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  • Ouverture du festival et hommage à Michael Douglas : fil et fils du destin…

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    Le vent se lève.  Ken Loach n’y est pas pour grand-chose. C’est ainsi à Deauville : rien ne s’y déroule jamais comme prévu, mais le destin tisse sa toile. Parfois majestueusement. Tel fut du moins le cas pour celui à qui le Festival rend hommage en cette soirée d’ouverture du 33ème Festival : Michael Douglas qui, en conférence de presse comme dans la salle du CID, répète avec délectation que, si ce festival est important pour beaucoup, peu de personnes peuvent se glorifier du fait qu’il a changé leur vie. Si vous saviez Monsieur Douglas…

    Revenons quelques décennies en arrière. Pas tout à fait 33 ans. 30 ans pour être exact. Le festival rendait alors hommage à un certain Kirk Douglas qui devint alors par la même occasion un véritable ambassadeur pour ce festival naissant dont il ne cessait de vanter les mérites. Il y a 10 ans, le Festival rendait pour la première fois hommage à Michael Douglas. Il y a 9 ans, Michael Douglas venait présenter à Deauville « Perfect murder ». Le lendemain, Deauville projetait « Le masque de Zorro »  que Michael Douglas avait déjà vu 15 jours auparavant, il n’avait  alors pas été insensible au charme de son actrice principal. Le destin voulut que la même actrice fût à Deauville, le lendemain de l’avant-première de « Perfect murder ». Michael Douglas s’arrangea pour boire un verre avec elle, et comme ce dernier le raconte sans se faire prier il était venu pour « un meurtre parfait » et était reparti avec « la femme parfaite ».  Avant la projection, Michael Douglas a donc remercié le festival qui  a « changé sa vie » et le maire de Deauville qui, en plus du citoyen d’honneur qu’il était déjà, en a fait « l’Ambassadeur du Deauville romantique ». Chabadabada … Deauville est donc désormais connu Outre Atlantique pour « Un homme et une femme », son Festival du Cinéma Américain et … Michael Douglas et Catherine Zeta Jones.

    Michael Douglas n’est pas seulement à Deauville pour son hommage (à l’acteur mais aussi au producteur) mais également pour la projection en première de « The king of California », le premier long-métrage de Mike Cahill (voir pitch ici) produit par Alexander Payne. Lors de la conférence de presse, Michael Douglas a d’abord insisté sur le plaisir d’être ici. Son visage d’abord grave, plutôt concentré, s’illumine alors. La ressemblance avec  son père est tellement frappante qu’il est difficile de l’ignorer. Je revois la silhouette impériale et chancelante de Kirk Douglas, 8 ans auparavant, qui souffla les 25 bougies du festival. Lorsqu’on demande à Michael Douglas s’il n’a pas été difficile de sortir de l’ombre de ce géant, chaque biographie de l’acteur débutant  par l’évocation de cette prestigieuse filiation, l’émotion, visiblement non forcée,  s’empare de l’acteur qui évoque avec admiration le troisième acte de la vie de celui qui aura 91 ans décembre. Il évoque également son Oscar pour « Wall street » qui lui a fait « sentir qu’il sortait de l’ombre, du moins, pour les acteurs, puisque c’étaient eux qui l’avaient nommé. »  Il évoque aussi sa mère qui lui a transmis sa « joie de jouer ». Il devient sérieux pour évoquer son rôle aux Nations Unies dans sa lutte contre la prolifération des armes et en particulier des armes nucléaires en insistant pour que les médias s’en fassent l’écho. Selon lui, c’est « un problème sur lequel nous pouvons concrètement agir » et « avec l’approche des Présidentielles aux Etats-Unis les gens parlent de leurs peurs premières parmi lesquelles  le nucléaire », et « Républicains comme Démocrates  sentent qu’il est nécessaire de réduire ces armes  ». Il espère aussi que le « nouveau président français agira dans ce sens »...

