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HOMMAGES - Page 9

  • Ouverture du festival et hommage à Michael Douglas : fil et fils du destin…

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    Le vent se lève.  Ken Loach n’y est pas pour grand-chose. C’est ainsi à Deauville : rien ne s’y déroule jamais comme prévu, mais le destin tisse sa toile. Parfois majestueusement. Tel fut du moins le cas pour celui à qui le Festival rend hommage en cette soirée d’ouverture du 33ème Festival : Michael Douglas qui, en conférence de presse comme dans la salle du CID, répète avec délectation que, si ce festival est important pour beaucoup, peu de personnes peuvent se glorifier du fait qu’il a changé leur vie. Si vous saviez Monsieur Douglas…

    Revenons quelques décennies en arrière. Pas tout à fait 33 ans. 30 ans pour être exact. Le festival rendait alors hommage à un certain Kirk Douglas qui devint alors par la même occasion un véritable ambassadeur pour ce festival naissant dont il ne cessait de vanter les mérites. Il y a 10 ans, le Festival rendait pour la première fois hommage à Michael Douglas. Il y a 9 ans, Michael Douglas venait présenter à Deauville « Perfect murder ». Le lendemain, Deauville projetait « Le masque de Zorro »  que Michael Douglas avait déjà vu 15 jours auparavant, il n’avait  alors pas été insensible au charme de son actrice principal. Le destin voulut que la même actrice fût à Deauville, le lendemain de l’avant-première de « Perfect murder ». Michael Douglas s’arrangea pour boire un verre avec elle, et comme ce dernier le raconte sans se faire prier il était venu pour « un meurtre parfait » et était reparti avec « la femme parfaite ».  Avant la projection, Michael Douglas a donc remercié le festival qui  a « changé sa vie » et le maire de Deauville qui, en plus du citoyen d’honneur qu’il était déjà, en a fait « l’Ambassadeur du Deauville romantique ». Chabadabada … Deauville est donc désormais connu Outre Atlantique pour « Un homme et une femme », son Festival du Cinéma Américain et … Michael Douglas et Catherine Zeta Jones.

    Michael Douglas n’est pas seulement à Deauville pour son hommage (à l’acteur mais aussi au producteur) mais également pour la projection en première de « The king of California », le premier long-métrage de Mike Cahill (voir pitch ici) produit par Alexander Payne. Lors de la conférence de presse, Michael Douglas a d’abord insisté sur le plaisir d’être ici. Son visage d’abord grave, plutôt concentré, s’illumine alors. La ressemblance avec  son père est tellement frappante qu’il est difficile de l’ignorer. Je revois la silhouette impériale et chancelante de Kirk Douglas, 8 ans auparavant, qui souffla les 25 bougies du festival. Lorsqu’on demande à Michael Douglas s’il n’a pas été difficile de sortir de l’ombre de ce géant, chaque biographie de l’acteur débutant  par l’évocation de cette prestigieuse filiation, l’émotion, visiblement non forcée,  s’empare de l’acteur qui évoque avec admiration le troisième acte de la vie de celui qui aura 91 ans décembre. Il évoque également son Oscar pour « Wall street » qui lui a fait « sentir qu’il sortait de l’ombre, du moins, pour les acteurs, puisque c’étaient eux qui l’avaient nommé. »  Il évoque aussi sa mère qui lui a transmis sa « joie de jouer ». Il devient sérieux pour évoquer son rôle aux Nations Unies dans sa lutte contre la prolifération des armes et en particulier des armes nucléaires en insistant pour que les médias s’en fassent l’écho. Selon lui, c’est « un problème sur lequel nous pouvons concrètement agir » et « avec l’approche des Présidentielles aux Etats-Unis les gens parlent de leurs peurs premières parmi lesquelles  le nucléaire », et « Républicains comme Démocrates  sentent qu’il est nécessaire de réduire ces armes  ». Il espère aussi que le « nouveau président français agira dans ce sens »...

