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IN THE MOOD FOR DEAUVILLE 2024 - Page 18

  • Critique - LE CHÂTEAU DE VERRE de Destin Daniel Cretton (film de clôture)

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    Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine à New York, a tout pour réussir et personne ne peut imaginer quelle fut son enfance. Élevée par un père charismatique, inventeur loufoque qui promet à ses enfants de leur construire un château de verre mais qui reste hanté par ses propres démons, et une mère artiste fantasque et irresponsable, elle a dû, depuis son plus jeune âge, prendre en charge ses frères et sœurs pour permettre à sa famille dysfonctionnelle de ne pas se perdre totalement. Sillonnant le pays, poursuivis par les créanciers, et refusant de scolariser leurs enfants, les Walls ont tout de même vécu une vie empreinte de poésie et de rêve, qui a laissé des marques indélébiles mais qui a su créer des liens impossibles à renier.  INTERPRÉTATION  Brie Larson (Jeannette Walls), Woody Harrelson (Rex Walls), Naomi Watts (Rose Mary Walls), Max Greenfield (David), Sarah Snook (Lori), Robin Bartlett (Erma), Ella Anderson (la jeune/young Jeannette Walls), Josh Caras (Brian Walls), Brigette Lundy-Paine (Maureen Walls), Charlie Shotwell (le jeune/young Brian Walls), Shree Grace Crooks (la jeune/young Maureen Walls)

    Le Château de Verre est l’adaptation cinématographique du livre éponyme de la journaliste américaine Jeannette Walls. Ce film a souvent été comparé à « Captain Fantastic » de Matt Ross présenté en compétition officielle à Deauville l’an passé. Ces deux films ont en effet en commun de brosser le portrait d’un père qui choisit pour ses enfants une autre voie que celle tracée par le système capitaliste avec lequel il est en désaccord et rupture. Le père du « Château de verre » est cependant plus complexe, guidé par des raisons en partie moins nobles, comme échapper à ses propres démons qui ressurgissent sur ses propres enfants. Là où le père de Captain Fantastic campé par Viggo Mortensen prêche les vertus de la communication et de la remise en question, celui du « Château de verre » tait au contraire une véritable meurtrissure qui explique la complexité de son comportement, la violence qui parfois s’empare de lui et se substitue justement à la communication. Pour lui on « apprend en vivant » et la société de consommation est un univers carcéral auquel il faut échapper à tout prix, préférant par exemple acheter et offrir virtuellement des étoiles à ses enfants.

    A l’âge adulte, Jeannette a choisi une vie, une allure, un mari (analyste financier), des dîners mondains, un appartement monotone et grisâtre,  en opposition totale avec cette vie de bohème et de liberté apparente. Loin du manichéisme auquel nous habituent de nombreux films américains, ce film vaut surtout par la subtilité et les nuances avec lesquelles sont racontés les rapports entre ce père et cette fille, écartelée entre son admiration pour ce père hors normes et son rejet de l’éducation qu’il lui a donnée, écartelée entre son admiration et sa peur. Le film est riche des contrastes qui reflètent les sentiments complexes et nuancés de l’héroïne à l’égard de son père vu à travers le regard de l’enfant naïve et admirative qu’elle était puis de l’adulte en colère qu’elle est devenue. De la légèreté avec laquelle sont vues des scènes terribles du début (interrogeant ainsi notre propre regard), le film s’enfonce petit à petit dans la noirceur, révélant la profondeur des cicatrices (au propre et au figuré) de l’enfant qu’elle était et ses répercussions sur l’adulte qu’elle est devenue.

    Woody Harrelson  parvient à être à la fois odieux et fascinant, tendre et cruel, poétique et rude. Il est révoltant et attendrissant dans le rôle de ce colosse blessé, blessant, charismatique et il fait évoluer  son personnage au fur et à mesure que le regard de sa fille s’éclaire sur ses ombres.

