ou servent de gibier aux officiers allemands. Jan et Antonina se mettent alors à élever des porcs – officiellement pour les troupes, officieusement pour nourrir les habitants du ghetto. Ils profitent surtout d’un réseau de souterrains reliant les cages entre elles pour y cacher des juifs et les aider à quitter le pays.    INTERPRÉTATION | CAST Jessica Chastain (Antonina Zabinski), Daniel Brühl (Lutz Heck), Johan Heldenbergh (Jan Zabinski), Michael McElhatton (Jerzyk), Iddo Goldberg (Maurycy Fraenkel), Efrat Dor (Magda Gross), Shira Haas (Urszula)

Dommage que ce film historique poignant et passionnant projeté en avant-première n’ait pas de sortie prévue en salles.  Il est inspiré du livre de Diane Ackerman qui lui-même s’appuie sur les mémoires d'Antonina Zabinska (Jessica Chastain dans le film) et qui raconte comment ce couple de Polonais sauva trois cents juifs de la pendant la Deuxième Guerre mondiale, en les cachant dans un zoo. Le mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem a d’ailleurs honoré le couple Zabinski du titre de Justes parmi les nations.

Sans doute certains ironiseront-ils sur le classicisme de ce beau film à la mise en scène discrète et élégante. Certaines histoires nécessitent juste d’être racontées sans effets de style parce qu’il est important qu’elles existent, qu’elles soient immortalises, qu’elles échappent  à l’écoulement vorace du temps. D’autres lui ont reproché que la violence et la barbarie restent la plupart du temps hors champ. Mais elle l’est aussi pour Antonina à travers le regard de laquelle nous vivons la majeure partie de cette histoire. Elle n’en est d’ailleurs pas moins forte. Le danger est en effet toujours présent puisque les Allemands sont déployés sur le zoo, au-dessus même du lieu où sont dissimulées les familles juives persécutées.  Lutz Heck incarné par Daniel Brühl, zoologiste allemand qui devient rapidement soumis au régime nazi accepte que le zoo soit converti en ferme porcine pour le charme d’Antonina auquel il est particulièrement sensible. Ce personnage apporte, par sa complexité, de l’épaisseur et de l’ambivalence au film et à chacune de ses scènes avec Antonina nous retenons notre souffle.

Très éloignés de films beaucoup plus âpres sur l’holocauste comme « Le fils de Saul » ( même si là aussi l’utilisation du son, de la mise en scène étouffante, du hors champ, du flou suggéraient plus l’horreur ineffable –en l’occurrence celle des camps- qu’elle ne la montrait, ce qui nous la faisait d’ailleurs appréhender avec plus de force encore que si elle avait été montrée), « La femme du gardien de zoo » est une belle ode au courage face à la barbarie qu’il est toujours bon de ne pas oublier quand l’amnésie de l’Histoire en menace certains. Et un plan des cendres du ghetto ou un plan d’une petite fille terrorisée sont parfois plus parlants que n’importe quelle violence montrée frontalement. Jessica Chastain est parfaite pour incarner cette femme courageuse et bienveillante pour laquelle : « C’est sans doute pour cela que j’aime autant les animaux. En les regardant dans les yeux on sait exactement ce qu’il y a dans leur cœur ».

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