    Avec plus dé légèreté, évidemment,  il répond aussi sur ses goûts cinématographiques, d’abord sur les films favoris de sa propre filmographie, les films « dans lesquels il est difficile de trouver un juste équilibre » : « La guerre des roses », « Chute libre », « Attraction fatale » « Wonder boys » et ses films de prédilection dans toute l’Histoire du cinéma  comme  « Le Parrain », « 2001 Odyssée de l’Espace », « La nuit du chasseur »…

    15a668b73db91648390f40853cb8fcdf.jpgEnfin il évoque les raisons pour lesquelles il a accepté de devenir ce « Roi de la Californie » avant tout le scénario, un des plus « drôles et originaux » qu’il ait « lu depuis longtemps ». Si, comme souvent, pour les films d’ouverture, « Le roi de la Californie » n’est pas un chef d’œuvre, c’est un premier film sensible, une fable  qui, à l’image de son fantasque personnage principal, oscille entre humour et  émotion à fleur de peau. C’est surtout pour Michael Douglas un magnifique rôle, un personnage inédit, loin de ses habituels rôles plus froids et compassés,  qui lui permet d’explorer une nouvelle facette de son talent et de nous maintenir attentifs du début à la fin, guidés par le regard illuminé, rieur et un peu fou, de ce personnage barbu, fantaisiste et attachant, qui persuade sa fille qu’un trésor datant du 17ème siècle est caché sous une quincaillerie, aussi grâce à un scénario plutôt habile. Mike Cahill  relate avec sensibilité (plus qu’il ne met réellement en scène) les relations entre un père qui ne veut pas grandir et une fille qui doit faire figure l’adulte. Une relation emblématique d’une génération plus grave, sérieuse que la précédente mais avant tout un divertissement qui se regarde avec plaisir mené par un Michael Douglas qui nous embarque dans sa folie communicative et parfois salutaire dans un monde (Cinématographique ? Pas seulement ?) qui se prend parfois un peu trop au sérieux…

    Michael Douglas est de ces acteurs incontournables dont il est néanmoins parfois difficile de citer un film ou un rôle plus marquants, tel fut en tout cas le cas pour un certain nombre des invités interrogés par Didier Allouch sur le tapis rouge sur lequel parade une foule hétéroclite : une Ministre à l’enthousiasme débordant et à la voix haut perchée (au choix…), l’ombre d’un écrivain qui n’écrit pas ses livres, un ancien escroc international, une grande actrice qui se fait rare – à Deauville du moins-, invitée surprise de cette soirée d’ouverture,  interprète fétiche et prestigieuse d’André T échiné qu’elle a honoré de sa compagnie-à moins que ce ne soit l’inverse – et qui, à la question sur le cinéma américain  répond qu’elle aime « tous les metteurs du cinéma américain, le cinéma d’auteur, le cinéma d’action, et surtout le cinéma d’auteur (bis :-)) », un humoriste ou plutôt quelqu’un défini comme tel qui, se cache derrière un rictus  faussement caustique et réellement embarrassé pour dire , qu’il aime « tous ses films » sans pouvoir en citer un seul, ou un écrivain-chroniqueur-adepte des mondanités qui cite avec ironie « Les rues de San Francisco ». La cérémonie d’ouverture a été dédiée par Lionel Chouchan à Jack Valenti (ancien président de la MPAA), Jean-Pierre Cassel (qui est «  venu tous les ans au festival ») et Jean-Claude Brialy qui était également un habitué du festival.  A Deauville, la nostalgie et la mélancolie affleurent toujours, les étoiles apparemment si étincelantes,  ont plusieurs  facettes,   mais « the show must go on »…

    De mon côté,  je vous recommanderais plutôt « The game » de David Fincher, un film jubilatoire, ludique, et palpitant. En espérant que ce 33ème Festival sera  à son image ! Et que le destin continuera de tisser sa toile magique et invisible. Réponse dans quelques jours…

    Sandra.M, en direct du 33ème Festival de Deauville

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  • Les hommages du 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    324b24f445ef69135bf10df6af53142e.jpgComme chaque année, les hommages constituent un des temps forts du festival. A cette occasion les plus grands réalisateurs américains et les plus grandes stars d'Outre-Atlantique ont foulé les planches deauvillaises et la scène du CID. 

    Cette année, le festival rendra hommage à Sidney Lumet (voir article ici), Sigourney Weaver, Michael Douglas en leurs présences et à Ida Lupino (voir article ici) en son souvenir.

    Une sélection de leurs films sera projetée à l’occasion de ces hommages.

    Une rétrospective Sidney Lumet aura lieu à la Cinémathèque Française du 23 août au 12 septembre 2007. Sidney Lumet viendra présenter son dernier film « Before the devil knows you’re dead"  (7H58 Ce samedi-là), le vendredi 7 septembre à 20H.

