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COMPETITION (FESTIVAL ASIATIQUE) - Page 2

  • Les films en compétition du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    festivaldeauville2010.jpgVoici les 9 films figurant en compétition officielle du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010:

    AU REVOIR TAIPEI Taiwan De Arvin CHEN

    Avec Amber Kuo, Jack Yao, Joseph Chang, Lawrence Ko, Frankie Gao

    La plus grande librairie de Taipei a un client étrange - il n'achète jamais rien mais passe toutes ses nuits dans les rayonnages, feuilletant des manuels de français. La fiancée de Kai est partie vivre à Paris et il rêve de la rejoindre. Lorsqu'un vieux gangster du quartier lui propose un marché - un billet d'avion pour Paris en échange d'une « livraison spéciale » - la tristesse n'est plus de mise...

    CASTAWAY ON THE MOON Corée du Sud De LEE Hey-jun

    Avec Jung Jae-young, Jung Rye-won

    Suite à une tentative de suicide ratée, M. Kim se retrouve sur l'île de Bam, au beau milieu de la rivière Han. Il réalise que mettre fin à ses jours n'est pas si facile et décide de rester sur cette île déserte. Alors qu'il commence à s'adapter à sa nouvelle vie sauvage, il trouve un message dans une bouteille flottant sur l'eau. Pour la première fois depuis très longtemps, il reprend espoir...

    JUDGE Chine De LIU Jie

    Avec Ni Dahong, Mei Ting, Qi Dao, Zheng Zheng, Song Yingchun, Gao Qunshu

    1997, nord de la Chine. Qiuwu est condamné à mort pour avoir volé deux voitures. Une coïncidence fortuite a voulu que le juge qui a suivi le dossier ait perdu sa fille dans un tragique accident de voiture perpétré par un voleur de voiture. Un changement récent dans la loi peut permettre à Qiuwu d'éviter la sentence...

    MY DAUGHTER Malaisie De Charlotte LIM

    Avec Lai Fooi Mun, Chua Thien See, Lam Wen Haur, Lee Eng Kew, Chee Cheong Hoe

    Faye, dix-huit ans, vit avec sa mère célibataire qui l'a élevée seule. Face à l'angoisse qu'éprouve sa mère suite à ses relations sans lendemain avec des hommes, Faye ressent à son égard des sentiments contradictoires d'amour et de haine. Lorsqu'elle apprend que sa mère est enceinte, elle ne peut plus contrôler ses émotions...

    PAJU Corée du Sud De PARK Chan-ok

    Avec Lee Sun-kyun, Seo Woo, Shim E-young, Kim Bo-kyung

    Après trois années passées en Inde, Eun-mo revient à Paju, sa ville natale. Elle découvre que l'immeuble dans lequel elle habite est sur le point d'être démoli, que les locataires devenus squatteurs se battent bec et ongles pour empêcher cette destruction et que son beau-frère veuf, également meneur du mouvement de protestation, a des révélations concernant la mort tragique de sa soeur.

    SYMBOL Japon De MATSUMOTO Hitoshi

    Avec Matsumoto Hitoshi, Adriana Fricke, David Quintero, Lillian Tapia, Luis Acchinelli, Carlos Torres

     Un japonais se réveille un beau jour dans une pièce immaculée de blanc, sans fenêtres, ni portes. Lorsqu'il appuie sur une protubérance en forme de pénis fixée au mur, une brosse à dents rose apparaît comme sortie de nulle part et enclenche une série d'événements vraiment étranges...

    THE ETERNAL Inde De Rituparno GHOSH

    Avec Deepankar De, Mamta Shankar, Jisshu Sengupta, Ananya Chatterjee

    Aniket, cinquante-cinq ans, est l'un des réalisateurs les plus en vue du Bengale. Deepti, sa femme, est une ancienne actrice dont il est tombé amoureux et qui a tout sacrifié par amour. Lorsqu'Aniket tombe sous le charme de la jeune comédienne de son dernier film, Deepti est furieuse. Afin de se venger, elle fait le serment de tout faire pour que leur fils unique devienne un grand cinéaste... et le rival de son père.

