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COMPETITION OFFICIELLE (FESTIVAL CINEMA AMERICAIN) - Page 7

  • Compétition officielle 2009: complément de programmation

    Deux films viennent compléter les 9 films en compétition déjà annoncer (ici):

    "Shrink" de Jonas Pate avec Kevin Spacey, Saffron Burrows, Jack Huston...

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    Synopsis: Un psychiatre pour stars est incapable de de ressaisir après un récent drame personnel. Fumeur de marijuana chronique, il ne s'occupe plus de son apparence et perd confiance quant à sa capacité à aider ses patients...

    "Youth in revolt" de Miguel Arteta avec Michael Cera, Ray Liotta, Steve Buscemi...

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    Synopsis: Comédie. Les aventures sentimentalo-rocambolesques de Nick Twisp, un adolescent amoureux lancé sur les traces de la fille de ses rêves...

  • Les films en compétition officielle du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé "500 jours ensemble" de Marc Webb dont vous pouvez d'ores et déjà lire ma critique en cliquant ici, ne figurera pas en compétition officielle mais sera bien projeté en avant-première, voici donc ci-dessous les 8 films de la compétition officielle de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

     Pour en savoir plus sur les lauréats des années précèdentes, rendez-vous dans la rubrique compétition du blog. Les films en compétition sont généralement projetés au CID, en semaine, à 11H et 15H (voire 14H30) et sont accessibles sur badge. (les séances en compétition sont rarement complètes)

    COLD SOULS 1er film de Sophie Barthes

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    Avec Paul Giamatti, Dina Korzun, Emily Watson, David Strathairn, Katheryn Winnick

    Paul Giamatti, célèbre acteur américain, est en pleine crise existentielle. Il se cherche, peinant même à trouver le ton juste lors des répètitions de sa prochaine piece, ≪ Oncle Vania ≫ de Tchekhov. Il entend alors parler de la ≪ Banque des Ames ≫, laboratoire privé proposant un service des plus intrigants : soulager les patients de leur âme. Séduit, il décide de procéder à l'ablation de son âme. S'en suivent des réactions en chaine dont il n'imaginait pas l'ampleur...

    Sortie en salles en France: janvier 2010

    HARRISON, MONTGOMERY 1er film de Daniel Davila

    Avec Martin Landau, Melora Walters, Octavio Gomez Berrios, Krista Ott, Diane Baker

    Ricardo, un petit délinquant qui doit de l'argent à un chef de gang, a trouvé refuge dans un immeuble résidentiel délabré. Il se lie d'amitié avec une jeune fille dont la mère est sous la coupe d'un homme violent. Ils decouvrent qu'un de leur proche voisin, Harrison Montgomery, cache un secret qui pourrait bien régler tous leurs problèmes.

    HUMPDAY de Lynn Shelton

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    Avec Mark Duplass, Joshua Leonard

    Parfois, les grandes amitiés peuvent mener un peu trop loin... Un soir, Andrew débarque sans prévenir chez Ben, son vieux copain de fac. Les deux hommes ne tardent pas a renouer avec leur bonne vieille complicité de machos heteros. Afin de distraire Ben de sa petite vie bien rangée, Andrew l'entraîne dans une fête aux moeurs libérées. Sur place, tout le monde ne parle que de participer au festival local de porno amateur et de tourner des films érotiques d'art et d'essai. Andrew semble plus que partant. Ben semble un peu moins concerné... Quelques litres d'alcool plus tard, une idée prend vite l'allure d'un pari : Andrew et Ben coucheront ensemble sous l'oeil bienveillant d'une caméra...

    Sortie en salles en France: 16 septembre 2009

    PRECIOUS de Lee Daniels

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    Avec Gabourey Sidibe, Mo’ Nique, Paula Patton, Sherri Shepherd, Susan L. Taylor

    Lorsqu’à seize ans, Precious apprend à lire et à ecrire dans une ecole alternative, un monde nouveau s’ouvre à elle. Un monde où elle peut enfin parler, raconter ce qui l’étouffe. Un monde où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes, independantes. Comme Precious…

    Sortie en salles en France: le 10 mars 2010

    SIN NOMBRE 1er film de Cary Joji Fukunaga

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    avec Edgar M. Flores, Paulina Gaitan, Kristyan Ferrer, Tenoch Huerta Mejia, Diana Garcia, Luis Fernando Pena

    Apres une longue séparation, Sayra, une jeune hondurienne, retrouve son père qui lui propose d'émigrer avec lui aux Etats-Unis où il a refait sa vie. Une nuit, ils embarquent avec son oncle et d’autres émigrants à bord d’un train de marchandises américain. C'est au cours de ce voyage que Sayra va rencontrer Casper, un jeune mexicain qui fuit sa ville et la Mara, le gang auquel il appartient mais qu'il vient de trahir...

