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docs de l'oncle sam

  • Docs de l'Oncle Sam - Critique de HALLELUJAH, LES MOTS DE LEONARD COHEN, documentaire de Dan Geller et Dayna Goldfine

    HALLELUJAH, LES MOTS DE LEONARD COHEN, documentaire de Dan Geller et Dayna Goldfine, cinéma, Deauville, Docs de l'Oncle Sam, Festival du Cinéma Américain de Deauvlle

    Le Festival du Cinéma Américain de Deauville a eu l’excellente idée de braquer ses projecteurs sur Leonard Cohen et l’histoire fascinante de sa chanson mythique, Hallellujah, avec ce documentaire sélectionné dans Les Docs de l’oncle Sam, section toujours synonyme de formidables découvertes comme L’Etat du Texas contre Melissa de Sabrina vVn Tassel, l’an passé. Cette chanson a fait le tour du monde et a souvent été utilisée au cinéma et, pourtant, qui en connaît véritablement le sens et l’histoire ? Combien sont ceux qui l’ont attribuée et l’attribuent encore à Jeff Buckley (comme certains chanteuses et chanteurs d’ailleurs dans le documentaire) ?

    À la fin des années 60, Leonard Cohen signe, comme Bob Dylan, chez Columbia. A travers l’histoire de cette chanson au destin exceptionnel, le documentaire raconte comment Leonard Cohen s’est reconstruit et s’est affirmé comme l’un des artistes les plus importants de notre époque. Québécois, juif, avec sa voix très grave, austère même, Leonard Cohen trace sa propre route, atypique. Il sort ainsi son premier album, Songs of Leonard Cohen, en 1967, à 33 ans. Mais Leonard Cohen est auteur compositeur et poète et sa légende mettra des années à s’écrire, d’ailleurs aussi grâce à ce documentaire qui est un magnifique hommage à son immense talent d’auteur.

    Cette passionnante histoire est aussi celle des affres de la création, des injustices du succès et d’une époque dans laquelle la diversité des médias facilite la vulgarisation des œuvres, sans pour autant que cette communication à outrance permette de connaître le sens profond des choses et leur origine. C’est un atout des documentaires, et de ce documentaire en particulier, que de permettre de redonner du temps au temps, de prendre du recul dans une époque d’immédiateté.

    Nous découvrons la chanson à travers les yeux des personnes qui avaient participé à son enregistrement (le producteur et arrangeur John Lissauer), qui l’avaient chantée avec Leonard Cohen lui-même (Sharon Robinson) ou qui l’avaient reprise à leur compte (Judy Collins, Brandi Carlile, Rufus Wainwright) ou encore le rabbin Mordecai Finley, Nancy Bacal, son amie d’enfance depuis près de 80 ans, son amie Dominique Issermann), ainsi que ses compagnons intellectuels (Adrienne Clarkson, le compositeur Larry « Ratso » Sloman).

    En 1984, la Colombia refusa de sortir aux Etats-Unis l'album de Leonard Cohen, Various Positions, qui comprenait la mythique chanson. « Leonard, tu es formidable mais le talent reste à voir » lui dira ainsi le très perspicace patron de la Columbia. L'album sort alors en toute discrétion, par une autre maison de disque.  L'année dernière, elle fut choisie pour rendre hommage aux victimes du Covid lors d'une cérémonie à Washington devant le président Biden. Entre les deux, l’histoire de cette chanson est un vrai roman ! Une chanson au sens et aux paroles fluctuants tout au long de la vie de son auteur, de telle sorte que chacun a pu se l’approprier et même y apporter une signification différente à chaque moment de sa vie. Il existe 600 à 800 versions de Hallelujah dans le monde aujourd’hui.  Les carnets dans lesquels Cohen écrivait au fil des années les différentes versions de ses couplets apparaissent ainsi pour la première fois à l’écran dans le documentaire et attestent du travail titanesque et du perfectionnisme acharné de l’auteur.  Le nombre estimé de couplets variait ainsi de 80 à 350 selon la personne qui en racontait l’histoire. Cohen dit ainsi qu’il mit 7 ans à écrire la chanson.
    « C'est un processus qui repose sur la persévérance. »

    « Je suis auteur avant tout avec son lot de conflits intérieurs. Un auteur ne peut résoudre ses conflits que par l'écriture » dit aussi Leonard Cohen dans le documentaire. Il n’apporte pas forcément de réponses sur le sens de la chanson. On y apprend cependant que Leonard Cohen perd son père à 9 ans. C’est à cet âge qu’il enterre un poème une première fois comme un rituel religieux. Peut-être certains verraient-ils dans cet acte symbolique la clef d’une des chansons les plus mythiques de l’histoire dont il existe des centaines de versions et autant d’interprétations, du profane au religieux. En émane en tout cas une beauté sacrée, poétique, mystique, sensuelle, captivante, et profondément émouvante. Aussi charnelle que spirituelle.