    A la fois chronique sociale, familiale et road-movie ce film est surtout un magnifique film sur le pardon, sur l’acceptation de la réalité, le renoncement aux rêves et aux illusions de l’enfance. Le « Château de verre » est cette maison que le père imaginera toue sa vie,  cette maison transparente dont l’objectif sera de laisser entrer le bonheur et la lumière. Cette maison qui ne verra jamais le jour. A l’image de tous ces rêves forgés dans l’enfance de chacun qui, à la lueur de l'écoulement du temps et de la lucidité des adultes que nous devenons, se transforment en cruelles blessures à l’âme. Un film bouleversant. Un grand huit émotionnel. A voir absolument.

  • Critique - LA FEMME DU GARDIEN DE ZOO de Niki Caro | Jeff Abberley (Première)

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    Jan et Antonina Zabinski dirigent le zoo de Varsovie quand éclate la Seconde Guerre mondiale. Les animaux sont tués sous les bombardements, envoyés à Berlin ou servent de gibier aux officiers allemands. Jan et Antonina se mettent alors à élever des porcs – officiellement pour les troupes, officieusement pour nourrir les habitants du ghetto. Ils profitent surtout d’un réseau de souterrains reliant les cages entre elles pour y cacher des juifs et les aider à quitter le pays.    INTERPRÉTATION | CAST Jessica Chastain (Antonina Zabinski), Daniel Brühl (Lutz Heck), Johan Heldenbergh (Jan Zabinski), Michael McElhatton (Jerzyk), Iddo Goldberg (Maurycy Fraenkel), Efrat Dor (Magda Gross), Shira Haas (Urszula)

    Dommage que ce film historique poignant et passionnant projeté en avant-première n’ait pas de sortie prévue en salles.  Il est inspiré du livre de Diane Ackerman qui lui-même s’appuie sur les mémoires d'Antonina Zabinska (Jessica Chastain dans le film) et qui raconte comment ce couple de Polonais sauva trois cents juifs de la pendant la Deuxième Guerre mondiale, en les cachant dans un zoo. Le mémorial de la Shoah Yad Vashem à Jérusalem a d’ailleurs honoré le couple Zabinski du titre de Justes parmi les nations.

    Sans doute certains ironiseront-ils sur le classicisme de ce beau film à la mise en scène discrète et élégante. Certaines histoires nécessitent juste d’être racontées sans effets de style parce qu’il est important qu’elles existent, qu’elles soient immortalises, qu’elles échappent  à l’écoulement vorace du temps. D’autres lui ont reproché que la violence et la barbarie restent la plupart du temps hors champ. Mais elle l’est aussi pour Antonina à travers le regard de laquelle nous vivons la majeure partie de cette histoire. Elle n’en est d’ailleurs pas moins forte. Le danger est en effet toujours présent puisque les Allemands sont déployés sur le zoo, au-dessus même du lieu où sont dissimulées les familles juives persécutées.  Lutz Heck incarné par Daniel Brühl, zoologiste allemand qui devient rapidement soumis au régime nazi accepte que le zoo soit converti en ferme porcine pour le charme d’Antonina auquel il est particulièrement sensible. Ce personnage apporte, par sa complexité, de l’épaisseur et de l’ambivalence au film et à chacune de ses scènes avec Antonina nous retenons notre souffle.

    Très éloignés de films beaucoup plus âpres sur l’holocauste comme « Le fils de Saul » ( même si là aussi l’utilisation du son, de la mise en scène étouffante, du hors champ, du flou suggéraient plus l’horreur ineffable –en l’occurrence celle des camps- qu’elle ne la montrait, ce qui nous la faisait d’ailleurs appréhender avec plus de force encore que si elle avait été montrée), « La femme du gardien de zoo » est une belle ode au courage face à la barbarie qu’il est toujours bon de ne pas oublier quand l’amnésie de l’Histoire en menace certains. Et un plan des cendres du ghetto ou un plan d’une petite fille terrorisée sont parfois plus parlants que n’importe quelle violence montrée frontalement. Jessica Chastain est parfaite pour incarner cette femme courageuse et bienveillante pour laquelle : « C’est sans doute pour cela que j’aime autant les animaux. En les regardant dans les yeux on sait exactement ce qu’il y a dans leur cœur ».