    THE GOOD HEART de Dagur Kari

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    avec Paul Dano, Brian Cox, Isild Le Besco, Damian Young

    Lucas est sans-abri et n’a aucune perspective d’avenir. Suite à une tentative de suicide ratée, il doit partager sa chambre d’hôpital avec Jacques, un patron de bar coléreux, grincheux et cynique qui vient d’être victime d’une cinquième crise cardiaque. Sans famille et sans amis, sentant ses jours comptés, Jacques decide de prendre Lucas sous son aile abimée afin qu’il perpétue le flambeau.

    THE KILLING ROOM de Jonathan Liebesman

    avec Chloё Sevigny, Peter Stomare, Tim Hutton, Nick Cannon, Clea Duvall, Shea Whigham

    Quatre personnes acceptent d’être les cobayes d'une expérimentation scientifique. Elles vont découvrir peu à peu qu'elles sont en fait les sujets d'un programme gouvernemental classé top secret.

    THE MESSENGER 1er film de Oren Moverman

    avec Ben Foster, Woody Harrelson, Samantha Morton, Jena Malon, Steve Buscemi, Eamonn Walker

    Will revient chez lui après avoir combattu en Irak au sein de l’armée américaine. Lui restant encore trois mois à faire, il est muté au sein d’un service qui a la lourde tâche de prévenir les familles des soldats tombés au combat.

    WORLD’S GREATEST DAD de Bob Goldthwait

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    Avec Robin Williams, Alexie Gilmore, Daryl Sabara, Geoff Pierson, Henry Simmons

    Lance Clayton est un père célibataire dévoué qui enseigne avec passion la poésie dans un lycée tout en rêvant de devenir un écrivain célèbre. Son fils Kyle, par contre, est un adolescent grossier, insolent, idiot et obsédé sexuel qui fait du tort a tout le monde… surtout à son père. Après la mort accidentelle de son fils, la vie de Lance prend une tournure inattendue…

  • Critique « 500 jours ensemble » (500 days of Summer) de Marc Webb : compétition officielle 2009

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    500.jpgChaque année ou presque une comédie romantique figure au programme de la compétition officielle  du Festival du Cinéma Américain de Deauville.  Ces dernières années, elles sont le plus souvent reparties bredouilles (comme le très réussi « American son » l'an passé, à ma grande déception), ce qui sera sûrement le cas de « 500 jours ensemble » malgré ses nombreuses qualités... à moins que le jury présidé par Jean-Pierre Jeunet ne crée la surprise... Réponse le 13 septembre !

     Tom (Joseph Gordon-Levitt) ne croit qu'en l'amour fou, qu'au coup de foudre unique, qu'à la destinée amoureuse. Quand il rencontre Summer (Zooey Deschanel), la nouvelle secrétaire de son patron, il est persuadé que c'est elle le grand amour de sa vie. Et bien que celle-ci l'avertisse qu'elle ne veut pas d'une relation sérieuse, il en reste persuadé envers et contre tous (et donc  même envers cette dernière). Peut-être Tom fait-il partie de ces gens dont parlaient La Rochefoucauld qui « n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient pas entendu parler d'amour ». En tout cas il ne vit que pour cela, quand Summer, elle, qui probablement a davantage entendu parler de désamour (celui de ses parents) le vit avec légèreté.

    Bien sûr « 500 jours ensemble » (et cela bien que la voix off nous mette en garde nous annonçant que nous n'assisterons pas à une histoire d'amour) n'a rien de transgressif, et ne révolutionnera certainement pas le genre mais en cette période caniculaire cette comédie romantique rafraîchissante (pas mièvre pour autant) en devient salutaire.

     Ce film pourrait  bien emporter l'adhésion des festivaliers pour sa drôlerie, sa fraîcheur, son mélange d'idéalisme et de réalisme, et pour ses deux personnages principaux et ceux qui les incarnent.

     La voix off sarcastique est plutôt réjouissante. Pour une fois l'idéaliste est représenté par le personnage masculin et  l'histoire est racontée à travers son point de vue, et donc vue par le prisme de son aveuglement auquel chacun d'entre nous pourra s'identifier.