    THE KING OF JAIL BREAKERS Japon De ITAO Itsuji

    Avec Itao Itsuji, Kunimura Jun, Ishizaka Koji, Bonchi-Osamu, All Kyojin, Shofukutei-Matsunosuke

    Japon, fin des années 20. Masayuki Suzuki est un prisonnier qui s'échappe systématiquement de la prison dans laquelle il est incarcéré... pour être repris et mis à nouveau en prison. Un de ses geôliers est très intrigué par ces évasions répétées et décide de percer le mystère entourant cet homme...

    TRUE NOON Tadjikistan De Nosir SAIDOV

    Avec Yuriy Nazarov, Nasiba Sharipova, Nasriiddin Nuriddinov, Shodi Sleh

    Deux villages sont séparés par un petit ruisseau. Nilufar, une jeune fille du village situé en aval, va épouser un homme du village en amont. Mais un jour, des soldats arrivent et séparent arbitrairement les villages par des barbelés. La vie des habitants, autrefois si paisible, va sombrer peu à peu dans le chaos.

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  • La compétition Action Asia 2009

    Le jury présidé par Xavier Gens décernera le Lutos Action Asia parmi les films suivants:

    FIREBALL (Thailande) de Thanakorn PONGSUWAN

    Avec Preeti BARAMEEANANT, 9 Million Sam, Khanutra CHUCHUAYSUWAN, Phutharit PROMBUNDARN, Arucha TOSAWAT, Kumpanat OUNGSOONGNERN, Anuwat SAEJAO, Kannut SAMERJAI

    Tai sort de prison et découvre que son frère jumeau est dans un coma profond depuis un an. Ce dernier avait été laissé pour mort lors de sa participation à un tournoi de Fireball, un jeu violent dérivé du basketball qui est organisé clandestinement par des bandes de criminels. Tai accepte d’intégrer l’équipe de Den afin de retrouver l’homme qui a brutalement bless son frère.

    THE CHASER (Corée du Sud) de NA Hong-jin 1er film

    Avec HA Jung-woo, KIM Yoon-suk, SEO Young-hee

    Joong-ho, un ancien policier devenu proxénète, reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes apres les autres. Il réalise rapidement qu’elles avaient toutes rencontré le meme client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l’homme, persuadé qu’il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur…

    THE DIVINE WEAPON (Corée du Sud) de KIM Yoo-jin PREMIERE INTERNATIONALE

    Avec JUNG Jae-young, AHN Sung-ki, HAN Eun-jung, HUH Joon-ho

    Pendant le règne du roi Sejong, la dynastie coréenne Joseon etait l’incarnation parfaite de l’Etat. Pour la dynastie chinoise Ming, prétendant au pouvoir impérial, Joseon représentait un obstacle à son expansion territoriale. Afin de défendre son royaume, le roi Sejong développa secrètement une arme d’une puissance inégalée…

    THE MOSS (Hong Kong) de Derek KWOK

    Avec Shawn YUE, Bonnie XIAN, Louis FAN, Liu Ka CHI, Susan SHAW, Gill Mohinderpaul SINGH, Jan LAU, Matt CHOW

    La mousse est une plante qui n’a pas besoin d’attention particulière. Elle s’épanouit dans le noir et l’humidité et peut survivre avec juste un peu d’eau et de soleil. Les policiers corrompus, les prostitués sans papiers, les assassins, les membres des triades sont comme cette plante. Leurs histoires commencent ou bien s’achèvent a Shamshuipo, une ville gangrénée par le crime depuis toujours.

    THE SNIPER (Hong Kong) de Dante LAM PREMIERE MONDIALE

    Avec Richie JEN, Huang XIAOMING, Edison CHEN, Wilfred LAU

    Hartman a la réputation d’être le meilleur tireur d’élite de la police. Lincoln, son ancien coéquipier et tireur émérite, vient de sortir de prison après avoir purgé une peine pour avoir tué accidentellement un otage. Pensant que Hartman et la police sont les vrais responsables, il a juré de se venger…

  • La compétition longs métrages

    C'est parmi ces films que le jury présidé par Eric-Emmanuel Schmitt élira le Lotus du Meilleur Film et le Lotus du Jury:

    ALL AROUND US (Japon) de HASHIGUCHI Ryosuke

    Avec Lily FRANKY, KIMURA Tae, BAISYO Mitsuko, TERAJIMA Susumu, ANDO Tamae, YASHIMA

    Norito Kanao est un dessinateur qui fait des croquis d’audiences au tribunal. Il observe en silence les crimes et scandales les plus médiatisés des années 90 et le déclin des valeurs japonaises. Chez lui, heureux en mariage, il suit calmement la premiere grossesse de sa femme. Quand leur enfant meurt, le couple est bouleversé par cette tragédie mais Kanao fait son possible pour soutenir son épouse qui sombre dans la dépression.