     Une sélection de films de Michael Douglas sera également projetée à l’occasion de son 42b5556d2213a3996c0cdaf4f5534a95.jpghommage, dont le premier film de Michael Cahill, "King of California". Cet hommage et cette projection feront l’ouverture du festival, le vendredi 31 août.

    Une sélection de films de Sigourney Weaver sera également présentée à l’occasion de son hommage dont « Imaginary heroes », son dernier film réalisé par Dan Harris.

    FILMOGRAPHIE DE MICHAEL DOUGLAS

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    -En tant qu’acteur

    Tragic Indifference (Prochainement)   

     Money Never Sleeps (Prochainement)  

     Racing the Monsoon (Prochainement), de Steve Carr 

     Art con (Prochainement), de Albert Hughes

     The Ride down Mt. Morgan (Prochainement), de Nicole Kassell 

     King of California (2007), de Michael Cahill  

     Toi et moi... et Duprée (2006), de Anthony Russo 

     The Sentinel (2006), de Clark Johnson  

     Un Jour en septembre (2006), de Kevin Macdonald 

     Espion mais pas trop ! (2004), de Andrew Fleming

     Tell them who you are (2004), de Mark S. Wexler   

     Une Si belle famille (2002), de Fred Schepisi  

     Pas un mot (2001), de Gary Fleder 

     Divine mais dangereuse (2001), de Harald Zwart

     Traffic (2001), de Steven Soderbergh 

     Wonder Boys (2001), de Curtis Hanson

    Will & Grace (2001) - Saison 4 SÉRIE TV épisode : 23 

     Meurtre parfait (1998), de Andrew Davis 

     The Game (1997), de David Fincher 

     L'Ombre et la proie (1997), de Stephen Hopkins 

     Le Président et Miss Wade (1995), de Rob Reiner 

     Harcèlement (1995), de Barry Levinson 

     Chute libre (1993), de Joel Schumacher 

     Basic Instinct (1992), de Paul Verhoeven 

     Une Lueur dans la nuit (1992), de David Seltzer 

     La Guerre des Rose (1990), de Danny DeVito 

     Black rain (1989), de Ridley Scott

     Wall Street (1988), de Oliver Stone

     Liaison fatale (1988), de Adrian Lyne 

     Le Diamant du Nil (1986), de Lewis Teague

    Chorus Line (1986), de Richard Attenborough

    A la poursuite du diamant vert (1984), de Robert Zemeckis 

     La Nuit des juges (1984), de Peter Hyams 

     C'est ma chance (1981), de Claudia Weill 

     Le Vainqueur (1980), de Steven Hilliard Stern 

     Le Syndrome chinois (1979), de James Bridges 

     Morts Suspectes (1978), de Michael Crichton 

     Les Rues de San Francisco (1976) - Saison 5 SÉRIE TV épisode : 1, 2 

     Les Rues de San Francisco (1975) - Saison 4 SÉRIE TV 

     Les Rues de San Francisco (1974) - Saison 3 SÉRIE TV

    Les Rues de San Francisco (1973) - Saison 2 SÉRIE TV 

     Les Rues de San Francisco (1972) - Saison 1 SÉRIE TV 

     Napoleon and Samantha (1972), de Bernard McEveety

      Summertree (1971), de Anthony Newley

     Adam at 6AM (1970), de Robert Scheerer

     Where's jack (1969), de James Clavell 

     Hail, hero (1969), de David Miller

    L'Ombre d'un Géant (1966), de Melville Shavelson

    -En tant que producteur

    Tragic Indifference (Prochainement) 