     Dans ce qui est son premier long métrage Marc Webb, jusqu'à présent réalisateur de pubs et de clips n'économise pas son énergie ni les recours à divers genres et figures stylistiques sans que jamais cela ait l'air d'un gadget, la forme apportant toujours un plus au fond : split screen, incursion dans la comédie musicale... Il réalise ainsi l'anatomie d'une histoire d'amour en en déconstruisant astucieusement la chronologie  à travers les mécanismes de la mémoire de Tom. Les allers et retours continuels dans le temps apportent aussi du rythme et mettent en lumière son aveuglement.

     Et puis cette histoire ne serait pas aussi irrésistible sans le charme de Joseph Gordon-Levitt qui incarne l'idéaliste Tom ( qui a débuté au cinéma dans « Et au milieu coule une rivière », et que vous avez pu voir dans « Mysterious skin », « Brick », « La Jurée » et que vous verrez prochainement  dans « Inception » de Christopher Nolan avec Leonardo Di Caprio et Marion Cotillard) ni sans celui de  Zooey Deschanel qui incarne l'insaisissable Summer (vue récemment dans « L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », « Yes man », « Phénomènes »...).  Leur couple a tellement de charme que, à l'image de Tom, nous nous refusons à voir les signes annonciateurs de l'échec. La cruauté involontaire du personnage de Summer ne fait que renforcer l'empathie du spectateur pour celui, d'une touchante maladresse et d'un compréhensible aveuglement, de Tom.

     Ajoutez à cela une BO particulièrement réussie et vous obtenez un cocktail des plus rafraîchissants  !

     Ce film ressemble à son personnage principal, et à ces personnes qui ne sont pas d'une beauté sidérante et incontestable mais dont les imperfections, les maladresses ont un  charme fou  et vous séduisent d'autant plus . Je vous le garantis : vous succomberez au charme de « 500 jours ensemble » et de Tom...

     Nul doute que cette comédie romantique drôle et rafraîchissante qui a récolté une standing ovation au dernier Festival de Sundance réjouira les festivaliers deauvillais. Inthemoodfordeauville.com vous le recommande.  A voir à Deauville entre le 7 et le 13 septembre et en salles, le 30 septembre 2009.

  • "500 jours ensemble" de Marc Webb en compétition officielle du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Première information concernant la compétition officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009: "500 jours ensemble" (" 500 days of Summer") de Marc Webb (avec Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel) a été sélectionné en compétition officielle. J'ai eu la chance de le voir en avant-première hier. Retrouvez très bientôt ma critique ici...

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  • Compétition officielle du Festival du Film Asiatique de Deauville (suite): "The shaft", "Claustrophobia"

    Trois nouveaux films en compétition étaient projetés aujourd’hui mais comme le temps me manque, j’ai choisi d’évoquer les deux films les plus marquants de cette journée qui s’inscrivent d’ailleurs de nouveau dans la thématique leitmotiv évoquée ces deux précédents jours, un des deux films en question,  s’intitulant  même « Claustrophobia ». Depuis le début de la sélection, sont en effet projetés des films qui témoignent d’une Asie (d’un monde ?) suffocant, claustrophobe, épris d’une inaccessible liberté, et souffrant d’une douleur sourde. Si ces films témoignent d’une noirceur incontestable, ils témoignent aussi, une nouvelle fois de la richesse et la diversité du cinéma asiatique même s’il m’a semblé cette année moins inventif, et en tout cas moins poétique et lyrique, plus réaliste et brutal,  cherchant lui aussi, peut-être, son nouveau souffle.

     

    « Claustrophobia » de Ivy Ho (Hong Kong)

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    Synopsis : Pearl, la vingtaine, travaille au sein du département marketing d'une entreprise. Elle se sent de plus en plus attirée par son supérieur, Tom, marié et père de famille. Elle est à son service depuis quelques temps déjà. Tom est un patron agréable, aimable et tolérant autant que faire se peut mais personne ne sait vraiment qui se cache derrière ce visage avenant.

     

    Dès les premiers plans, dans l’habitacle étouffant de la voiture (où se déroulera une grande partie du film sans que ce ne soit jamais lénifiant ou répétitif), la tension est palpable. A l’arrière, une jeune femme, tristement rêveuse attire notre attention.  En sept scènes rétrospectives nous allons comprendre la raison de sa tristesse. Là où la construction (comme souvent) aurait pu concentrer toute l’attention de la réalisatrice et être le seul intérêt du film, c’est ici un véritable outil scénaristique qui renforce l’impression de claustrophobie, également temporelle puisque nous connaissons l’inéluctable issue. L’enfermement (que tout concourt à évoquer : la tentaculaire métropole hongkongaise, un aquarium etc) est autant celui d’un amour insoluble que celui de l’entreprise dans laquelle travaillent Pearl et Tom. Ce qui aurait pu être une banale histoire d’amour, par cette habile construction, devient une histoire palpitante dans laquelle la réalisatrice ausculte le moindre geste, le moindre regard, la moindre parole qui, pris à rebours, révèlent leur double et terrible sens. La réalisation se met évidemment subtilement au service de cette claustrophobie pour enfermer les visages dans le cadre. Ce qui aurait été simplement touchant, avec une banale chronologie devient alors poignant. Le tout est nimbé d’une lumière bleutée, d’une mélancolie qui révèle ainsi sa violence sans un bruit, sans un coup. Si ce n’est celui que nous porte ce film. Droit au cœur. « Claustrophobia » est le premier film en tant que réalisatrice de Ivy Ho, très reconnue en tant que scénariste et son talent d’écriture se ressent dans chacun de ses plans ou de ses mots auxquels notre attention qu’elle parvient à capturer et captiver ne cesse d’être suspendue du premier au dernier plan.

