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PREMIERES (Festival du Cinéma Américain ) - Page 5

  • Critique de « The Artist » de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo : film de clôture du Festival de Deauville 2011

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

    C’était un dimanche matin de mai 2011, le début du Festival de Cannes encore, en projection presse. Pas encore vraiment l’effervescence pour le film qui obtint la palme d’or mais un joli bruissement d’impatience parmi les regards déjà las, ou obstinément sceptiques. 1H40 plus tard, la salle résonnait d’applaudissements, pendant dix minutes, fait rare en projection presse. Le soir même, je suis retournée le voir en projection officielle. L’émotion fut la même, redoublée par la présence de l’équipe du film, terriblement émue elle aussi par les réactions enthousiastes du public, par les rires tendres, par cette cavalcade d’applaudissements qui a commencé lors de la dernière scène et ne s’est plus arrêtée pour continuer pendant un temps qui m’a paru délicieusement long. Un beau, rare et grand moment du Festival de Cannes.

    Le pari était pourtant loin d’être gagné d’avance. Un film muet (ou quasiment puisqu’il y a quelques bruitages). En noir et blanc. Tourné à Hollywood. En 35 jours. Par un réalisateur qui jusque là avait excellé dans son genre, celui de la brillante reconstitution parodique, mais très éloigné de l’univers dans lequel ce film nous plonge. Il fallait beaucoup d’audace, de détermination, de patience, de passion, de confiance, et un peu de chance sans doute aussi, sans oublier le courage -et l’intuition- d’un producteur (Thomas Langmann) pour arriver à bout d’un tel projet. Le pari était déjà gagné quand le Festival de Cannes l’a sélectionné d’abord hors compétition pour le faire passer ensuite en compétition, là encore fait exceptionnel.

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    Le film débute à Hollywood, en 1927, date fatidique pour le cinéma puisque c’est celle de l’arrivée du parlant. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet qui connait un succès retentissant…mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.

    Qui aime sincèrement le cinéma ne peut pas ne pas aimer ce film qui y est un hommage permanent et éclatant. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de « Citizen Kane ») et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet.

    Le cinéma a souvent parlé de lui-même… ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment « La comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz, « La Nuit américaine de Truffaut », « Sunset Boulevard » de Billy Wilder, enfin « Une étoile est née » de George Cukor et encore « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen et Gene Kelly auxquels « The Artist », de par son sujet, fait évidemment penser. Désormais, parmi ces classiques, il faudra citer « The Artist » de Michel Hazanavicius. Ses précèdents films étaient d'ailleurs déjà des hommages au cinéma. On se souvient ainsi des références à "Sueurs froides" ou "La Mort aux trousses" d'Hitchcock dans "OSS 117 : Rio ne répond plus".

    Hazanavicius joue ainsi constamment et doublement la mise en abyme : un film muet en noir et blanc qui nous parle du cinéma muet en noir et blanc mais aussi qui est un écho à une autre révolution que connaît actuellement le cinéma, celle du Numérique.

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    Le mot jubilatoire semble avoir été inventé pour ce film, constamment réjouissant, vous faisant passer du rire aux larmes, ou parfois vous faisant rire et pleurer en même temps. Le scénario et la réalisation y sont pour beaucoup mais aussi la photographie (formidable travail du chef opérateur Guillaume Schiffman qui, par des nuances de gris, traduit les états d’âme de Georges Valentin), la musique envoûtante (signée Ludovic Bource, qui porte l’émotion à son paroxysme, avec quelques emprunts assumés là aussi, notamment à Bernard Herrmann) et évidemment les acteurs au premier rang desquels Jean Dujardin qui méritait amplement son prix d’interprétation (même si Sean Penn l’aurait également mérité pour « This must be the place »).

    Flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps, il fait passer dans son regard (et par conséquent dans celui du spectateur), une foule d’émotions, de la fierté aux regrets,  de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance.  Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer.  Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage.