     Art con (Prochainement), de Albert Hughes

    The Ride down Mt. Morgan (Prochainement), de Nicole Kassell 

     The Sentinel (2006), de Clark Johnson 

     Une Si belle famille (2002), de Fred Schepisi 

     Divine mais dangereuse (2001), de Harald Zwart

    Made in America (1993), de Richard Benjamin

     L'Experience interdite (1991), de Joel Schumacher 

     Le Diamant du Nil (1986), de Lewis Teague 

     A la poursuite du diamant vert (1984), de Robert Zemeckis 

     Le Syndrome chinois (1979), de James Bridges 

     Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), de Milos Forman

    -En tant que producteur exécutif

    Une Si belle famille (2002), de Fred Schepisi 

     L'Idéaliste (1998), de Francis Ford Coppola

    Volte/Face (1997), de John Woo

    L'Ombre et la proie (1997), de Stephen Hopkins 

     Radio Flyer (1992), de Richard Donner 

     Eyes of an angel (1991), de Robert Harmon 

     Starman (1985), de John Carpenter

     -En tant que coproducteur 

     Racing the Monsoon (Prochainement), de Steve Carr 

     Stone cold (2005), de Robert Harmon

     Double Impact (1990), de Sheldon Lettich

    FILMOGRAPHIE DE SIGOURNEY WEAVER

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    -En tant qu’actrice

    Baby Mama (Prochainement), de Michael McCullers 

     The Girl in the Park (Prochainement), de David Auburn

     The TV Set (Prochainement), de Jake Kasdan

    Imaginary heroes (Prochainement), de Dan Harris 

     Avatar (2009), de James Cameron 

     Angles d'attaque (2008), de Pete Travis 

     Scandaleusement célèbre (2007), de Douglas McGrath

    Cendrillon & le prince (pas trop) charmant (2007), de Paul J. Bolger

    Snow Cake (2007), de Marc Evans 

     Le Village (2004), de M. Night Shyamalan 

     La Morsure du lézard (2003), de Andrew Davis 

     Séduction en mode mineur (2002), de Gary Winick 

     The Guys (2002), de Jim Simpson 

     Beautés empoisonnées (2001), de David Mirkin 

     Galaxy Quest (2000), de Dean Parisot   

     Company Man (2000), de Peter Askin

    Une Carte du monde (2000), de Scott Elliott 

     Jeffrey (1998), de Christopher Ashley

      The Ice Storm (1998), de Ang Lee

     Alien, la résurrection (1997), de Jean-Pierre Jeunet 

     Blanche-Neige : Le plus horrible des contes (1997), de Michael Cohn 

     Copycat (1996), de Jon Amiel 

     La Jeune fille et la mort (1995), de Roman Polanski 

     Président d'un jour (1993), de Ivan Reitman 

     1492 : Christophe Colomb (1992), de Ridley Scott 

     Alien 3 (1992), de David Fincher 

     S.O.S Fantômes 2 (1989), de Ivan Reitman 

     Working Girl (1989), de Mike Nichols

    Gorilles dans la brume (1989), de Michael Apted

    Aliens le retour (1986), de James Cameron 

     Escort girl (1986), de Bob Swaim 

     Une Femme ou deux (1985), de Daniel Vigne 

     S.O.S. Fantômes (1984), de Ivan Reitman 

     L'Année de tous les dangers (1983), de Peter Weir

    Deal of the century (1983), de William Friedkin

     L'Oeil du témoin (1981), de Peter Yates 

     Alien, le huitième passager (1979), de Ridley Scott 

     Annie Hall (1977), de Woody Allen

    -En tant que coproductrice

    Alien, la résurrection (1997), de Jean-Pierre Jeunet

    Alien 3 (1992), de David Fincher

    Sandra.M

  • Intégrale Gus Van Sant en sa présence

    2d58e4731f86b66b0cefb25e46c68e5e.jpgAlors que dans l’édito de ce blog,  j’évoquais la mémorable projection de « Gerry »,  alors que son réalisateur a reçu le prix du 60ème anniversaire du Festival de Cannes pour « Paranoïd park », le Festival de Deauville vient d’annoncer la troisième bonne nouvelle de cette édition 2007.

    La troisième bonne nouvelle de cette édition 2007 après l’annonce de la présidence du jury confiée à André Téchiné et après l’annonce de la création des « Nuits américaines », c’est donc celle de l’hommage que le festival rendra à un éminent représentant du cinéma indépendant américain et de la modernité qui a parfois aussi signé des films plus grands publics ou carrément expérimentaux : Gus Van Sant.  

    Dans "Paranoïd park",  Gus Van Sant recourt aux mêmes thèmes et figures stylistiques que dans « Last days » et « Elephant », le film n’en reste pas moins fascinant, avec la photographie de Christopher Doyle en prime, je vous le recommande vivement… à l’image des deux films précités et bien sûr du troisième film de sa trilogie (avec « Last days » et « Elephant » donc), « Gerry". Je vous recommande également « Will hunting ».