     « The Shaft » de Zhang Chi (Chine)

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    Synopsis : Trois histoires racontent la vie d'une famille de mineurs dans les montagnes de la chine occidentale. La fille veut démarrer une nouvelle vie mais doit choisir entre l'amour ou la réalisation de ses rêves. Son frère veut devenir chanteur plutôt que mineur. Enfin, le père, tout juste retraité, essaie de retrouver sa femme disparue.

     Il y a des films qui, par la grâce de leur mise en scène, vous happent dès leurs premiers plans, empreints comme ici d’un silence aussi profond et lourd de sens que monotone, et d’une tragique beauté. Les paysages, de désolation, de déconstruction, saisissants de tristesse, reflètent savamment  celle des personnages, et leur avenir déjà en ruines. Zhang Chi ne juge jamais ses personnages mais les accompagne dans leur morne quotidien, mais aussi dans leurs relations empreintes de pudeur, avec beaucoup de finesse et de tact. Si cette histoire est profondément ancrée dans un cadre spatiotemporel bien précis, elle rejoint l’universel en nous parlant de rêves qui achoppent ou qui renaissent,  de rêves d’un ailleurs et d’un avenir inaccessibles, et d’un espoir qui surgit de celui dont on l’attendait le moins, et nous porte et nous emporte sur cette magnifique route qui serpente, certes, mais qui monte malgré tout, chemine vers un avenir peut-être meilleur. Un film qui nous bouleverse en silence. Probablement un des lauréats de cette 11ème édition qui porte les germes d’un grand réalisateur et fait beaucoup songer à Jia Zhang Ke dont il évoque d’ailleurs un des thèmes fétiches :celui des disparités et des contradictions d’un pays en pleine mutation.

    A  suivre demain soir sur « In the mood for Deauville » : l’intégralité du palmarès en vidéos et images, un palmarès que je commenterai évidemment ayant vu tous les films de la compétition (je verrai « All around us » demain). Suite à un petit problème de mise en ligne des vidéos, pas de vidéos aujourd’hui mais vous pourrez prochainement retrouver ici toutes les vidéos de présentation des films ainsi que celles de l’hommage à Lee Chang-dong. Je vous reparlerai également ultérieurement de ces films qui le méritent, réellement. Demain matin sera projeté le dernier film de cette compétition officielle. Ceux que je vous recommande pour le moment : « Claustrophobia », « L’enfant de Kaboul », « Firaaq », « Naked of defenses », « Trivial matters »  et évidemment « The shaft . »

     Sandra.M

  • Suite de la compétition officielle du Festival du Film Asiatique de Deauville 2009

    Un film coréen, un film franco-afghan  et un film Taïwanais étaient aujourd’hui au programme de la compétition de ce 11ème Festival du Film Asiatique de Deauville. Pas encore de coup de cœur dans cette sélection bien sombre (mais néanmoins de qualité) mais des voyages toujours instructifs, parfois poignants ou insolites,  à défaut d’être inoubliables. Bref compte rendu de cette journée de compétition.

     « Breathless » de Yang Ik-June (Corée)

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    Synopsis : Sang-hoon, dont la mère et la sœur meurent devant ses yeux lorsqu'il était encore enfant, a grandi avec la rage au ventre et une haine farouche envers son père, jugé responsable du drame. un jour, Sang-hoon fait la connaissance de Yeon-hee, une jeune adolescente. Au fur et à mesure de leurs rencontres, ils vont se retrouver eux-mêmes…

