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gus van sant

  • Intégrale Gus Van Sant en sa présence

    2d58e4731f86b66b0cefb25e46c68e5e.jpgAlors que dans l’édito de ce blog,  j’évoquais la mémorable projection de « Gerry »,  alors que son réalisateur a reçu le prix du 60ème anniversaire du Festival de Cannes pour « Paranoïd park », le Festival de Deauville vient d’annoncer la troisième bonne nouvelle de cette édition 2007.

    La troisième bonne nouvelle de cette édition 2007 après l’annonce de la présidence du jury confiée à André Téchiné et après l’annonce de la création des « Nuits américaines », c’est donc celle de l’hommage que le festival rendra à un éminent représentant du cinéma indépendant américain et de la modernité qui a parfois aussi signé des films plus grands publics ou carrément expérimentaux : Gus Van Sant.  

    Dans "Paranoïd park",  Gus Van Sant recourt aux mêmes thèmes et figures stylistiques que dans « Last days » et « Elephant », le film n’en reste pas moins fascinant, avec la photographie de Christopher Doyle en prime, je vous le recommande vivement… à l’image des deux films précités et bien sûr du troisième film de sa trilogie (avec « Last days » et « Elephant » donc), « Gerry". Je vous recommande également « Will hunting ».

    e1b858a90bc8d5bc9dba91a1d09937c2.jpgElephant reste mon film favori du réalisateur : pour sa succession de plans séquences envoûtants et mélancoliques, pour ses ralentis hypnotiques, pour ses flash-backs, pour le morcellement habile du temps, pour ses effets sonores, pour ses jeunes acteurs brillamment choisis et dirigés, pour son rythme sensuel et poétique, pour son errance dans un espace labyrinthique, pour ses nuages qui courent et dansent dans un ciel azuré orchestré par la musique de Beethoven, pour ses magistraux travellings avant ou arrière,  pour le décalage judicieux entre le temps réel et subjectif, pour la virtuosité de sa mise en scène donc, parce que c’est un instantané d’une époque, parce qu’il oscille constamment entre rêve et cauchemar éveillés, réalité et abstraction, parce qu’il fascine et horrifie à la fois comme un jeu vidéo qui aurait influencé la tuerie du lycée de Columbine dont le film s’est inspiré, un jeu vidéo auquel il ressemble parfois, pour le plan furtif et sublime d’une main sur une épaule, pour son amoralisme et sa lucidité, pour l'acuité du regard de Gus Van Sant, personnel et sensoriel, celui d’un cinéaste libre qui laisse le spectateur libre : de voir ou non,  de juger ou non, de se laisser embarquer dans ce labyrinthe ensorcelant. Parce que c’est un chef d’œuvre tout simplement.

    Critique de « Last days » lors de sa projection au Festival de Cannes 2005, extraire de mon compte-rendu du Festival de Cannes 2005

    54f83a89b26e475697ff6117d4d6ff7c.jpgDeux ans après sa palme d'or pour "Elephant" Gus Van Sant revient sur la Croisette. Cette projection cannoise étant déjà précédée de rumeurs concernant un éventuel prix d'interprétation pour Michael Pitt, bien que munis des deux précieux sésames que sont l'accréditation et l'invitation, les festivaliers se pressent et se bousculent à l'accès aux marches faisant fi de la politesse, le regard rivé sur le tapis rouge au cas où il disparaîtrait mystérieusement juste avant que leurs pas ne le foulent où au cas où il se déroberait sous leurs pieds. Je regarde tous ces visages crispés et concentrés comme si leur vie en dépendait et je m'amuse de l'incongruité de leurs réactions...mais le soleil est toujours aussi étincelant, le palais attend toujours de nous accueillir et leur attitude, si dérisoire, ne parvient donc pas à entacher ma bonne humeur. Je me laisse donc porter par la foule essayant de ne pas perdre le billet rouge tant convoité. Quelques minutes plus tard, je me retrouve sans la salle. La lumière s'éteint. Les bruissements d'impatience de la salle. Puis, le logo du festival qu'un nombre incalculable de flashs immortalise. "Last days" commence. L'histoire d'une fin pourtant, d'une ultime errance rythmée par des soliloques incompréhensibles qui s'apparentent à des onomatopées. Ces derniers jours sont ceux de Kurt Cobain dont Van Sant s'est très librement inspiré. Ce sont donc les derniers jours d'un homme fantomatique, déjà dans un autre monde, déjà ailleurs. Déambulations désenchantées d'un ange déchu aux portes des ténèbres dont l'imminence de la fin procure un poids démesuré à chaque sensation élémentaire, sensations presque animales. Gus Van Sant clôt admirablement sa trilogie ("Elephant" et" Gerry" en sont les deux premiers éléments, tous trois étant inspirés de "faits divers") sans concession au classicisme ou au mélodrame démonstratif, avec ce style si singulier qui le caractérise (personnages filmés de dos, succession de longs plans séquences, son amplifié, récit déstructuré). Là où "Elephant"' m'avait subjuguée, étant sortie de la projection cannoise avec la presque certitude qu'il obtiendrait la palme d'or (eu égard autant à son sujet qu'à son traitement si novateur), là où Gerry m'avait fascinée je dois avouer que "Last days" m'a quelque peu déçue probablement en raison de l'immense attente suscitée par l'envoûtement provoqué par les deux précédents films. Van Sant n'en démontre pas moins à nouveau son immense talent captant toujours par sa mise en scène si personnelle et si reconnaissable, l'essentiel, l'essence, dans le potentiellement anodin et faisant de chacun de ses films une déroutante expérience pour le spectateur.