  • KATIE SAYS GOODBYE un film de Wayne Roberts (compétition officielle)

     

     

    Katie, une jeune serveuse au cœur d’or, habite dans le Sud-Ouest américain et rêve d'une nouvelle vie à San Francisco. Elle vit ses premières amours et se révèle d’une honnêteté désarmante. Son empathie compulsive envers les autres fait d’elle une proie facile, et ce sont ceux qu'elle aime le plus au monde qui mettront à rude épreuve la ténacité et l’innocence qui la caractérisent.    INTERPRÉTATION  Olivia Cooke (Katie), Christopher Abbott (Bruno), Mireille Enos (Tracey), Mary Steenburgen (Maybelle), Jim Belushi (Bear), Chris Lowell (Dirk), Nate Corddry (Mr. Daniels), Natasha Bassett (Sara), Keir Gilchrist (Matty)

    Katie, avec ses boucles blondes juvéniles, son visage souriant, ses grands yeux brillants et naïfs, sa panoplie rose,  elle aussi rêve d’un ailleurs plus coloré malgré l’âpreté de l’univers dans lequel elle évolue. Katie elle aussi continue à croire en l’ « American dream » même si elle en symbolise l’échec. Oui, elle croit  Katie. Elle croit dur comme fer qu’elle va s’en sortir. Que les lendemains seront meilleurs. Elle croit en la bonté de l’être humain, aussi.  La réussite tient avant tout dans ce personnage atypique, attachant (encore), bienveillant, généreux, optimiste envers et contre tout et tous. Katie aussi est un contraste vivant. Elle vit dans un mobile home avec une mère qui passe son temps à boire et à batifoler avec le mari de la voisine. Katie vend son corps. Elle rêve pourtant du coup de foudre et est persuadée de de trouver le grand amour en la personne de celui qu’elle considère comme « le plus bel homme qu’elle ait jamais vu » (Christopher Abbott également en compétition dans « Sweet Virginia », sorte d’armoire à glace impassible qui dissimule un sombre passé et qui a pour seul objectif dans la vie d’ « éviter les ennuis »). Elle vit au milieu de nulle part, dans un lieu anachronique et sans espoir, baignée d’une lumière d’été, d’une douceur mensongère. Elle rêve de refaire sa vie à San Francisco. Olivia Cooke incarne brillamment (elle EST même) cette candide jeune femme au visage enfantin et donne corps et âme à la saisissante dichotomie entre ses rêves et la réalité, sa vie sordide et la bienveillante naïveté avec laquelle elle la regarde, et avec laquelle elle regarde ceux qui l’entourent, allant jusqu’à se sacrifier pour eux. Le dénouement est d’une émotion et d’une force saisissantes et étourdissantes. Celles du fracas entre le rêve et la réalité. Choc brutal et vertigineux. Avant l’au revoir salutaire. Un personnage qui vous « hante » longtemps après le générique de fin.

  • Critique de THE RIDER de Chloe Zhao (compétition officielle)

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    Brady, un jeune cow-boy, entraîneur de chevaux et étoile montante du rodéo, voit sa vie basculer après un tragique accident de rodéo. On lui annonce alors qu’il ne pourra plus jamais faire d’équitation. De retour chez lui, il est confronté au vide qu’est devenue sa vie : celle d’un cow-boy qui ne peut désormais ni faire de rodéo ni même monter à cheval. Pour reprendre son destin en mains, Brady se lance alors dans une quête identitaire en cherchant à comprendre ce que c’est vraiment qu’être un homme au cœur même de l’Amérique.    