     Une des plus belles et significatives scènes est sans doute celle où il croise Peppy Miller dans un escalier, le jour  du Krach de 1929. Elle monte, lui descend. A l’image de leurs carrières. Lui masque son désarroi. Elle, sa conscience de celui-ci, sans pour autant dissimuler son enthousiasme lié à sa propre réussite. Dujardin y est d’une fierté, d’une mélancolie, et d’une gaieté feinte bouleversantes, comme à bien d’autres moments du film. Et je ne prends guère de risques en lui prédisant un Oscar pour son interprétation, ou en tout cas un Oscar du meilleur film étranger pour Hazanavicius.  Bérénice Béjo ne démérite pas non plus dans ce nouveau rôle de « meilleur espoir féminin » à la personnalité étincelante et généreuse, malgré un bref sursaut de vanité de son personnage. Il ne faudrait pas non plus oublier les comédiens anglo-saxons : John Goodman, Malcolm McDowell et John Cromwell (formidablement touchant dans le rôle du fidèle Clifton).

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    Il y aura bien quelques cyniques pour dire que ce mélodrame  est plein de bons sentiments, mais Hazanicius assume justement ce mélodrame. « The Artist » est en effet aussi une très belle histoire d’amour simple et émouvante, entre Peppy et Georges mais aussi entre Georges et son cabot-in Uggy : leur duo donne lieu à des scènes tantôt drôles, tantôt poétiques, tantôt touchantes, et là encore parfois au trois en même temps. Hommage aussi à ce pouvoir magique du cinéma que de susciter des émotions si diverses et parfois contradictoires.

    Michel Hazanavicius  évite tous les écueils et signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité.

    Ce film m’a éblouie, amusée, émue. Parce qu’il convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Parce qu’il est une déclaration d’amour follement belle au cinéma. Parce qu’il ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain. Parce qu’il m’a fait ressentir cette même émotion que ces films des années 20 et 30 auxquels il rend un vibrant hommage. Parce que la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures.

    Il ne se rapproche d’aucun autre film primé jusqu’à présent à Cannes…et en sélectionnant cet hymne au cinéma en compétition puis en le  primant,  le Festival de  Cannes a prouvé qu’il était avant tout le festival qui aime le cinéma, tous les cinémas, loin de la caricature d’une compétition de films d’auteurs représentant toujours le même petit cercle d’habitués dans laquelle on tend parfois à l’enfermer.

     « The Artist » fait partie de ces films qui ont fait de cette édition cannoise 2011 une des meilleures de celles auxquelles j’ai assisté, pour ne pas dire la meilleure…avec des films  aussi différents et marquants que  « This must be the place » de Paolo Sorrentino, « Melancholia » de Lars von Trier, « La piel que habito » de Pedro Almodovar.

     Un film à ne manquer sous aucun prétexte si, comme moi, vous aimez passionnément et même à la folie, le cinéma. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Oui, foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

    Sortie en salles : le 12 octobre 2011. Vous pourrez également découvrir ce film lors de la soirée du palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville, le 10 septembre…et si j’en ai la possibilité, je ne manquerai certainement pas d’y retourner une troisième fois, pour vous en livrer une critique plus précise (celle-ci étant basée sur mes souvenirs « vieux » d’il y a 4 mois).

    Un dernier petit conseil : ne regardez pas la bande-annonce (dont je n’ai pas peur de dire qu’elle m’a émue, comme le film), pour conserver le plaisir de la découverte.

    En bonus :

    - Ma critique de « La Comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz

    -Ma critique de « OSS 117 : Rio ne répond plus » de Michel Hazanavicius

    -Ma critique d’ « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia

    -Ma critique des « Feux de la rampe » de Charlie Chaplin

     

  • Abel Ferrara au Festival du Cinéma Américain de Deauville pour " 4:44 last day on earth"

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    Une nouvelle qui devrait ravir un certain nombre de festivaliers (dont moi): le festival vient d'annoncer qu'Abel Ferrara serait présent à Deauville pour présenter, en avant-première,  "4:44 last day on earth", un film avec   Willem Dafoe, Shanyn Leigh, Natasha Lyonne, Paul Hipp. Un film également en sélection de la Mostra de Venise 2011.

    Pitch : Dans un building, vit un couple. Elle est peintre ; il est acteur à succès. Un après-midi comme les autres ; pour eux, comme pour les autres. Pourtant, le lendemain, à 4h44 du matin, le monde va prendre fin et bien plus rapidement que ce qui aurait pu être imaginé. Il n'y aura aucun survivant et le couple accepte cette fatalité. Le monde n'existera plus.