    Avec plus dé légèreté, évidemment,  il répond aussi sur ses goûts cinématographiques, d’abord sur les films favoris de sa propre filmographie, les films « dans lesquels il est difficile de trouver un juste équilibre » : « La guerre des roses », « Chute libre », « Attraction fatale » « Wonder boys » et ses films de prédilection dans toute l’Histoire du cinéma  comme  « Le Parrain », « 2001 Odyssée de l’Espace », « La nuit du chasseur »…

    15a668b73db91648390f40853cb8fcdf.jpgEnfin il évoque les raisons pour lesquelles il a accepté de devenir ce « Roi de la Californie » avant tout le scénario, un des plus « drôles et originaux » qu’il ait « lu depuis longtemps ». Si, comme souvent, pour les films d’ouverture, « Le roi de la Californie » n’est pas un chef d’œuvre, c’est un premier film sensible, une fable  qui, à l’image de son fantasque personnage principal, oscille entre humour et  émotion à fleur de peau. C’est surtout pour Michael Douglas un magnifique rôle, un personnage inédit, loin de ses habituels rôles plus froids et compassés,  qui lui permet d’explorer une nouvelle facette de son talent et de nous maintenir attentifs du début à la fin, guidés par le regard illuminé, rieur et un peu fou, de ce personnage barbu, fantaisiste et attachant, qui persuade sa fille qu’un trésor datant du 17ème siècle est caché sous une quincaillerie, aussi grâce à un scénario plutôt habile. Mike Cahill  relate avec sensibilité (plus qu’il ne met réellement en scène) les relations entre un père qui ne veut pas grandir et une fille qui doit faire figure l’adulte. Une relation emblématique d’une génération plus grave, sérieuse que la précédente mais avant tout un divertissement qui se regarde avec plaisir mené par un Michael Douglas qui nous embarque dans sa folie communicative et parfois salutaire dans un monde (Cinématographique ? Pas seulement ?) qui se prend parfois un peu trop au sérieux…

    Michael Douglas est de ces acteurs incontournables dont il est néanmoins parfois difficile de citer un film ou un rôle plus marquants, tel fut en tout cas le cas pour un certain nombre des invités interrogés par Didier Allouch sur le tapis rouge sur lequel parade une foule hétéroclite : une Ministre à l’enthousiasme débordant et à la voix haut perchée (au choix…), l’ombre d’un écrivain qui n’écrit pas ses livres, un ancien escroc international, une grande actrice qui se fait rare – à Deauville du moins-, invitée surprise de cette soirée d’ouverture,  interprète fétiche et prestigieuse d’André T échiné qu’elle a honoré de sa compagnie-à moins que ce ne soit l’inverse – et qui, à la question sur le cinéma américain  répond qu’elle aime « tous les metteurs du cinéma américain, le cinéma d’auteur, le cinéma d’action, et surtout le cinéma d’auteur (bis :-)) », un humoriste ou plutôt quelqu’un défini comme tel qui, se cache derrière un rictus  faussement caustique et réellement embarrassé pour dire , qu’il aime « tous ses films » sans pouvoir en citer un seul, ou un écrivain-chroniqueur-adepte des mondanités qui cite avec ironie « Les rues de San Francisco ». La cérémonie d’ouverture a été dédiée par Lionel Chouchan à Jack Valenti (ancien président de la MPAA), Jean-Pierre Cassel (qui est «  venu tous les ans au festival ») et Jean-Claude Brialy qui était également un habitué du festival.  A Deauville, la nostalgie et la mélancolie affleurent toujours, les étoiles apparemment si étincelantes,  ont plusieurs  facettes,   mais « the show must go on »…

    De mon côté,  je vous recommanderais plutôt « The game » de David Fincher, un film jubilatoire, ludique, et palpitant. En espérant que ce 33ème Festival sera  à son image ! Et que le destin continuera de tisser sa toile magique et invisible. Réponse dans quelques jours…

    Sandra.M, en direct du 33ème Festival de Deauville

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