    La chanson connut plusieurs résurrections. Passée d’abord inaperçue, elle fut livrée au public par Bob Dylan qui la chantait lors de ses concerts. Puis il y eu les versions de John Cale (qui ne chantait pas les passages évoquant la religion) et Jeff Buckley (« s’il n’était pas mort, la chanson n’aurait pas eu un tel impact ») qui la firent connaître avant que Rufus Wainwright ne la reprenne pour la bande originale de Shrek (BO double disque de platine aux USA) et ne la fasse réellement exploser. Elle devient alors incontournable dans toutes les TV réalités musicales. Cohen observe avec amusement ce détournement qui la fait devenir plus populaire par ses interprètes d’un soir qui la chantent lors d’émissions que par son auteur qui se fait ainsi dépasser dans les classements.

    Sa manageuse détournera ensuite son argent. Ruiné, après une retraite bouddhiste dans un monastère de Californie,  Cohen devra à nouveau se renouveler et ressusciter. Il sort trois albums salués par la critique, Old Ideas (2012), Popular Problems (2014) et You Want It Darker (2016…sorti 16 jours avant sa mort), et un album posthume, le bien nommé Thanks for the Dance (2019). Et à plus de 80 ans, il effectue une tournée dans le monde entier…restant parfois 3 heures sur scène.

    « La vie est une pièce bien écrite, si on exclut le 3eme acte. Dans mon cas, le début du 3ème acte est extrêmement bien écrit ». « Je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais mais je n'ai plus besoin de chercher. ». Malgré les centaines de versions de la chanson légendaire c’est Leonard Cohen qui véritablement l’incarnait, ainsi que toute la complexité des émotions qu’elle recelait. « Regardez autour de vous et vous verrez un monde impénétrable. Vous pouvez vous indigner ou dire alléluia. J'ai essayé de faire les deux.» Ainsi conclut-il ce passionnant documentaire qui rend hommage à la beauté éternelle de cette chanson mais avant tout au talent du poète unique qui l’écrivit. A ne pas manquer le 19 octobre au cinéma !
     

    SONY MUSIC accompagne la sortie du film avec l’édition d’un best-of inédit de Leonard Cohen en CD et vinyle (édition limitée). Composé de 17 titres, HALLELUJAH & SONGS FROM HIS ALBUMS, comprend une performance livre inédite et inoubliable de Hallelujah lors du Festival de Glastonbury en 2008.

  • Les Docs de l'Oncle Sam du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Depuis quelques années le Festival, dans la catégorie "Les Docs de l'Oncle Sam" nous proposent des documentaires qui ont souvent connu un certain retentissement et sont souvent de qualité..., je vous les recommande donc.

    BOY INTERRUPTED de Dana Perry

    Dans la nuit du 2 octobre 2005 a New York, Evan Scott Perry, un des fils de la réalisatrice, se donne la mort en sautant par la fenetre de sa chambre. Il avait quinze ans. Le film retrace sa vie et sa lutte contre des troubles bipolaires - une forme de dépression - à travers les témoignages de ses proches et les films tournés par ses parents depuis le jour de sa naissance.

    FOOD, INC de Robert Kenner

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    Que savons-nous des aliments que nous mangeons tous les jours ? Ce documentaire lève le voile sur les méthodes de production irresponsables de l’industrie alimentaire. Afin de maintenir des profits conséquents, les industriels ne se contentent pas de compromettre le gagne-pain de nombreux agriculteurs et d’ouvriers agricoles mais ils mettent aussi en danger la santé des consommateurs.

    IT MIGHT GET LOUD de Davis Guggenheim

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    Trois guitaristes virtuoses de trois générations différentes ont marqué de façon décisive la musique rock : Jimmy Page (Led Zeppelin), The Edge (U2) et Jack White (White Stripes). Ils se rencontrent pour la première fois et racontent leur révolte musicale et leurs histoires personnelles, partagent leurs influences, s’échangent des chansons et jouent ensemble.

    NIGHTMARES IN RED, WHITE & BLUE: THE EVOLUTION OF THE AMERICAN HORROR FILM de Andrew Monument 1er film

    Des auteurs légendaires tels John Carpenter, George A. Romero et Joe Dante développent l’idée que les films d’horreur sont le reflet de leur temps et de leur lieu de création. Ces témoins privilégiés montrent comment les films de monstres classiques ont exploité les peurs de l’après guerre et comment les films d’horreur modernes plus violents sont issus de la contreculture americaine.

    THE COVE 1er film de Louie Psihoyos

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    Louie Psihoyos et une équipe d'activistes, cinéastes et plongeurs ont decidé de mener l’enquête sur un secret que les habitants de la crique de Taiji au Japon s’efforcent de garder avec véhémence : celui d’une pêche sanglante organisée, le massacre et la torture de 23 000 dauphins en l’espace de 6 mois chaque annee.