     

  • Les Premières du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville- complément de programmation

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    Je vous avais déjà annoncé, ici, les Premières au programme de cette 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Quatre films viennent s'ajouter à cette liste avec : un film avec Steve Carell, Ryan Gosling, Julian Moore, Emma Stone...; le dernier film de Todd Solondz, sans grande surprise puisque le festival lui rendra hommage; "Restless" de Gus Van Sant présenté au dernier Festival de Cannes; et enfin le dernier film de Curtis Hanson avec William Hurt. Nous ignorons encore qui des protagonistes de ces films sera présent, je vous en informerai ultérieurement.

    CRAZY, STUPID, LOVE. de Glenn Ficarra & John Requa

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    Avec Steve Carell, Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone, Analeigh Tipton, Jonah Bobo, Joey King, Marisa Tomei

    La petite quarantaine, Cal Weaver mène une vie de rêve : il file le parfait amour avec celle qu'il aime depuis le lycée, il a une bonne situation, une maison magnifique et des enfants formidables. Mais lorsqu’il apprend que sa femme, Emily, le trompe et demande le divorce, sa vie "parfaite" vole en éclats. Dans le monde des célibataires d’aujourd’hui, Cal, qui n’a plus dragué depuis des lustres, se révèle un modèle d’antiséduction. Passant désormais ses soirées à bouder tout seul au bar du coin, il rencontre le fringuant trentenaire Jacob Palmer qui le prend sous son aile.

    DARK HORSE de Todd Solondz

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    Avec Jordan Gelber, Selma Blair, Christopher Walken, Mia Farrow, Justin Bartha, Donna Murphy

    Un trentenaire immature tombe amoureux d’une trentenaire immature. Mais quitter sa chambre de collégien va s’avérer difficile et provoquera une tragédie.

    RESTLESS de Gus Van Sant

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    Avec Henry Hopper, Mia Wasikowska, Ryō Kase, Schuyler Fisk, Jane Adams, Lusia Strus, Chin Han

    Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs. Pour Enoch, dont le meilleur ami se trouve être le fantôme d’un pilote de guerre kamikaze, et Annabel, qui voue une fascination à Charles Darwin et à la vie de toute créature, c’est le début d’une relation exceptionnelle.

    TOO BIG TO FAIL : DEBACLE A WALL STREET (TO BIG TO FAIL) de Curtis Hanson

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    Avec William Hurt, Edward Asner, Billy Crudup, Paul Giamatti, Topher Grace, Matthew Modine, Cynthia Nixon, Bill Pullman, James Woods

    En 2008, l'économie américaine est secouée par la crise des subprimes. Le monde vacille. Henry Paulson, nommé par George W. Bush au poste de secrétaire au Trésor, est chargé d'élaborer un plan pour sauver les banques de la faillite. Les sommes mises en jeu, quelques 700 milliards de dollars, représentent le plus gros investissement jamais programmé pour éviter un « big crash ». Henry Paulson devient ainsi l'une des personnalités les plus importantes de la planète.

  • Les Premières du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    L'annonce des Premières (toutes n'ont pas encore été dévoilées) de cette édition 2011 confirme le retour d'un Festival de Deauville des meilleures années avec notamment "The Conspirator" de Robert Redford...Pouvons-nous espérer la présence de ce dernier sur les planches? En tout cas, celle du film est déjà une grande nouvelle... Je vous en dis bientôt plus sur ce film et sur les autres. En attendant, découvrez son synopsis ci-dessous. Egalement au programme, "Drive", le prix de la mise en scène du dernier Festival de Cannes...

    BRINGING UP BOBBY  de Famke Janssen

    avec Milla Jovovich, Bill Pullman, Marcia Cross, Rory Cochrane, Spencer List, Ray Prewitt

     Olive s’installe dans l’Oklahoma avec Bobby, son fils de dix ans, afin de fuir sa vie d’avant et construire un avenir meilleur. Tous deux s’épanouissent dans cette nouvelle région jusqu’à ce qu’Olive soit rattrapée par son passé criminel. Elle doit alors choisir entre continuer à vivre de petits larcins ou quitter la personne qu’elle aime le plus au monde et lui offrir ainsi l’opportunité d’une vie normale.

