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PREMIERES (Festival du Cinéma Américain ) - Page 6

  • Meryl Streep, Meryl Streep...et Meryl Streep

    Avant-première de "Julie et Julia" de Nora Ephron

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    Après une première journée de festival maussade, la belle effervescence festivalière est revenue hier avec l’arrivée de Meryl Streep et le retour d’une météo aussi radieuse que cette dernière dans le film pour lequel est  revenue à Deauville cette année (elle était déjà venue pour « Le Diable s’habille en Prada »), « Julie et Julia », cette fois accompagnée de Stanley Tucci (également son partenaire dans « Le Diable s’habille en Prada), Amy Adams , Chris Messina et la réalisatrice Nora Ephron. Ce film est d’ailleurs avant tout (seulement ?) un formidable numéro d’acteurs qui nous ferait presque oublier ses faiblesses scénaristiques et son sujet plutôt mince.

     

    Synopsis : Julia Child est la femme qui a changé la façon de cuisiner de l’Amérique (enfin du moins étaient-ce ce à quoi elle aspirait :- )) mais en 1948 elle n’est encore qu’une Américaine anonyme vivant en France. Le travail de son mari les a amenés à s’installer à Paris, et Julia cherche activement une occupation. C’est alors qu’elle se prend de passion pour la cuisine française… Cinquante ans plus tard, Julie Powell a l’impression d’être dans une impasse. Elle va avoir 30 ans et pendant que ses amis connaissent bonheur et succès elle végète dans son travail. Julie se lance alors un défi complètement fou (pour elle) : elle se donne exactement 365 jours pour cuisiner les 524 recettes du livre de Julia Child, deux femmes qui, bien que séparées dans le temps, traversent toutes deux une pass difficile, jusqu’à ce qu’elles découvrent qu’avec de justes proportions de passion, de courage- et les bons ingrédients !-  tout devient possible…

     

    Les destins de ces deux femmes « nourries «  par leurs passion, à plusieurs décennies d’écarts, vont donc être reliés par leur passion commune, la vie de Julia étant vue à travers le regard bienveillant que Julie portait sur elle. Meryl Streep. Meryl Streep. Et Meryl Streep. Voilà la seule mais suffisante raison de voir ce film qui, malgré sa tentative de l’ancrer dans le 21ème siècle avec l’idée du blog (qui n’est finalement pas ce qu’il y a de plus cinématograhique, et que nous ne voyons d’ailleurs jamais. Remarque : Julie existe elle aussi vraiment et devenu si populaire comme Julia Child elle aussi a pu publier son propre livre) a un côté vraiment désuet. Etonnant aussi qu’un film sur la cuisine soit visuellement si peu appétissant… Mais voilà, il y a Meryl Streep. Meryl Streep qui décidément peut tout interpréter avec le même incommensurable talent, des femmes romantiques comme dans le magnifique « Out of Africa », aux épouses dévorées par un sublime,  tardif, fugace et intemporel amour comme dans « Sur la route de Madison »   (Cliquez ici pour lire ma critique de « Sur la route de Madison ») à cette Julia à l’apparence improbable,  grande (dans tous les sens du terme, elle faisait 1,88m) personnalité  populaire américaine, avec sa joie de vivre communicative, sa démarche dégingandée, sa voix haut perchée . Après deux oscars et 15 nominations, Meryl Streep continue encore à nous étonner et pourrait bien de nouveau être en lice pour la prestigieuse statuette… tant elle insuffle à ce film, par son talent et son énergie,  une bonne humeur communicative et nous montre à quel point il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves…

     

    Conférence de presse:

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    Photos: inthemoodfordeauville.com

     

    En attendant de me replonger dans les miens et de profiter de cette nouvelle journée deauvillaise qui s’annonce elle aussi radieuse, voici quelques extraits de la conférence de presse, malheureusement sans grand intérêt (je vous passe le passage ou chacun donnait sa recette contre le décalage horaire…). Meryl Streep dit ainsi que ce qui l’a avant tout amusée c’est d’interpréter quelqu’un avec une telle joie de vivre et que pour elle c’est toujours une responsabilité d’interpréter un personnage qui a vécu surtout quand il s’agit d’une femme comme Julia qui fait partie du patrimoine national et qui est un personnage très aimé et emblématique. Pour cette dernière, tous les personnages ont une vie intérieure et intéressante car tout le monde a une vie privée et une vie secrète. Nora Ephron a raconté que le livre de Julia était son livre de chevet et qu’il était le guide de survie de n’importe quel citoyen en ville aux Etats-Unis.