    BREATHLESS (Coree du Sud)de YANG Ik-june 1er film

    Avec YANG Ik-june, KIM Kkobbi, LEE Hwan

    Sang-hoon, dont la mère et la soeur meurent devant ses yeux lorsqu’il était encore enfant, a grandi avec la rage au ventre et une haine farouche envers son pere, juge responsable du drame. Un jour, Sang-hoon fait la connaissance de Yeon-hee, une jeune adolescente. Au fur et à mesure de leurs rencontres, ils vont se retrouver eux-memes…

    CHANT DES MERS DU SUD (Song from the Southern Seas) (Kirghizstan) de Marat SARULU

    Avec Vladimir YAVORSKY, Dzaidarbek KUNGUZHINOV, Irina AGEJKINA, Ajzhan AJTENOVA

    Ivan est russe, son voisin Assan est kazakh. Ils vivent en voisins dans un petit village kazakh. Quand la femme d’Ivan donne naissance a un enfant brun et quelque peu bridé, Ivan suspecte sa femme de l’avoir trompé avec Assan…

    CLAUSTROPHOBIA (Hong Kong) de Ivy HO 1er film

    Avec Karena LAM, Ekin CHENG, Felix LOK, Derek TSANG, Chucky WOO, Eric TSANG, Andy HUI

    Pearl, la vingtaine, travaille au sein du departement marketing d’une entreprise. Elle se sent de plus en plus attirée par son superieur, Tom, marié et père de famille. Elle est à son service depuis quelques temps déjà. Tom est un patron agréable, aimable et tolérant autant que faire se peut. Mais personne ne sait vraiment qui se cache derrière ce visage avenant.

    L’ENFANT DE KABOUL (Kabuli Kid) (Afghanistan) de Barmak AKRAM 1er film

    Avec Hadji GUL, Valery SHATZ, Amelie GLENN, Mohammad CHAFI SAHEL, Helena ALAM

    Kaboul. Afghanistan. Khaled, un chauffeur de taxi, découvre dans son vehicule un bébé abandonné par une femme voilée. Comment la retrouver ? Comment se débarrasser de cet encombrant colis ? Et s’il gardait le petit garcon, lui qui n’a que des filles ?

    FIRAAQ (Inde) de Nanditas DAS FILM D’OUVERTURE

    1er film

    Avec Naseeruddin SHAH, Shahana GOSWAMI, Sanjay SURI, Tisca CHOPRA, Deepti NAVAL, Paresh RAWAL, NOWAZ, Mohammad SAMAD

    A la suite d’émeutes survenues entre les communautés hindoues et musulmanes, une femme au foyer hindoue trouve le salut de son âme en engageant un jeune orphelin musulman. Pendant ce temps, alors qu’un musicien musulman de renom refuse de comprendre le monde qui l’entoure, une femme qui s’était cachée avec son mari pendant les violences revient chez elle et découvre une maison ravagée…

    ISLAND ETUDE (Taiwan) de En CHEN 1er film

    Avec CHIANG Ming-hsiang, SAYA, YANG Li-yin, WU Nien-chen, Darren CHIANG

    Avant de terminer ses études universitaires, un jeune homme malentendant décide de longer les côtes taiwanaises a vélo, sa guitare en bandoulière, afin de faire le tour de l’île en sept jours…

    (MEMBERS OF THE FUNERAL) (Coree du Sud) de BAEK Seung-bin 1er film

    Avec LEE Ju-seung, KIM Byul, YOO Ha-bok, PARK Myung-sin, KIM Won-sik

    Une famille, composee d’un pere, d’une mere et de leur fille, se retrouve aux obseques d’un jeune garcon. Ils ignorent la nature de la relation que chacun d’entre eux entretenait avec le defunt. Ils sont aussi les personnages principaux d’un livre ecrit par le defunt avant de mourir.