     THE CONSPIRATOR  de Robert Redford

    avec James McAvoy, Robin Wright, Kevin Kline, Evan Rachel Wood, Tom Wilkinson, Alexis Bledel, Danny Huston

    Suite à l’assassinat d’Abraham Lincoln, sept hommes et une femme sont arrêtés et accusés d’avoir comploté pour tuer le président, le vice-président et le secrétaire d’Etat américains. La seule femme inculpée, Mary Surratt, est propriétaire d’une pension où John Wilkes Booth, l’homme qui a assassiné le président, se réunissait avec d’autres hommes pour préparer les différents attentats. Dans le contexte sombre de l’après-guerre de Sécession, un jeune avocat de vingt-huit ans, Frederick Aiken, accepte à contrecoeur de défendre Mary Surratt devant un tribunal militaire.

     DRIVE  de Nicolas Winding Refn

    avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac, Ron Perlman, Christina Hendricks

    Un jeune homme solitaire, « The Driver », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.

    ECHANGE STANDARD (The Change-Up)  de David Dobkin

    avec Ryan Reynolds, Jason Bateman, Leslie Mann, Olivia Wilde, Alan Arkin, Mircea Monroe

     Lorsqu’ils étaient enfants, Mitch et Dave étaient des copains inséparables, mais au fil des années, leurs chemins ont peu à peu divergé. Dave est devenu un brillant avocat, dévoué à son travail, à sa femme et à leurs trois enfants, alors que Mitch est resté célibataire, tourne sporadiquement dans des films minables et fuit comme la peste la moindre responsabilité. Pour Mitch, la vie de Dave est idyllique. Pour Dave, la vie de Mitch, dénuée d'obligations et de stress, le tenterait volontiers. A l'issue d'une nuit de débauche, l'impossible va se produire : Dave se réveille dans la peau de Mitch, et vice-versa.

     FRIGHT NIGHT  de Craig Gillespie

    avec Anton Yelchin, Colin Farrell, Christopher Mintz-Plasse, David Tennant, Imogen Poots, Toni Collette

     Charlie Brewster est au top : élève de terminale parmi les plus populaires, il sort avec la plus jolie fille du lycée. Il est tellement cool qu’il méprise même son ancien meilleur ami, Ed. Mais les problèmes vont arriver avec son nouveau voisin, Jerry. Sous ses airs d’homme charmant, il y a chez lui quelque chose qui cloche. A part Charlie, personne ne s’en rend compte, et surtout pas sa mère. Après l’avoir observé, Charlie en vient à l’inévitable conclusion que son voisin est un vampire qui s’attaque à leur quartier.

    SEANCE ENFANTS

    LE ROI LION (The Lion King) en 3D  de Roger Allers & Rob Minkoff

     Sur les hautes terres d’Afrique règne un lion tout-puissant, le roi Mufasa, que tous les hôtes de la jungle respectent et admirent. Son jeune fils Simba passe le plus clair de son temps à jouer avec sa petite copine Nala et à taquiner Zazu, son digne précepteur. Mais l’univers de Simba n’est pas aussi sûr qu’il le croit. Scar, le frère de Mufasa, aspire en effet depuis toujours au trône. Maladivement jaloux de son aîné, il décide de l’éliminer en même temps que son successeur.

    Projection en 3D

  • "The Artist" de Michel Hazanavicius projeté le soir du palmarès du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

     

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    Le film pour lequel Jean Dujardin a reçu le prix d'interprétation du dernier Festival de Cannes sera projeté le soir du palmarès de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Un de mes coups de coeur du Festival de Cannes 2011 (doont je vous livrerai ma critique ultérieurement) que je me réjouis de revoir à cette occasion.  Un film muet en noir et blanc, si différent des films habituellement primés à Cannes, passé à la dernière minute de hors compétition à la compétition. Il était d’autant plus difficile de ne pas primer ce film qu’il s’agit d'un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice…et donc d’une certaine manière à Cannes. Film éblouissant, réjouissant, émouvant qui convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Déclaration d’amour au cinéma qui ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain dont la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Film burlesque, inventif, malin et touchant. Parce que l’émotion n’est pas ce qui prime pour une palme d’or (mais qu’est-ce qui prime pour une œuvre, vaste question…), le jury a choisi de récompenser l’acteur qui l’incarne,  cet « artiste » auquel le film est un hommage.  Une récompense méritée et qui consacre une carrière construite pas-à-pas et qui n’en est sans doute qu’à ses débuts (on évoque maintenant une sélection aux prochains Oscars.  )

  • « La dette »de John Madden : première mondiale du Festival de Deauville

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    Avant-hier soir, était projeté en première mondiale le dernier film de John Madden (« Shakespeare in love », « Capitaine Corelli »…) : « La dette » (the debt ).