     

    Sortie en salles : le 16 septembre 2009

     

     

     

  • "Wonderful world" de Josh Goldin et "Entre nos" de Paola Mendoza et Gloria LaMorte également en avant-première à Deauville

    deauvilleaffiche2009.jpgDeux nouvelles avant-premières viennent complèter la liste de celles que je vous annonçais ce matin et la semaine dernière:

    "Entre Nos" de Paola Mendoza et Gloria La Morte avec Paola Mendoza, Andres Munar, Anthony Chisholm

    Synopsis: Mariana a élevé ses deux enfants en Colombie avant de partir à New York pour rejoindre leur père qui était parti travailler aux Etats-Unis des années auparavant. Un soir, il leur annonce qu'il va s'installer à Miami... mais sans eux. Sans personne pour l'aider dans cette ville qui lui est étrangère et maîtrisant mal l'anglais, Mariana va devoir trouver un moyen de subvenir aux besoins de sa famille, émotionnellement comme financièrement.


    Wonderful World de Josh Goldin avec Matthew Broderick, Sanaa Lathan, Jodelle Ferland, Jesse Tyler Ferguson

    Synopsis: Ben Singer, l'homme le plus négatif du monde, refuse de croire que le moindre miracle soit possible. Lorsque son colocataire tombe malade, Ben est contraint d'héberger Khadi, sa sœur sénégalaise. Cet improbable ménage à deux va devenir quelque chose d'autre et la nature habituellement autodestructrice de Ben va bientôt faire place à l'inspiration...

  • Les nouveaux films en avant-première du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009

    6 films viennent complèter la liste des 11 Premières que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Voici les 3 premiers:

    "The Informant" de Steven Soderbergh avec Matt Damon, Scott Bakula, Joel McHale...

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    Synopsis: L'histoire vraie d'une "taupe" du FBI infiltrée au coeur d'un célèbre scandale industriel qui vit la société japonaise Archer Daniels Midland, spécialisée dans l'Agro-alimentaire, frauder et engranger des dizaines de millions de dollars de profits illégaux...

    Sortie en salles: le 30 septembre 2009 

    "Me and Orson Welles" de Richard Linklater avec Zac Efron, Claire Danes, Christian Mc Kay...

    Synopsis: EN 1937, Orson Welles offre un rôle dans sa prochaine production à un étudiant croisé dans une rue de New-York. La vie du jeune homme va en être bouleversé...

    "District 9" de Neill Blomkamp avec Sharlto Copley, David James, Jason Cope...

    (Actuellement en tête du box-office aux Etats-Unis)

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    Synopsis: Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre...
    Ces visiteurs d'au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire...
    Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n'a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d'énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l'ADN extraterrestre.
    La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s'occuper de leur transfert. L'un de ces agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus extraterrestre qui se met à modifier son ADN. Wikus est à présent l'homme le plus recherché de la planète, celui qui vaut plus qu'une fortune : il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie alien.
    Repoussé, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu'un seul endroit où se cacher : le District 9...

     

     

    Sortie en salles: le 16 septembre 2009

  • Les Premières du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    500.jpgOutre "500 jours ensemble" de Marc Webb dont vous pouvez d'ores et déjà lire ma critique en cliquant ici, seront projetés en avant-première de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville:

    BLACK DYNAMITE de Scott Sanders

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    avec Michael Jai White, Arsenio Hall, Tommy Davidson, John Salley, Salli Richardson Whitfield

    Black Dynamite, le type le plus redoutable et le plus cool de toute la ville, est un ancien commando de la CIA qui fait régner l’ordre dans les rues, un 44 Magnum dans une main et un nunchaku dans l'autre. Il est aussi le cheri des dames avec son style trop classe. Lorsque son frère Jimmy est mystérieusement assassiné, la CIA demande à Black Dynamite de reprendre du service.