    THE SEPTEMBER ISSUE de R.J. Cutler

    Célèbrissime rédactrice en chef de l’édition americaine du magazine Vogue, Anna Wintour est l’une des icônes les plus puissantes et les plus fascinantes du monde de la mode. Jusqu’à present, elle n’avait jamais autorise quiconque a s’immiscer dans les arcanes de la création de son magazine. Elle a fait une exception pour R.J. Cutler qui a suivi la fabrication du numero de septembre de Vogue.

    WHEN YOU’RE STRANGE de Tom DiCillo

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    A l’origine, il y a "Les portes de la perception", le livre d’Aldous Huxley sur son expérience de la mescaline et d’autres drogues hallucinogènes. La citation de William Blake, qui lui a fourni le titre de ce livre, inspira également Jim Morrison et Ray Manzarek pour le nom du groupe - The Doors - qu’ils fonderent en 1965 a Venice Beach avec John Densmore et Robby Krieger. Ils allaient devenir l’un des groupes les plus importants et les plus influents du rock americain.

  • Les Docs de l'Oncle Sam du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (complément de programmation)

    Deux "Docs de l'Oncle Sam" ont été ajoutés aujourd'hui à ceux annoncés lors de la conférence de presse de fin juillet. Pour voir les autres "Docs de l'Oncle Sam" séléctionnés, cliquez ici.

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    ANVIL! THE STORY OF ANVIL  de Sacha Gervasi

    Pitch: A l’âge de quatorze ans, Steve « Lips » Kudlow et son meilleur ami Robb Reiner font le serment de faire de la musique ensemble toute leur vie durant. Leur groupe de heavy metal Anvil va influencer de nombreuses autres formations musicales telles Metallica, Slayer et Anthrax. Bien qu’Anvil n’ait jamais percé, Lips et Robb n’ont jamais cessé de jouer, ni d’y croire.

    ROMAN POLANSKI: WANTED AND DESIRED DOCS DE L’ONCLE SAM de Marina Zenovich

    Pitch: Roman Polanski est admiré et respecté comme l’un des plus grands cinéastes du monde. Mais sa réputation a été ternie par sa condamnation publique il y a trente ans pour avoir eu des rapports sexuels avec une mineure, et pour avoir fui ensuite les Etats-Unis afin d’éviter la prison. Le film éclaire d’une lumière très différente les décisions du réalisateur ainsi que le fonctionnement du système judiciaire.

  • Les "Docs de l'Oncle Sam" du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008

    Depuis 2003 le Festival du Cinéma Américain de Deauville a également la bonne idée de projeter des documentaires dans la section "Les Docs de l'Oncle Sam". Ils seront cette année au nombre de 7.

    AMERICAN TEEN de Nanette Burstein

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    Sujet: La vie au quotidien de quatre adolescents d’une petite ville de l’Indiana durant leur dernière année de lycée. Le portrait d’une génération découvrant l’insécurité, la jalousie, le premier amour, le sexe, l’alcool, la pression parentale et la difficulté de prendre des décisions pour l’avenir.

    AMERICAN SWING de Matty Kaufman & Jon Hart

    Sujet: Une chronique sur l’avènement puis la chute du Plato’s Retreat, un club new-yorkais créé dans les années 70 où les ébats sexuels étaient monnaie courante.

    LAKE OF FIRE de Tony Kaye

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    Sujet: Quinze années d’investigation ont été nécessaires pour aborder un sujet douloureux qui divise l’Amérique : l’avortement. Les témoignages des deux camps, les « pour » et les « contre », prouvent qu’ils ont in fine la même crédibilité et la même légitimité.

    MADE IN AMERICA de Stacy Peralta

    Sujet: Le quartier de South Central à Los Angeles, qui fut un des premiers foyers de la culture afro-américaine, est devenu une zone de combat. Deux gangs rivaux tristement célèbres - les Crips et les Bloods – s’y affrontent depuis quatre décennies.

    STANDARD OPERATING PROCEDURE de Errol Morris

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    Sujet: En 2004, des photographies prises à la prison d’Abu Ghraib à Bagdad ont eu une influence sur la guerre en Irak et l’image que les Etats-Unis avaient d’eux-mêmes. Les images montraient comment des prisonniers irakiens étaient humiliés et torturés par des soldats américains. Ces clichés fournissent-ils la preuve de tortures systématiques de la part de l’armée américaine ou bien illustrent-ils le comportement anormal de quelques égarés dépourvus de moralité ?

    Sortie en salles en France: le 24 septembre 2008

    TYSON de James Toback

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    Sujet: De ses premiers souvenirs d’enfance jusqu’à ses dilemmes actuels, Mike Tyson est appréhendé en tant qu’individu - l’athlète légendaire et singulièrement controversé - mais aussi comme une figure emblématique des problèmes de race et de classe qui déchirent l’Amérique.

    WAR CHILD de Christian Karim Chrobog

    Sujet: Le parcours inimaginable de Emmanual Jal, un enfant soldat jeté dans la tourmente de la guerre civile soudanaise qui deviendra une star montante de la scène hip-hop en délivrant un message de paix pour son pays ravagé par la guerre et l’Afrique qu’il aime tant.