    e1b858a90bc8d5bc9dba91a1d09937c2.jpgElephant reste mon film favori du réalisateur : pour sa succession de plans séquences envoûtants et mélancoliques, pour ses ralentis hypnotiques, pour ses flash-backs, pour le morcellement habile du temps, pour ses effets sonores, pour ses jeunes acteurs brillamment choisis et dirigés, pour son rythme sensuel et poétique, pour son errance dans un espace labyrinthique, pour ses nuages qui courent et dansent dans un ciel azuré orchestré par la musique de Beethoven, pour ses magistraux travellings avant ou arrière,  pour le décalage judicieux entre le temps réel et subjectif, pour la virtuosité de sa mise en scène donc, parce que c’est un instantané d’une époque, parce qu’il oscille constamment entre rêve et cauchemar éveillés, réalité et abstraction, parce qu’il fascine et horrifie à la fois comme un jeu vidéo qui aurait influencé la tuerie du lycée de Columbine dont le film s’est inspiré, un jeu vidéo auquel il ressemble parfois, pour le plan furtif et sublime d’une main sur une épaule, pour son amoralisme et sa lucidité, pour l'acuité du regard de Gus Van Sant, personnel et sensoriel, celui d’un cinéaste libre qui laisse le spectateur libre : de voir ou non,  de juger ou non, de se laisser embarquer dans ce labyrinthe ensorcelant. Parce que c’est un chef d’œuvre tout simplement.

    Critique de « Last days » lors de sa projection au Festival de Cannes 2005, extraire de mon compte-rendu du Festival de Cannes 2005

    54f83a89b26e475697ff6117d4d6ff7c.jpgDeux ans après sa palme d'or pour "Elephant" Gus Van Sant revient sur la Croisette. Cette projection cannoise étant déjà précédée de rumeurs concernant un éventuel prix d'interprétation pour Michael Pitt, bien que munis des deux précieux sésames que sont l'accréditation et l'invitation, les festivaliers se pressent et se bousculent à l'accès aux marches faisant fi de la politesse, le regard rivé sur le tapis rouge au cas où il disparaîtrait mystérieusement juste avant que leurs pas ne le foulent où au cas où il se déroberait sous leurs pieds. Je regarde tous ces visages crispés et concentrés comme si leur vie en dépendait et je m'amuse de l'incongruité de leurs réactions...mais le soleil est toujours aussi étincelant, le palais attend toujours de nous accueillir et leur attitude, si dérisoire, ne parvient donc pas à entacher ma bonne humeur. Je me laisse donc porter par la foule essayant de ne pas perdre le billet rouge tant convoité. Quelques minutes plus tard, je me retrouve sans la salle. La lumière s'éteint. Les bruissements d'impatience de la salle. Puis, le logo du festival qu'un nombre incalculable de flashs immortalise. "Last days" commence. L'histoire d'une fin pourtant, d'une ultime errance rythmée par des soliloques incompréhensibles qui s'apparentent à des onomatopées. Ces derniers jours sont ceux de Kurt Cobain dont Van Sant s'est très librement inspiré. Ce sont donc les derniers jours d'un homme fantomatique, déjà dans un autre monde, déjà ailleurs. Déambulations désenchantées d'un ange déchu aux portes des ténèbres dont l'imminence de la fin procure un poids démesuré à chaque sensation élémentaire, sensations presque animales. Gus Van Sant clôt admirablement sa trilogie ("Elephant" et" Gerry" en sont les deux premiers éléments, tous trois étant inspirés de "faits divers") sans concession au classicisme ou au mélodrame démonstratif, avec ce style si singulier qui le caractérise (personnages filmés de dos, succession de longs plans séquences, son amplifié, récit déstructuré). Là où "Elephant"' m'avait subjuguée, étant sortie de la projection cannoise avec la presque certitude qu'il obtiendrait la palme d'or (eu égard autant à son sujet qu'à son traitement si novateur), là où Gerry m'avait fascinée je dois avouer que "Last days" m'a quelque peu déçue probablement en raison de l'immense attente suscitée par l'envoûtement provoqué par les deux précédents films. Van Sant n'en démontre pas moins à nouveau son immense talent captant toujours par sa mise en scène si personnelle et si reconnaissable, l'essentiel, l'essence, dans le potentiellement anodin et faisant de chacun de ses films une déroutante expérience pour le spectateur.

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Après l’intégrale Stanley Kubrick en 2001 et Steven Spielberg en 2004, le Festival proposera cette année, pour l’occasion, une intégrale Gus Van Sant, en sa présence.