    INTERPRÉTATION Brady Jandreau (Brady Blackburn), Tim Jandreau (Wayne Blackburn), Lilly Jandreau (Lilly Blackburn), Lane Scott (Lane Scott), Cat Clifford (Cat Clifford

    Brady vit ainsi avec une blessure à vif, physique et morale. Ainsi a-t-il vu ses rêves, son « American dream », se briser.  Brady Jandreau, qui joue son propre rôle aux côtés de sa famille et de ses amis est vraiment une jeune star du rodéo qui a vu sa vie basculer suite à un accident et cette véracité renforce bien sûr l’émotion qui émane de chacun des plans.

    Ici pas de super héros, pas de grandiloquence, pas de chevauchées fantastiques aux sanglots longs des violons, mais un homme à terre qui essaie de trouver la voie à emprunter pour se relever et continuer à avancer. Comme il le dit lui-même, là où un animal aurait été abattu lui est « obligé de vivre ». Meurtri mais combattif.  Les scènes d’une beauté et simplicité bouleversantes s’enchainent pour dresser le portrait d’un homme que la réalisatrice regarde avec beaucoup d’humilité et de bienveillance aussi éloignée soit-elle (à l'origine du moins) du Dakota du Sud où le film est tourné.

    Après s’être immergée durant quatre ans dans une réserve amérindienne du Dakota du Sud pour réaliser « Les chansons que mes frères m’ont apprises », la réalisatrice pose ainsi à nouveau sa caméra dans cet Etat, à nouveau dans la réserve indienne de Pine Ridge. Après s’être intéressée aux Indiens, elle se penche cette fois sur ces Cowboys d’une autre Amérique, sans éclat, sans flamboyance, sans rutilance, qui combattent pour survivre. Chloé Zhao  revisite ainsi le western faisant du décor un personnage à part entière. Sa caméra caresse et sublime les corps de ces cowboys qui « chevauchent la douleur », qui bravent la nature.

    A l’image du personnage de Katie dans « Katie says goodbye » (autre film en compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017), Brady doit faire face à un avenir sans espoir, à un parent immature, et lui aussi incarne de nombreux contrastes à l’image de cette Amérique pétrie de contradictions. La violence de l’arène dans laquelle il évolue contraste avec la tendresse dont il fait preuve avec sa jeune sœur handicapée ou son ami victime d’un accident de rodéo (ces scènes ne sont jamais voyeuristes ou larmoyantes mais pleines de sensibilité). Les immenses plaines évocatrices de liberté contrastent avec la blessure et l’arène qui l’enferment. Et c’est en renonçant au rodéo que le cowboy va devenir un homme…

    Chloé Zhao réussit une œuvre  pleine de délicatesse et de subtilité sur un univers a priori rude et rugueux. Entre documentaire et drame intimiste, son film  dresse le portrait poignant d’un personnage qui apprend à renoncer dont la force vous accompagne bien après le générique de fin et qui vous donnera envie de continuer à avancer et rêver envers et contre tout.

  • Critique - THE MUSIC OF SILENCE de Michael Radford (Première)

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    Amos Bardi a reçu un don à la naissance – une voix divine qui lui permet de chanter à merveille – mais il a aussi de très graves problèmes de vue qui le rendent presque aveugle. Malgré de nombreuses opérations, il est contraint de quitter très jeune sa famille pour un institut spécialisé où il va apprendre le braille. Il perd totalement la vue après un coup violent reçu à la tête. Bien que le mauvais sort semble alors s’acharner sur lui, Amos ne renonce jamais. Devenu jeune homme, il se met au piano et commence même à chanter dans un club. Quand Amos se fait remarquer après qu’un grand ténor a accepté de lui donner des cours, les portes du succès semblent enfin lui être grandes ouvertes.  INTERPRÉTATION  Toby Sebastian (Amos Bardi), Antonio Banderas (le maestro), Luisa Ranieri (Mama Edi), Jordi Mollà (Sandro Bardi), Ennio Fantastichini (l’oncle/the uncle Giovanni), Nadir Caselli (Elena), Alessandro Sperduti (Adriano), Francesco Salvi (Ettore)