    NAKED OF DEFENSES (Japon) de ICHII Masahide

    Avec MORIYA Ayako, KONNO Sanae, NISHIMOTO Ryuki, NAKAMURA Kuniaki, KAKINUMA Naoko, KUMANOMIDO Aya, ASAMA Yuki, ICHII Hayate

    Chinatsu, enceinte de plusieurs mois, est engagée dans une usine située dans un village a la campagne. Elle y fait la connaissance de Ritsuko, une employée de longue date, qui l’aide à s’adapter à son nouvel environnement. Au contact de Chinatsu, Ritsuko se souvient d’un évènement douloureux de sa vie passée et réalise peu a peu qu’elle mène une vie malheureuse.

    THE SHAFT (Chine) de ZHANG Chi

    Avec LUO Deyuan, LI Chen, ZHENG Luoqian, HUANG Xuan, GUAN Siting, GONG Qiya

    Trois histoires racontent la vie d’une famille de mineurs dans les montagnes de la Chine Occidentale. La fille veut démarrer une nouvelle vie mais doit choisir entre l’amour ou la réalisation de ses reves. Son frère veut devenir chanteur plutôt que mineur. Enfin, le père, tout juste retraité, essaie de retrouver sa femme disparue.

    TRIVIAL MATTERS (Hong Kong) de PANG Ho-cheung

    Avec Jan LAMB, CHAN Fai-Hung, Krustal TIN, Edison CHEN, Stephanie CHENG, Eason CHAN, Isabel CHAN, Kenny KWAN, Angela BABY, Patrick TAM, Stephy TANG, Gillian CHUNG, Juno MAK, Chapman TO, ZHANG Zheng, FENG Xiaogang, Peter KAM, Shawn YUE, Conroy CHAN

    Sept histoires courtes sur le libre arbitre qui sont en fait le reflet de la comédie humaine agencée par Dieu pour s’amuser. Certaines histoires se terminent sur des malentendus, d’autres commencent par des malentendus…

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  • Bilan du Festival du Film Asiatique de Deauville 2008 (suite et fin) : en attendant septembre et le 34ème Festival du Cinéma Américain…

    740985291.jpgJe vous l’écrivais dès dimanche soir en direct de Deauville : c’est le film coréen  « With a girl of black soil » qui a remporté le grand prix (Lotus d’or) ainsi que le prix de la critique internationale (Lotus Air France). Un film sombre dans sa mise en scène comme dans son sujet, poignant, qui économise les dialogues, un film tout en retenue, réaliste dans sa forme (avec un style quasi documentaire), un film qui reflète la réalité sociale de son pays. Ces caractéristiques se retrouvent  ainsi dans la quasi-totalité des films en compétition, de surcroît des premiers films pour 8 d’entre eux.  Elles se retrouvent d’ailleurs également dans les deux autres films lauréats : « Wonderful town » et « Flower in the pocket », récompensés du prix du jury ex aequo.

    « Flower in the pocket » met ainsi en scène de998218804.jpgux jeunes frères, en Malaisie, dont le père, anéanti par la mort (ou le départ, rien n’est dit à ce sujet) de son épouse, ne s’occupe plus, bien qu’habitant avec eux. Ils sont livrés à eux-mêmes et la première partie du film se déroule d’ailleurs en l’absence du  père nous laissant ignorer son existence. Les rôles sont inversés : les enfants préparent à manger à leur père, adoptent un chiot abandonné, allégorie de leur propre solitude et abandon. Le père et les enfants ne font que se croiser sans échanger un mot (le père parle d’ailleurs très peu, enfermé dans sa douleur et son mutisme). Là encore,  comme dans la plupart des films en compétition de cette édition 2008, le cinéaste recourt à une économie de dialogues. Malgré la rudesse de leurs conditions de vie, malgré le sujet pesant, ce film est empreint d’une légèreté paradoxalement profonde, jalonné de scènes attendrissantes entre les deux enfants qui ne semblent d’ailleurs pas souffrir de la situation. La souffrance est surtout celle du père, aveuglé par celle-ci, dévoré par son passé comme lui-même en dévorera la photo qui en est le témoignage. Et puis, en silence, doucement, en réalisant que ses fils ont su faire ce à quoi lui n’est pas parvenu (faire abstraction de leur manque pour s’occuper de « quelqu’un d’autre », en l’occurrence un animal, mais aussi en s’occupant l’un de l’autre), en les découvrant malades, il va enfin  devenir présent. Le dernier plan nous les montre ensemble dans un véhicule avançant, allant symboliquement vers l’avant, regardant dans la même direction, et cette fois le père n’est plus enfermé dans sa douleur mais enfermé avec ses enfants, s’ouvrant ainsi à eux et au monde. Ensemble, vraiment, enfin. Un film drôle (les deux enfants sont d'une malice et d'une ingénuité particulièrement touchantes), attendrissant, réaliste. En espérant que ce film sortira en salles, je vous laisse découvrir l’explication du titre qui résume toute sa drôlerie tendre. Un film qui, à l’image de la plupart de ceux de cette compétition 2008, s’inspire à la fois du cinéma britannique (pour son aspect social)et du néoréalisme italien tout en conservant la lenteur propre au cinéma asiatique.