    BIOGRAPHIE DE GUS VAN SANT (extraite du communiqué de presse du Festival) 

    8c60b2bbde2e7b912de6364e70c41574.jpgNé à Louisville, Kentucky, Gus Van Sant obtient son diplôme d’arts à la Rhode Island School of Design avant de travailler deux ans dans les milieux de la publicité à New York. En 1985, il réalise son premier long métrage, « Mala Noche », qui obtient le Los Angeles Film Critics Award du Meilleur Film Indépendant. Ses films suivants, « Drugstore Cowboy » (1989), « My Own Private Idaho » (1991) et « Even Cowgirls Get the Blues » (1993), marquent le cinéma américain indépendant des années 90. Sa comédie grinçante, « Prête à tout « (1995), avec Nicole Kidman, est présentée aux festivals de Cannes et de Toronto. « Will Hunting » (1997), obtient neuf nominations aux Oscars, dont celle du Meilleur Réalisateur. Après avoir réalisé le remake plan par plan du film d’Alfred Hitchcock, « Psycho » (1998), le film dramatique « A la rencontre de Forrester » (2000) et le film expérimental « Gerry » (2002), co-écrit avec Matt Damon et Casey Affleck, il met en scène « Elephant » en 2003. Le film obtient la Palme d’Or, le Prix de la Mise en Scène et le Prix de l’Education Nationale au Festival de Cannes 2003. Deux ans plus tard, « Last Days », est également présenté à Cannes en compétition officielle. Gus Van Sant réalise également plusieurs courts métrages qui sont récompensés dans de nombreux festivals, comme l’adaptation de la nouvelle de William S. Burroughs, « The Disciple of D.E. » (1982). En 801536bf4e5873d202faf006352daa83.jpg1996, il dirige Allen Ginsberg dans une lecture de ses propres poèmes, « Ballad of the Skeletons », sur une musique de Paul McCartney et Philip Glass. « Five Ways to Kill Yourself » (1987), « Thanksgiving Prayer » (1991), nouvelle collaboration avec Burroughs, et « Easter » (1999), écrit par Harmony Korine, figurent aussi sur la liste de ses courts métrages. Dorénavant installé à Portland, Oregon, Gus Van Sant continue de réaliser et de produire, partageant son temps entre peinture, écriture et photographie. En 1995, il publie une collection de photos intitulée "108 Portraits" et deux ans plus tard son premier roman, "Pink", satire sur le monde du cinéma. Lui-même musicien, il réalise des vidéo-clips pour des artistes tels que David Bowie, Elton John, les Red Hot Chili Peppers et Hanson. Son douzième long métrage, « Paranoid Park », vient de remporter le Prix du 60ème Anniversaire du Festival de Cannes.

    FILMOGRAPHIE

    -En tant que réalisateur:

     1982 THE DISCIPLE OF D.E. – court métrage

    1985 MALA NOCHE

    1987 KEN DEATH GETS OUT OF JAIL – court métrage

    MY NEW FRIEND – court métrage

    FIVE WAYS TO KILL YOURSELF – court métrage

    1989 DRUGSTORE COWBOY

    1991 THANKSGIVING PRAYER – court métrage

    MY OWN PRIVATE IDAHO

    1993 EVEN COWGIRLS GET THE BLUES

    1995 TO DIE FOR (Prête à tout)

    1997 BALLAD OF THE SKELETONS – court métrage

    WILL HUNTING (Good Will Hunting)