     Malgré d’évidentes qualités de jeu et direction d’acteurs ( c’est le premier film en tant que réalisateur de l’acteur Yang Ik-June qui interprète aussi le rôle principal) et un sujet fort, malgré le lien singulier de ces deux écorchés vifs qui se raccrochent l’un à l’autre, finalement touchants, malgré le talent de son réalisateur pour traduire la douleur indicible à travers cette violence irrépressible,  « Breathless » perd malheureusement en force et crédibilité à accumuler les coïncidences et drames (la violence des personnages s’explique, parfois maladroitement d’ailleurs, par celle qu’ils  subissent eux-mêmes ou ont subi, tous sont des enfants ou femmes battus). Un film dont chaque lueur d’espoir est rapidement éteinte par un nouveau drame et dont la violence inextinguible jusqu’au dernier souffle, jusqu’à la dernière seconde fait aussi suffoquer le spectateur, et le lasse finalement plus qu’il ne le marque.  Un film qui porte à son paroxysme la difficulté de communiquer (thème commun aux films en compétition dont je vous parlais hier et  que l’on retrouve donc ici), et même de respirer.

     « Island etude » de En Chen (Taïwan)

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    Synopsis : Avant de terminer ses études universitaires, un jeune homme malentendant décide de longer les côtes taïwanaises à vélo, sa guitare en bandoulière, afin de faire le tour de l'île en sept jours…

    Voilà un film qui détone dans une sélection bien sombre. On attend à tout moment le drame qui va survenir. Le traumatisme qui va surgir. La noirceur qui va s’abattre sur ces paysages enchanteurs. Mais non, rien. « Island etude » est une balade rafraîchissante illuminée par la présence de son acteur principal et une photographie lumineuse (En Chen dont c’est le premier film en tant que réalisateur était chef opérateur notamment de Hou Hsiao-Hsien) que l’on rêverait presque de voir s’assombrir un instant, ne serait-ce que pour le plaisir de voir ressurgir la lumière. Une route jalonnée de rencontres, parfois artificielles.  Après le film précèdent, « Island etude » nous permet de retrouver notre souffle même si ce film en manque indéniablement. Une belle promenade qui manque d’horizon(s).

     « L’enfant de Kaboul » de Barmak Akram (France et Afghanistan)

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    Synopsis :  Kaboul. Afghanistan. Khaled, un chauffeur de taxi, découvre dans son véhicule un bébé abandonné par une femme voilée. Comment la retrouver ? Comment se débarrasser de cet encombrant colis ? Et s'il gardait le petit garçon, lui qui n'a que des filles ?

    Ce voyage là est sans aucun doute beaucoup plus marquant que celui auquel nous invitait le film précèdent. Sans doute aussi le plus marquant de ce festival. Parce qu’il se déroule à Kaboul,  ici véritable personnage, que nous méconnaissons évidemment et que Barmak Akram a l’intelligence de nous faire découvrir avec une précision documentaire tout en racontant une histoire, et en y distillant des moments plus drôles, nous permettant de reprendre notre souffle (oui, il est encore question de souffle) dans cette course effrénée dans une ville pas encore apaisée. Kaboul : ville plongée dans l’obscur(antisme)ité qui n’aspire qu’à la lumière. Ville grouillante, bruyante, chaotique, blessée mais  qui réapprend à vivre après le départ des Talibans malgré les menaces qui planent. La mise en scène, d’abord, nerveuse du début, s’assagit au fur et à mesure que Khaled se responsabilise, et ne nous lâche en tout cas jamais. Ville sous tension qui goûte à sa fragile et relative liberté. Ville tragique et détruite dans un écrin sublime. Au fond c’est de deux enfants dont il est question ici, et son titre est presque un pléonasme. Un enfant qui vient de naitre. Une ville qui renait, balbutie, est effrayée aussi. Et un nouveau cinéma qui nait sur des champs de ruine alors  que certains le voient déjà mort (cf propos du réalisateur, voir vidéo ci-dessus, à venir, demain...). Tandis que nous suivons Khaled qui cherche à placer l’enfant, nous découvrons Kaboul mieux qu’à travers n’importe quel documentaire, nous découvrons aussi la condition, difficile, des femmes et celle des orphelins. Sans jamais que cela soit didactique, ennuyeux. Un enfant de Kaboul qui nous donne envie de mieux le connaître, le voir grandir et s’émanciper, à la rencontre duquel je vous encourage vivement d’aller.

    Contrairement aux autres films de cette compétition, ce film franco-afghan (écrit par Barmak Akram avec la collaboration de Jean-Claude Carrière), produit par Fidélité, sortira en France le 29 Avril. Je vous en reparlerai plus longuement au moment de sa sortie.

    Site officiel du film: http://www.enfantdekaboul-lefilm.com/

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    Une petite promenade salutaire sous le soleil couchant de Deauville pour se remettre de ces émotions cinématographiques...:

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