    Il est particulièrement frappant de voir que 7 films en compétition sur 11 mettent en scène des enfants livrés à eux-mêmes, ou en tout cas des enfants dont on souligne la grande solitude, voire l’opposition à l’autorité parentale. Des films ancrés dans la réalité, moins langoureux ou poétiques que ce à quoi le cinéma asiatique nous a habitués et quand ils le sont encore (comme dans le très beau « Keeping watch »), l’issue n’en est pas moins fatale et la réalité pas moins âpre. Cette solitude, cet égarement sont peut-être le symbole d’une Asie écartelée entre tradition (paternité) et modernité  (apport du monde extérieur), une Asie qui cherche son identité dans la mondialisation, alors aliénante. Espérons vraiment qu’elle ne la perdra pas, que le cinéma asiatique conservera (et je pense surtout au cinéma coréen vers lequel va ma préférence) la poésie savoureuse,  la lenteur languissante,  la beauté formelle allégorique, les sublimes silences qui le caractérisent et l’enrichissent, tout comme ce festival, cette traversée sombre et éclairante d’un continent encore pour moi mystérieux et non moins fascinant, m’a enrichie. Malgré le temps exécrable qui a raréfié les promenades, le dépaysement et le voyage étaient donc au rendez-vous, et même si l’affluence semblait moins importante que les années passées, la programmation n’en était pas moins de très bonne qualité, prouvant la modernité et l’inventivité du cinéma asiatique.

    J’en profite également pour vous recommander deux excellents blogs de passionnées, que j’ai le plaisir de connaître, consacrés à ce Festival du Film Asiatique 2008 : La Plume et l’Image et Cinemaniac à Deauville.

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    Statuettes asiatiques au Village Asia
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    Manifestation (...de 3 personnes:-)) pour le Tibet sous le ciel sombre de Deauville

    Je vous donne d’ores et déjà rendez-vous sur « In the mood for Deauville » pour le prochain Festival du Cinéma Américain de Deauville qui se déroulera du 5 au 14 septembre 2008 et où je serai bien entendu, comme chaque année, pour vous en faire un compte-rendu aussi exhaustif que possible, à l’image de celui de l’an passé dont vous pouvez retrouvez tous les articles sur ce blog. Tout au long de l’année, jusqu’en septembre, retrouvez également sur ce blog toutes les informations concernant ce 34ème Festival du Cinéma Américain que je ne manquerai pas de vous livrer. En attendant, je vous invite à faire part de vos attentes et vos questions concernant ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008, dans les commentaires ci-dessous.

     Pour suivre le reste de l’actualité cinématographique, je vous donne rendez-vous sur mon blog « In the mood for cinema », et sur « In the mood for Cannes », pour toute l’actualité du Festival de Cannes 2008.

    Sandra.M
  • Premier bilan de la compétition officielle du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville

    Faute de temps pour détailler chaque film, un petit bilan des films de la compétition vus jusqu’à présent sachant que deux films seront encore projetés aujourd’hui.