    CITY ISLAND de Raymond de Felitta

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    avec Andy Garcia, Julianna Margulies, Steven Strait, Emily Mortimer, Alan Arkin

    La famille Rizzo habite sur une île peu connue du Bronx qui ressemble a toutes les villes de la Nouvelle-Angleterre, à la fois pittoresque et endormie. Mais les Rizzo ne correspondent pas à cette image de carte postale et, comme presque dans toutes les familles dysfonctionnelles, ils sauvent les apparences en cachant leurs petits secrets…

    GAMER (Ultimate Game) de Mark Neveldine & Brian Taylor

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    avec Gerard Butler, Michael C. Hall, Efren Ramirez, Zoe Bell, John Leguizamo, Milo Ventimiglia, Alison Lohman, Amber Valletta

    Dans un futur proche envahi par les nouvelles technologies, le jeu vidéo a évolué vers une forme terrifiante. Le milliardaire Ken Castle a créé un divertissement tres controversé : ≪ Tueurs ≫ est un jeu vidéo d’un nouveau genre, dans lequel de vrais condamnés à mort, guidés à distance par des joueurs en ligne, s’entretuent lors de combats diffusés sur les écrans du monde entier. La star de ce jeu, Kable, remporte la victoire chaque semaine, téléguidé par Simon, un ado fan de réalités virtuelles. Mais Kable ne s’appartient pas : arraché à sa famille, emprisonné et forcé à combattre contre sa volonté, ce gladiateur des temps modernes doit survivre assez longtemps pour s’échapper du jeu et regagner sa liberté.

    Sortie en salles en France: 9 septembre 2009

    JULIE & JULIA de Nora Ephron

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    avec Meryl Streep, Amy Adams, Stanley Tucci, Mary Lynn Rajskub, Jane Lynch

    D'apres deux histoires vraies, Julie & Julia entrelace les vies de deux femmes qui, bien que separées par le temps et l'espace, partagent le même desarroi… jusqu'a ce qu'elles découvrent qu'avec la bonne combinaison de passion, de courage et de beurre, tout est possible.

    LIKE DANDELION DUST de Jon Gunn

    avec Mira Sorvino, Barry Pepper, Kate Levering, Maxwell Perry Cotton (Joey Campbell), Cole Hauser

    Jack et Molly Campbell mènent une vie heureuse avec Joey, leur fils adoptif de six ans. Un jour, ils apprennent que le père biologique de Joey vient d’être libéré de prison et souhaite démarrer une nouvelle vie en compagnie de sa femme et de son fils…

    PERSONNAL EFFECTS 1er film de David Hollander

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    avec Michelle Pfeiffer, Ashton Kutcher, Spencer Hudson, Kathy Bates

    Walter, 24 ans, revient dans sa ville natale apres le meurtre de sa soeur jumelle afin de soutenir moralement sa mère et sa nièce. Lors d’une séance de thérapie avec sa mère, il fait la connaissance de Linda, une veuve de 42 ans dont le mari alcoolique a été tué. Une profonde amitié va naître…

    TAKING WOODSTOCK (Hotel Woodstock) de Ang Lee

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    avec Demetri Martin, Dan Fogler, Henry Goodman, Jonathan Groff, Eugene Levy, Jeffrey Dean Morgan, Imelda Staunton, Emile Hirsch, Liev Schreiber, Paul Dano

    1969. Elliot Tiber, décorateur d’intérieur a Greenwich Village, traverse une mauvaise passe et doit retourner vivre chez ses parents, dans le nord de l’Etat de New York, où il tente de reprendre en mains la gestion de leur motel délabré. Il apprend qu’une bourgade voisine refuse finalement d’accueillir un festival de musique hippie. Voyant là une opportunité inespérée, Elliott appelle les producteurs…

    THE OPEN ROAD de Michael Meredith

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    avec Jeff Bridges, Justin Timberlake, Kate Mara, Harry Dean Stanton, Lyle Lovett, Mary Steenburgen

    Katherine va bientot subir une opération du coeur qui pourrait lui être fatale et persuade son fils Carlton de faire venir son père, une ancienne gloire du baseball avec qui elle a été marié. Connaissant la propension de son pere à decevoir les siens, Carlton part à sa recherche accompagné de Lucy, une de ses amies, afin d’avoir un soutien moral…

    THE PRIVATE LIVES OF PIPPA LEE (Pippa Lee) de Rebecca Miller

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    Avec Robin Wright Penn, Blake Lively, Keanu Reeves, Julianne Moore, Alan Arkin, Winona Ryder, Maria Bello, Monica Bellucci