    The Music of Silence est l’adaptation cinématographique de l’autobiographie du chanteur d’opéra, Andrea Bocelli. Après la Pologne et la Turquie, direction l’Italie.   Changement de décor et d’univers avec ce biopic du ténor Italien. Courage et ténacité sont aussi à l’honneur dans ce film à la réalisation là aussi élégante et sans fioritures. Bocelli est incarné par Toby Sebastian, très convaincant. Ce film possède tous les ingrédients d’un récit initiatique et du mélo bouleversant et universel : la combattivité face à l’injustice du handicap (il devient complètement aveugle à l'âge de 12 ans), son don et son amour salutaires pour la musique, les sacrifices consentis et les multiples obstacles surmontés pour connaître enfin le succès, un destin hors du commun.  S’il vendra plus 80 millions de disques, le film ne se penche pas sur sa carrière mais sur l’avant jusqu’à son envol et devient passionnant à son dénouement mélancolique quand l’artiste pour vivre sa passion doit aussi accepter de renoncer à une part de sa liberté et quand des images d’archives nous montrent le résultat, et que l’homme attachant dont il nous a dressé le portrait cède la place à l’artiste, presque dépossédé de lui-même et de son destin. A voir aussi pour retrouver Antonio Banderas en mentor exigeant et bienveillant. Et pour la musique qui à la fin nous cueille. Là encore le CID était l’écrin idéal pour voir ce film, sans doute en partie responsable de cette émotion qui m’a ravagée au dénouement lorsque la musique emplit la salle et nous déchire l’âme et le cœur.

  • GOOK de Justin Chon (compétition officielle)

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    Eli et Daniel, deux frères d’origine coréenne, gèrent un petit magasin de chaussures pour femmes situé dans un quartier majoritairement afro-américain de Los Angeles. Ils se lient d’une amitié profonde et improbable avec Kamilla, une jeune fille âgée de seulement onze ans. Un jour, les tensions raciales entre communautés atteignent leur paroxysme et des rixes – les tristement célèbres émeutes de 1992 – éclatent dans la ville. En cherchant à protéger le magasin, ce sont les notions mêmes de famille, de rêves et d’avenir que le trio va devoir être amené à reconsidérer.    INTERPRÉTATION  Justin Chon (Eli), Simone Baker (Kamilla), David So (Daniel), Curtiss Cook Jr (Keith), Sang Chon (Mr. Kim), Ben Munoz (Jesus)

    Là aussi, avec une précision quasi documentaire, « Gook » nous immerge dans une autre communauté, cette fois le quartier de Paramount à L.A en avril 1992, le jour où de violentes émeutes éclatent suite à la décision de justice de déclarer les policiers non-coupables d’une agression sur un jeune noir, Rodney King. Ce sont deux frères d’origine coréenne, Eli et Daniel, sur lequel le réalisateur braque sa caméra ainsi qu’une jeune fille noire de onze ans, Kamilla, qui préfère les aider à la boutique plutôt que d’aller à l’école. « Gook » est un film de contrastes. Pas seulement entre le noir et le blanc pour lequel le cinéaste a opté. Contraste entre la candeur, la naïveté des scènes entre Kamilla et les deux frères qui se chamaillent tels des enfants. Et la violence qui les environne. Contrastes entre la gaieté de leurs danses et les agressions verbales. Contrastes entre les rêves (Daniel rêve se rêve en chanteur de RnB) et la réalité (il finira par jeter sa démo car en toile de fond figurent des aboiements de chien). C’est finalement là aussi un deuil du passé qui a divisé ces deux communautés. Un autre les réunira. Entre les deux une tranche de vie et des personnages bouleversants brillamment interprétés.