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    La journée d’hier a débuté par un vrai choc visuel avec « Exodus » du Chinois Pang Ho-Chang. Si un seul mot devait résumer ce film, ce serait originalité, d’abord par son sujet : un policier découvre que certaines femmes, réunies en organisation secrète, complotent pour exterminer les hommes. En préambule, le réalisateur a expliqué que cette idée lui était venue en constatant que les femmes passaient beaucoup plus de temps que les hommes dans les toilettes, il a ainsi imaginé qu’elle passait ce temps à comploter contre les hommes. En réalité, la principale originalité provient surtout de la mise en scène. En guise de pré-générique, nous voyons ainsi un homme qui se fait tabasser par des hommes grenouille à côté d’un portrait qui ressemble à celui de la reine d’Angleterre. La scène est filmée en travelling arrière avec une musique, forte et expressive. L’aspect baroque et stylisé de cette scène m’a fait penser à Kubrick. Certains trouveront la comparaison hasardeuse, voire présomptueuse, mais j’ai réellement été fascinée par la mise en scène de ce jeune réalisateur dont « Exodus » est le sixième film. Ne vous fiez ni à l’aspect apparemment loufoque du pré-générique (qui trouvera d’ailleurs ensuite son explication, tout à fait rationnelle !), ni à celui du sujet, Pang Ho-Chang les maîtrise parfaitement, les traitant à la fois avec sérieux (si bien que nous croyons réellement à cette organisation secrète), et une pointe d’humour qui ne décrédibilisent en rien le sujet mais nous immergent au contraire encore plus dans cet univers finalement si familier. Chaque plan est d’une beauté renversante (souvent des plans fixes suivis de travellings arrière) et ils ne pourront vous laisser indifférents. Le réalisateur a aussi précisé que son film avait été censuré en Chine, avec pour raison officielle que les autorités redoutaient que les étrangers voyant ce film pensent que de telles organisations secrètes existent vraiment dans son pays( !). Evidemment, on peut aussi y voir un appel à la résistance : à résister au régime de l’intérieur plutôt que de le fuir, ces propos à double sens figurant d’ailleurs presque mot pour mot dans le film. Au regard de l’actualité très récente qui témoigne, de façon flagrante, de la dureté et de l’opacité du régime chinois, il ne serait pas étonnant que le jury décide de récompenser ce film qui, en plus d’être visuellement sublime et hypnotisant est en phase avec une dramatique actualité… Deauville, à l’exemple de Cannes, se positionnera-t-elle en écho, voire en résistante politique ? A suivre ce soir avec le palmarès.

    Passons sur l’autre film chinois de cette journée « Fujian blue » du Chinois Robin Weng, un premier film qui montre également un aspect assez proche de la Chine de celui décrit par le film précédent : la volonté d’émigrer des Chinois, et de fuir (à nouveau). La comparaison s’arrête là tant la réalisation est bâclée, le scénario confus donnant à l’ensemble une impression particulièrement ennuyeuse et interminable. Le réalisateur, avec néanmoins beaucoup d’humour s’est demandé ce qu’il devrait faire pour pouvoir habiter à Deauville en soulignant qu’il avait déjà été « pris » par le capitalisme, logeant dans un 5 étoiles…

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    Passons également sur le film thaï « Ploy » de Pen-ek Ratanaruang dont la réalisation est certes là aussi très soignée, nous plongeant dans l’atmosphère grisâtre d’un hôtel de Bangkok pour disséquer les difficultés de communication dans un couple vues à travers le regard d’une jeune femme « Ploy » qui mélange rêve et réalité. Malgré ses aspirations à l’universalité, Pen-ek Ratanaruang ne parvient pas vraiment à nous faire sortir du cadre étriqué de cet hôtel.

    Au contraire, ce sont de grands espaces que filme le Chinois Cai Shanjun dans « The red awn » dans lequel un père, de retour après 5 ans d’absence, doit faire face au mutisme de son fils. Le cadrage (essentiellement des plans larges dans lesquels les personnages semblent égarés) est là aussi exemplaire. Malgré la lenteur, le peu d’actions, la tension est palpable entre ces deux êtres qui ne savent plus communiquer que par le silence et la violence.

    Un film qui pourrait également figurer au palmarès de même que le film « With a girl of black soil » du Coréen Jeon Soo-Il qui présente d’ailleurs plusieurs points communs avec le précèdent. Il s’agit ici d’un père avec ses deux enfants (dont l’un des deux est handicapé mental et dont s’occupe sa petite sœur) dans une ville minière en voie de destruction. Le père perd son travail et va peu à peu commencer la descente aux enfers. Des chants du début entre le père et sa fille ne restent bientôt plus qu’un silence pesant et le râle que son ivresse lui permet seulement d’émettre. Là aussi le décor agit comme un écho au fond : celui de cette terre noire et blanche. Le noir du charbon. La blancheur de la neige qui recouvre à peine la noirceur. Métaphore de cet univers entre noir et blanc, pureté et noirceur que symbolise la jeune actrice principale (fascinante). Là aussi les plans fixes foisonnent et nous désignent une réalité inexorable et étouffante. Jeon Soo-Il nous fait glisser (au propre comme au figuré) de la blancheur vers la noirceur insoluble, dépeignant une réalité sociale sans espoir. Vous n’êtes pas prêts d’oublier cette petite fille au pull rouge (le rouge qui rappelle d’ailleurs celui de la moissonneuse dans le film précédemment évoqué), petite lueur de vie perdue dans cet univers trop grand, trop sombre, trop adulte pour elle. La fin est si belle et si cruelle, à l’image du reste du film,  qu’il est impossible que ce film ne figure pas au palmarès.