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Après l’intégrale Stanley Kubrick en 2001 et Steven Spielberg en 2004, le Festival proposera cette année, pour l’occasion, une intégrale Gus Van Sant, en sa présence.

    BIOGRAPHIE DE GUS VAN SANT (extraite du communiqué de presse du Festival) 

    8c60b2bbde2e7b912de6364e70c41574.jpgNé à Louisville, Kentucky, Gus Van Sant obtient son diplôme d’arts à la Rhode Island School of Design avant de travailler deux ans dans les milieux de la publicité à New York. En 1985, il réalise son premier long métrage, « Mala Noche », qui obtient le Los Angeles Film Critics Award du Meilleur Film Indépendant. Ses films suivants, « Drugstore Cowboy » (1989), « My Own Private Idaho » (1991) et « Even Cowgirls Get the Blues » (1993), marquent le cinéma américain indépendant des années 90. Sa comédie grinçante, « Prête à tout « (1995), avec Nicole Kidman, est présentée aux festivals de Cannes et de Toronto. « Will Hunting » (1997), obtient neuf nominations aux Oscars, dont celle du Meilleur Réalisateur. Après avoir réalisé le remake plan par plan du film d’Alfred Hitchcock, « Psycho » (1998), le film dramatique « A la rencontre de Forrester » (2000) et le film expérimental « Gerry » (2002), co-écrit avec Matt Damon et Casey Affleck, il met en scène « Elephant » en 2003. Le film obtient la Palme d’Or, le Prix de la Mise en Scène et le Prix de l’Education Nationale au Festival de Cannes 2003. Deux ans plus tard, « Last Days », est également présenté à Cannes en compétition officielle. Gus Van Sant réalise également plusieurs courts métrages qui sont récompensés dans de nombreux festivals, comme l’adaptation de la nouvelle de William S. Burroughs, « The Disciple of D.E. » (1982). En 801536bf4e5873d202faf006352daa83.jpg1996, il dirige Allen Ginsberg dans une lecture de ses propres poèmes, « Ballad of the Skeletons », sur une musique de Paul McCartney et Philip Glass. « Five Ways to Kill Yourself » (1987), « Thanksgiving Prayer » (1991), nouvelle collaboration avec Burroughs, et « Easter » (1999), écrit par Harmony Korine, figurent aussi sur la liste de ses courts métrages. Dorénavant installé à Portland, Oregon, Gus Van Sant continue de réaliser et de produire, partageant son temps entre peinture, écriture et photographie. En 1995, il publie une collection de photos intitulée "108 Portraits" et deux ans plus tard son premier roman, "Pink", satire sur le monde du cinéma. Lui-même musicien, il réalise des vidéo-clips pour des artistes tels que David Bowie, Elton John, les Red Hot Chili Peppers et Hanson. Son douzième long métrage, « Paranoid Park », vient de remporter le Prix du 60ème Anniversaire du Festival de Cannes.

    FILMOGRAPHIE

    -En tant que réalisateur:

     1982 THE DISCIPLE OF D.E. – court métrage

    1985 MALA NOCHE

    1987 KEN DEATH GETS OUT OF JAIL – court métrage

    MY NEW FRIEND – court métrage

    FIVE WAYS TO KILL YOURSELF – court métrage

    1989 DRUGSTORE COWBOY

    1991 THANKSGIVING PRAYER – court métrage

    MY OWN PRIVATE IDAHO

    1993 EVEN COWGIRLS GET THE BLUES

    1995 TO DIE FOR (Prête à tout)

    1997 BALLAD OF THE SKELETONS – court métrage

    WILL HUNTING (Good Will Hunting)

    1996 FOUR BOYS IN A VOLVO – court métrage

    1998 PSYCHO

    2000 FINDING FORRESTER (A la rencontre de Forrester)

    2002 GERRY

    2003 ELEPHANT  Palme d’Or - Festival de Cannes 2003 

     Prix de la Mise en Scène - Festival de Cannes 2003

    2005 LAST DAYS

    2006 PARIS JE T’AIME – segment le Marais

    2007 PARANOID PARK

    Prix du 60ème Anniversaire - Festival de Cannes 2007

    -En tant que scénariste

     1982 THE DISCIPLE OF D.E. – court métrage

    1985 MALA NOCHE

    1989 DRUGSTORE COWBOY

    1991 THANKSGIVING PRAYER – court métrage

    MY OWN PRIVATE IDAHO

    1993 EVEN COWGIRLS GET THE BLUES

     1997 BALLAD OF THE SKELETONS – court métrage

    Sandra.M