    Pippa Lee semble être une femme comblée par la vie. Mais elle réalise brusquement que cette vie a priori si stable commence à s’effriter. Lassée par les sempiternels réveils banlieusards et par le persistant vrombissement des tondeuses à gazon, elle en vient à se demander comment elle en est arrivée là…

    Sortie en salles en France: le 4 novembre 2009

    THE PROPOSAL (La proposition) de Anne Fletcher

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    avec Sandra Bullock, Ryan Reynolds, Betty White, Craig T. Nelson, Malin Akerman, Mary Steenburgen, Oscar Nunez

    Lorsque Margaret, une tres puissante éditrice, est menacée d’être expulsée vers son pays natal, le Canada, elle imagine une solution d’urgence et déclare qu’elle est fiancée à son assistant, le malheureux Andrew, qu’elle exploite et maltraite depuis des années. Celui-ci accepte de participer à la supercherie, mais à ses conditions…

    Sortie en salles en France: 23 septembre 2009

  • Première de "L'échange" de Clint Eastwood en présence de John Malkovich : critique d'un film politique et manichéen

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    John Malkovich, hier soir au CID, présentant "L'échange"
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    Photo ci-dessus, Clint Eastwood lors du 61ème Festival de Cannes (photo "In the mood for Cannes")
     Ce film projeté en Première à Deauville avait été projeté en compétition du 61ème Festival de Cannes. Vous pouvez retrouver ma critique écrite lors de ce 61ème Festival de Cannes ci-dessous et également sur "In the mood for Cannes", mon blog consacré à ce 61ème Festival de Cannes.
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    Ci-dessus, Angelina Jolie dans "L'échange"
     L'évènement d'hier c'était la projection de "L'échange" de Clint Eastwood. Les échos étaient tels que même en séance du lendemain dans la salle du 60ème, sorte de séance de rattrapage qui permet de voir les films le lendemain des projections dans le Grand Théâtre Lumière, la salle était comble 1 heure 30 avant le début de la projection, certains ayant déjà évoqué une potentielle palme d'or pour Clint Eastwood.

    C'est avec fébrilité que j'entrai donc dans la salle, m'apprêtant à vivre une expérience cinématographique aussi intense que "Sur la route de Madison" (mon préféré de Clint Eastwood cinéaste mais aussi acteur, voir ma critique de "Sur la route de Madison" en cliquant ici).

    Le synopsis était en effet particulièrement attractif et propice à un suspense eastwoodien. Clint  Eastwood revenait ainsi hier sur la Croisette de nouveau avec un film noir 5 ans après y avoir présenté "Mystic River" dans lequel jouait un certain Sean Penn...

    Synopsis: Los Angeles, 1928 : un samedi matin, dans une banlieue ouvrière, Christine  (Angelina Jolie) dit au revoir à son fils Walter et part au travail. Quand elle rentre à la maison, Walter a disparu. Une recherche effrénée s’ensuit et, quelques mois plus tard, un garçon de neuf ans affirmant être Walter lui est restitué. Désorientée par l’avalanche de policiers et de reporters et par ses propres émotions, Christine ramène le garçon à la maison. Mais au fond de son coeur elle sait qu’il n’est pas son fils.

    Il en va des films comme des personnes: il y en a que l'on aimerait savoir détester ou par lesquels on aimerait savoir être envoûté. J'aurais aimé porter (et être portée par) un enthousiasme inconditionnel pour ce film d'un des maîtres du cinéma américain, malheureusement j'en suis ressortie avec une impression très mitigée.

     Inspiré de faits réels le scénario a été écrit par Joe Michael Straczynski et nous plonge dans l'angoisse puis le combat de cette mère dont le fils était la raison de vivre et dont le retrouver est la raison de se battre. C'est d'abord un portrait de femme meurtrie, courageuse, déterminée, portée par la foi et un espoir irrationnel qu'Angelina Jolie incarne avec beaucoup de talent, de sensibilité, avec l'aura des stars hollywoodiennes des années 40 et 50, un cinéma auquel Clint Eastwood rend d'ailleurs ouvertement hommage, notamment en nimbant la photographie, magnifique, d'une lumière subtilement surannée.

    Vous vous demanderez alors probablement pourquoi ce film dont l'action débute en 1928 et qui traite d'une réalité lointaine est pressenti pour recevoir la palme d'or alors que Sean Penn a précisé qu'il faudrait que le lauréat ait "conscience du monde dans lequel il vit", tout simplement parce que, et c'est là le grand intérêt du film, en nous parlant des injustices hier, Clint Eastwood nous parle de celles d'aujourd'hui. A quelques détails près, le sujet est finalement effroyablement actuel et le combat de Christine a une résonance intemporelle et universelle, de même que la corruption, le poids de la religion dans la société ou encore le rôle de la presse .