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    Difficile aussi pourtant de rester insensible à « Wonderful  town » du Thaï Aditya Assarat, de nouveau un premier film dont l’(in)action se situe dans une petite ville du Sud de la Thaïlande touchée par le Tsunami. Un architecte logé en ville pour travailler à la reconstruction tombe amoureux de la jeune femme qui tient l’hôtel dans lequel il loge. Quand j’écris « inaction », ce n’est pas dans un sens péjoratif car, au contraire, ce sont  cette inaction, cette douleur lancinante qui constituent toute la richesse de ce film. Le Tsunami est finalement très peu évoqué (le mot est cité une seule fois, je crois), et en apparence cette ville terne, grise, moribonde pourrait être n’importe quelle ville en voie de désertification. Bien sûr, il y a les ruines, l’eau qui revient dans de longs plans comme une menace constante, il y a les regards obliques, le désœuvrement des habitants. Il y a cette sensation de piège que ressent la jeune femme, entre la mer et la montagne, apparemment infranchissables. (A la fin elle se retrouve d’ailleurs symboliquement derrière un grillage). Toute la force réside dans le hors-champ, les non dits, les silences là où il aurait été si facile d’être explicitement maladroit. La vie même du jeune architecte reproduit d’ailleurs le drame du Tsunami. C’est l’eau qui va l’engloutir, qui va engloutir la vie, insupportable, qu’il symbolise alors que lui aussi, visiblement, vivait l’horreur, en silence. Le titre est alors d’une sinistre, tragique, cynique ironie. Celle du désespoir.  Celle de la douleur insondable et indicible. Qui a tout détruit : même l’humanité de ses habitants. Détruits.

    Vous l’aurez compris : la sélection de ce 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville , d’une grande qualité, est le reflet d’une réalité sombre, que ce soit de manière réaliste ou métaphorique, une réalité que l’on souhaite fuir (en émigrant, en disparaissant, en rêvant, en l’étouffant dans les deux sens du terme) ou transformer,  d’ailleurs en vain. Un monde qui n’a de « wonderful » et « beautiful » que le nom, un monde dont la noirceur étouffe la moindre lueur de vie,  un monde qui ne sait plus communiquer sa douleur, un monde qui souffre en silence.

    Mes favoris (en soulignant de nouveau que je n’ai pour l’instant vu que 9 films sur 11) : « Keeping watch » (pour sa poésie, son romantisme sombre ),  « Exodus » (pour sa réalisation d’une maîtrise époustouflante), « With a girl of black soil » (pour son interprétation, la réalité sociale qu’il dépeint, sa force tragique), « The red awn » (pour sa beauté formelle), « Wonderful town » (pour son hors-champ, ses non dits, la pudeur subtile de la réalisation, la force du sujet). Espérons que le grand prix et le prix du jury se verront attribuer à deux d’entre eux…

    Retrouvez le palmarès du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville, dès ce soir, sur « In the mood for  Deauville ».

    Sandra.M
  • Première journée de compétition du Festival du Film Asiatique de Deauville 2008

