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Critique - LE CHÂTEAU DE VERRE de Destin Daniel Cretton (film de clôture)

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Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine à New York, a tout pour réussir et personne ne peut imaginer quelle fut son enfance. Élevée par un père charismatique, inventeur loufoque qui promet à ses enfants de leur construire un château de verre mais qui reste hanté par ses propres démons, et une mère artiste fantasque et irresponsable, elle a dû, depuis son plus jeune âge, prendre en charge ses frères et sœurs pour permettre à sa famille dysfonctionnelle de ne pas se perdre totalement. Sillonnant le pays, poursuivis par les créanciers, et refusant de scolariser leurs enfants, les Walls ont tout de même vécu une vie empreinte de poésie et de rêve, qui a laissé des marques indélébiles mais qui a su créer des liens impossibles à renier.  INTERPRÉTATION  Brie Larson (Jeannette Walls), Woody Harrelson (Rex Walls), Naomi Watts (Rose Mary Walls), Max Greenfield (David), Sarah Snook (Lori), Robin Bartlett (Erma), Ella Anderson (la jeune/young Jeannette Walls), Josh Caras (Brian Walls), Brigette Lundy-Paine (Maureen Walls), Charlie Shotwell (le jeune/young Brian Walls), Shree Grace Crooks (la jeune/young Maureen Walls)

Le Château de Verre est l’adaptation cinématographique du livre éponyme de la journaliste américaine Jeannette Walls. Ce film a souvent été comparé à « Captain Fantastic » de Matt Ross présenté en compétition officielle à Deauville l’an passé. Ces deux films ont en effet en commun de brosser le portrait d’un père qui choisit pour ses enfants une autre voie que celle tracée par le système capitaliste avec lequel il est en désaccord et rupture. Le père du « Château de verre » est cependant plus complexe, guidé par des raisons en partie moins nobles, comme échapper à ses propres démons qui ressurgissent sur ses propres enfants. Là où le père de Captain Fantastic campé par Viggo Mortensen prêche les vertus de la communication et de la remise en question, celui du « Château de verre » tait au contraire une véritable meurtrissure qui explique la complexité de son comportement, la violence qui parfois s’empare de lui et se substitue justement à la communication. Pour lui on « apprend en vivant » et la société de consommation est un univers carcéral auquel il faut échapper à tout prix, préférant par exemple acheter et offrir virtuellement des étoiles à ses enfants.

A l’âge adulte, Jeannette a choisi une vie, une allure, un mari (analyste financier), des dîners mondains, un appartement monotone et grisâtre,  en opposition totale avec cette vie de bohème et de liberté apparente. Loin du manichéisme auquel nous habituent de nombreux films américains, ce film vaut surtout par la subtilité et les nuances avec lesquelles sont racontés les rapports entre ce père et cette fille, écartelée entre son admiration pour ce père hors normes et son rejet de l’éducation qu’il lui a donnée, écartelée entre son admiration et sa peur. Le film est riche des contrastes qui reflètent les sentiments complexes et nuancés de l’héroïne à l’égard de son père vu à travers le regard de l’enfant naïve et admirative qu’elle était puis de l’adulte en colère qu’elle est devenue. De la légèreté avec laquelle sont vues des scènes terribles du début (interrogeant ainsi notre propre regard), le film s’enfonce petit à petit dans la noirceur, révélant la profondeur des cicatrices (au propre et au figuré) de l’enfant qu’elle était et ses répercussions sur l’adulte qu’elle est devenue.

Woody Harrelson  parvient à être à la fois odieux et fascinant, tendre et cruel, poétique et rude. Il est révoltant et attendrissant dans le rôle de ce colosse blessé, blessant, charismatique et il fait évoluer  son personnage au fur et à mesure que le regard de sa fille s’éclaire sur ses ombres.

A la fois chronique sociale, familiale et road-movie ce film est surtout un magnifique film sur le pardon, sur l’acceptation de la réalité, le renoncement aux rêves et aux illusions de l’enfance. Le « Château de verre » est cette maison que le père imaginera toue sa vie,  cette maison transparente dont l’objectif sera de laisser entrer le bonheur et la lumière. Cette maison qui ne verra jamais le jour. A l’image de tous ces rêves forgés dans l’enfance de chacun qui, à la lueur de l'écoulement du temps et de la lucidité des adultes que nous devenons, se transforment en cruelles blessures à l’âme. Un film bouleversant. Un grand huit émotionnel. A voir absolument.

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