    Au risque de susciter de nombreuses réactions de désapprobation, ce qui m'a avant tout gênée c'est ce qui m'avait gênée dans la fin du scénario de "Million dollar baby": son caractère outrancièrement mélodramatique et davantage encore ici, ce à quoi se prête le style, en l'occurrence celui du film noir: le manichéisme. Ainsi Angelina Jolie incarne une femme qui ne fléchit ni ne doute jamais, le capitaine Jones incarne la corruption sourde des autorités, prêtes à tout pour voiler la vérité, imposer la leur, (même interner une femme saine d'esprit, tenter de lui faire croire et de faire croire à tous qu'un enfant qui lui est étranger est le sien) et donner l'image d'une police exemplaire. La vérité face au mensonge. La justice du combat d'une femme pour retrouver son fils face à l'injustice d'institutions corrompues. L'identification devrait être immédiate et pourtant ce manichéisme a fait que je suis toujours restée à distance, certes constamment là, mais à distance.

     Par ailleurs, si le sujet n'avait été tiré d'un fait réel, j'aurais  eu du mal à adhérer à cette histoire de tueur en série  bourreau d'enfants(dont un instant j'ai imaginé qu'il serait manipulé par la police, créant de nouvelles ramifications dans cette histoire finalement un peu trop limpide à l'image de sa réalisation d'un classicisme certes impeccablement maîtrisé) .

     Clint Eastwood reste un raconteur d'histoire exemplaire, sachant magnifier ses histoires et ses acteurs par une réalisation fluide mais à force de trop vouloir magnifier, à force de vouloir lui aussi, avec beaucoup de conviction, nous imposer sa vérité, il en oublie d'en donner le sentiment ave tout ce qu'elle recèle d'ambivalence.  Certaines scènes demeurent particulièrement réussies comme celle qui nous glace le sang, de la confession de l'enfant ou celle dans laquelle un psychiatre tente de convaincre et se convaincre de la folie de Christine. Nous retrouvons alors ici l'ambivalence qui fait défaut au reste du film, chacune de ses paroles ayant un double sens, chaque rictus, chaque regard, chaque mot pouvant témoigner de sa folie. Une démonstration implacable du caractère alors subjectif de la vérité.

    Clint Eastwood toujours reparti bredouille de la compétition cannoise (à l'exception d'un prix d'interprétation pour Forest Whitaker  dans "Bird") n'a rien obtenu à nouveau pour "L'échange", il  a en revanche été récompensé par le jury présidé par Sean Penn d'un prix pour l'ensemble de sa carrière.

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    Ci-dessus, la montée des marches de Clint Eatswood et Angelina Jolie pour "L'échange" au 61ème Festival de Cannes-Photo L'Oréal Cannes-
    A suivre sur "In the mood for Deauville": l'hommage à Ed Harris et la conférence de presse de Ed Harris et Viggo Mortensen, le bilan de la compétition officielle (Mes favoris demeurent "American Son"," Ballast" dont vous pourrez bientôt retrouver mes critiques et "Gardens of the night" mon favori pour le grand prix ou le prix du jury, je n'ai néanmoins pas vu "The visitor" pressenti par de nombreux festivaliers comme film lauréat et dont le sujet, politique et d'actualité, est un de ceux susceptibles de remporter l'adhésion du jury et un grand prix), la conférence de presse de Juliette Binoche, la critique du magnifique western de Ed Harris, mon bilan du festival, le palmarès, de nombreuses vidéos et photos...probablement à mon retour de Deauville mercredi de la semaine prochaine...
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    Ed Harris en conférence de presse, photo "In the mood for Deauville"
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    Viggo Mortensen en conférence de presse, photo "In the mood for Deauville"
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    L'hommage de Jean-Jacques Annaud à Ed Harris
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    Juliette Binoche lors de la conférence de presse de "Coup de foudre à Rhode Island", photo "In the mood for Deauville"
  • L'arrivée au CID (séance du soir): vidéo

    La vidéo de l’arrivée sur le tapis rouge (séances du soir), hier pour "Coup de Foudre à Rhode Island":