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    Ce jeudi débutait la compétition officielle avec au programme un film coréen, un film taïwanais et un  film japonais. Le film coréen, un premier film intitulé « Beautiful » est une idée originale de Kim Ki-Duk, pourtant très éloignée de la poésie enchanteresse de « Printemps, automne, hiver et printemps » et « Locataires ». L’idée en elle-même (voir pitch ci-dessous dans la note consacrée aux films en compétition) était plutôt prometteuse mais la réalisation se révèle plate et insignifiante alors que justement avec un tel sujet il aurait été intéressant d’établir un parallèle ou au contraire un contraste entre le fond et la forme. Il semblerait plutôt que le réalisateur, Juhn Jaihong, se soit acharné à créer un contraste des plus saisissants entre le titre et le traitement de l’idée originale tant l’image de l’homme, de l’Homme aussi, y est lugubre, simpliste, nauséeuse,  caricaturale, irréversible (terme employé à dessein, mais au moins, le film éponyme présentait une tentative d’originalité dans sa construction). Il est de, rares, sujets qui s’accommodent mal du second degré, transformant l’humour noir en  plaisanterie vaine et sinistre, c’est le cas de ce « Beautiful » au titre délibérément ironique, voire cynique, (la jeune femme qui se fait violer est accusée par la police d’agresser avec sa beauté et donc d’être responsable, le policier qui semble un moment vouloir la protéger adopte bientôt le même comportement obsessionnel que le violeur) au regard du contenu du film. Le discours à peine esquissé et finalement passant au second degré sur le rapport au corps : la volonté de le nier puis de l’exhiber, aurait pourtant pu être intéressant, mieux et vraiment traité.  Un film qui tend vers un seul objectif : déranger le spectateur, n’être pas politiquement correct,  avec tellement d’obstination ostensible qu’il en devient ridicule. Son esthétique finale de jeu vidéo renforce cette impression, sans davantage sembler être au service d’un propos. N’est pas Gus Van Sant qui veut…

     

     
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    Heureusement le film suivant, un film taïwanais intitulé « Keeping watch», également un premier film réalisé par une jeune femme, Fen Fen Cheng, aux antipodes du précédent, est une sorte de conte poétique sur l’histoire d’amour entre une jeune fille abandonnée par sa mère, qui vit seule avec son père et qui travaille à réparer des montres et un jeune homme  atteint d’un dédoublement de la personnalité qui se fait passer pour un ami d’enfance dont elle apprend bientôt qu’il a en réalité « disparu ». Si dans le premier cas, le titre résumait toute la vacuité du film, ici il est le témoignage de la densité et la polysémie de ce film dans lequel on répare les montres  et on voudrait retenir le temps, dans lequel on crie son nom pour se sentir exister et pour donner du poids à son âme, dans lequel les couleurs pastels et acidulées des aquarelles  qui créent des transitions entre différentes séquences, soulignent  la distance entre la réalité et sa perception. Au contraire de son sujet, c’est un film tendre et lumineux, dans lequel on ne meurt pas mais disparaît, dans lequel les âmes s’envolent et reviennent, une valse allégorique qui fait danser les regrets et les sentiments, une bouleversante et exquise esquisse. Un scénario et un montage habiles au service d’un film dont la douceur du rythme et des couleurs contraste avec la force de son sujet  et de son dénouement : allégorique et poignant. Mon premier coup de cœur de ce festival.

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    Quant au film japonais intitulé « Funuke show some love, you losers » de Yoshida Daihachi : si ses deux heures s’avèrent interminables, ses petites touches d’humour qui, à défaut de nous faire rire, font parfois sourire, l’interprétation remarquable de Sato Eriko, et l’esthétique plutôt réussie inspirée des mangas les rendent néanmoins supportables.

     

    La soirée s’est terminée par un double hommage : le premier a été consacré au compositeur japonais Joe Hisaïshi (« Porco Rosso », « Sonatine », « Hana Bi,  « Le petit poucet », « Le mecano de la général », « Le soleil se lève aussi »…). Le second hommage a été consacré à un autre Japonais : le célèbre et remarquable comédien Kôji Yakusho dont vous ignorez peut-être le nom mais avez certainement eu l’occasion d’admirer l’une de ses compositions. C’est notamment lui qui jouait dans « L’Anguille » d’Imamura, palme d’or au Festival de Cannes en 1997. De nombreux films dans lesquels il a joué ont ensuite été sélectionnés dans des festivals internationaux comme « Eureka » d’Aoyama (2000) ou « De l’eau tiède sous un pont rouge » de nouveau signé par Imamura, en 2001. Vous avez également pu le voir dans « Babel » (un film dont je vous avais longuement parlé lors du Festival de Cannes 2006, un film pour lequel Alejandro Gonzalez Inarritu a remporté le prix du meilleur réalisateur).

    -Voir vidéos et photos des hommages dans l’article ci-dessous.

    A suivre : Je vous parle bientôt de mes deux autres coups de cœur de la compétition : « The red awn » du Chinois Cai Shangjun et surtout « With a girl of black soil » du coréen Jeon Soo-il dont il ne serait pas étonnant qu’il figure au palmarès…