    En 1966, David (Sam Worthington), Rachel (Jessica Chastain) et Stefan (Marton Csokas), agents du Mossad, rentrent en héros d’Allemagne de l’Est pour avoir trouvé et abattu un criminel de guerre nazi,  le médecin de Birkenau, Vogel (Jesper Christensen).  Alors que, trente ans plus tard, la fille de Rachel (Helen Mirren) et Stefan (Tom Wilkinson) a écrit un livre sur cet épisode, le passé refait surface.

     Remake d’un film israélien éponyme sorti en 2007, « la dette » est la première bonne surprise de cette édition 2010 du Festival de Deauville qui, malgré une absence inédite de stars américaines, continue à proposer des premières mondiales et à être, avant tout et plus que jamais, une vitrine du cinéma indépendant américain (je vous parlerai plus tard des deux premiers films en compétition vus hier).

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     « La dette » transcende ainsi le film d’espionnage classique (malgré une structure en flashback et une réalisation, elles, en revanche, très classiques même si ce flashback est aussi un judicieux élément de manipulation du spectateur) pour en faire une histoire d’amour, et même historique qui mêle habilement intimité et donc Histoire. L’intimité à plus d’un titre. L’intimité, fatale et poignante, de ce triangle amoureux contraint de vivre dans un espace réduit avec le bourreau de Birkenau, de se confronter au visage de l’horreur quotidiennement. L’intimité de Rachel qui, pour l’approcher, doit se laisser ausculter par les mains de Vogel, devenu gynécologue, des mains tâchées du sang de ses atrocités.

    Les scènes de huis-clos sont ainsi captivantes. Les trois agents du Mossad sont contraints de cohabiter avec l’être qu’ils exècrent.  C’est sans doute la partie la plus intéressante du film. A travers eux (David a perdu toute sa famille, Rachel sa mère), ce sont les victimes de l’holocauste qui affrontent le passé. Le bourreau se retrouve alors à la merci de ses victimes qui devront résister à l’envie de faire justice eux-mêmes malgré le dégoût qu’il leur inspire et malgré les horreurs qu’il profère. L’ineffable dégoût se lit alors dans les regards échangés, dans les larmes retenues, dans les pesants silences. Comment juger l'incompréhensible? Comment regarder en face l’horreur absolue ? Comment donner un visage à l’inhumanité ? Notamment en ne trouvant pas l’excuse de la folie à l’indicible, l’impensable, l’inconcevable. Ainsi lorsque Vogel dit avec un rire sardonique et cynique « nous étions tous fous alors? », David lui répond que la folie serait une explication trop facile à ce qui reste une horrifiante énigme.

    La dette c’est bien sûr celle de Vogel qui ne pourra jamais être rachetée mais aussi celle des trois agents du Mossad liés par un terrible secret. Ils portent le poids du mensonge mais aussi le poids de l’Histoire, du passé, de celui de leurs parents. Le poids est donc double, celui de l’Histoire et de leur histoire. De l’Histoire aussi trop lourde pour laisser le présent respirer.

    Palpitante confrontation en huis-clos, thriller captivant, tragique histoire d’amour, réflexion sur les statuts de victime et bourreau et sur les indélébiles brûlures de l’Histoire, éloge de la vérité, « La dette » était tout cela jusqu’au dénouement totalement abracadabrantesque, voire granguignolesque, et surtout pas à la hauteur de l’Histoire et des (trop) nombreux et lourds sujets brassés ni à la hauteur de ce qui le précède, néanmoins pas suffisamment pour que je ne vous recommande pas ce film qui a notamment le mérite de porter un regard intime sur une tragédie universelle, de faire du face-à-face entre quatre individus (les trois agents du Mossad face à Vogel) dans un espace restreint, la métaphore habile de cette dernière.

    Sortie en salles : le 29 décembre