    1996 FOUR BOYS IN A VOLVO – court métrage

    1998 PSYCHO

    2000 FINDING FORRESTER (A la rencontre de Forrester)

    2002 GERRY

    2003 ELEPHANT  Palme d’Or - Festival de Cannes 2003 

     Prix de la Mise en Scène - Festival de Cannes 2003

    2005 LAST DAYS

    2006 PARIS JE T’AIME – segment le Marais

    2007 PARANOID PARK

    Prix du 60ème Anniversaire - Festival de Cannes 2007

    -En tant que scénariste

     1982 THE DISCIPLE OF D.E. – court métrage

    1985 MALA NOCHE

    1989 DRUGSTORE COWBOY

    1991 THANKSGIVING PRAYER – court métrage

    MY OWN PRIVATE IDAHO

    1993 EVEN COWGIRLS GET THE BLUES

     1997 BALLAD OF THE SKELETONS – court métrage

    Sandra.M

  • Hommage à Ida Lupino en son souvenir

    ad20895f38aea74b8fc3782d5d47a932.jpgFille du compositeur et librettiste Stanley Lupino et de la vedette de music-hall Connie Emerald, Ida Lupino naît le 4 février 1918 à Londres. Elle fait des études primaires à la Clarence House School de Brighton et se passionne rapidement pour le théâtre en écrivant une pièce dès l’âge de sept ans. A treize ans, elle entre à l’Académie Royale d’Art Dramatique et un an plus tard part en tournée en Angleterre. Le cinéaste Allan Dwan la remarque et l’engage dans le long métrage « Her First Affaire » (1933).=Ida Lupino quitte ensuite l’Angleterre et s’installe à Hollywood. Elle débute en 1934 aux côtés du champion de natation Buster Crabbe dans « Search For Beauty » de Erle C. Kenton. Elle obtient un rôle plus conséquent l’année suivante dans une comédie musicale de Lewis Milestone, « Paris In Spring ». William Wellman la dirige en 1939 dans le mélodrame « The Light That Failed ». Elle signe l’année suivante un contrat avec Warner Bros. et se spécialise dès lors dans des rôles dramatiques. Ida Lupino obtient en1943 le New York Film Critics Award pour son interprétation dans « The Hard Way » de Vincent Sherman. En 1948, Ida Lupino épouse le romancier Collier Young et fonde avec lui l’année suivantela société de production indépendante Emerald Productions, qui deviendra The Filmmakers. La même année, elle co-écrit avec Paul Jarrico le scénario de « Avant de t’aimer » que le vétéran Elmer Clifton est chargé de réaliser. Celui-ci tombant gravement malade quelques jours après le début du tournage, elle le remplace au pied levé et achève le film sans être créditée au générique. Le film est un succès et permet à Ida Lupino de poursuivre dans cette voie nouvelle tout en continuant sa carrière de comédienne. Elle va ainsi réaliser en marge du système hollywoodien des films aux thèmes forts éloignés des productions de l’époque : la condition d’une paraplégique dans « Never Fear » (1949), les conséquences d’un viol dans « The Outrage » (1950), le procès d’un bigame dans « The Bigamist » (1953) ou encore un kidnapping dans « Le voyage de la peur » (1953). La faillite de sa maison de production en 1953 met fin provisoirement à sa carrière de réalisatrice qu’elle reprendra cinq ans plus tard à la télévision pour revenir au cinéma en 1966 avec « The Trouble with Angels », où elle dirige Rosalind Russell dans une comédie typiquement hollywoodienne. Ida Lupino décède le 3 août 1995 à Burbank en Californie.

    FILMOGRAPHIE

    -En tant que réalisatrice

    1949 NEVER FEAR

    NOT WANTED (Avant de t’aimer)

    1950 OUTRAGE

    1951 HARD, FAST AND BEAUTIFUL

    1953 THE HITCH-HIKER (Le voyage de la peur)

    THE BIGAMIST

    1960 SYBILLA (série Alfred Hitchcock presents, saison 6, épisode 10)

    1961 A CRIME FOR MOTHERS (série Alfred Hitchcock presents, saison 6, épisode 16)

    1962 THE LITTLE HOURS (Série General Electric Theater, saison 10, épisode 18)

    1966 THE TROUBLE WITH ANGELS (Le dortoir des anges)

    -En tant que scénariste

    1949 NEVER FEAR

    1950 OUTRAGE

    1953 THE HITCH-HIKER (Le voyage de la peur)

    1954 PRIVATE HELL 36 (Ici brigade criminelle) de Don Siegel

    -En tant que comédienne (sélectif)

    1934 COME ON MARINES de Henry Hathaway

    1935 PARIS IN SPRING de Lewis Milestone

    PETER IBBETSON de Henry Hathaway

    1936 ANYTHING GOES de Lewis Milestone

    THE GAY DESPERADO de Robert Mamoulian

    1937 ARTISTS & MODELS de Raoul Walsh

    1939 THE ADVENTURES OF SHERLOCK HOLMES de Alfred L. Werker

    THE LIGHT THAT FAILED de William A. Wellman

    1940 THE DRIVE BY NIGHT (Une femme dangereuse) de Raoul Walsh

    1941 THE SEA WOLF (Le vaisseau fantôme) de Michael Curtiz

    1941 HIGH SIERRA (La grande évasion) de Raoul Walsh

    1942 MOONTIDE de Archie Mayo

    1943 THE HARD WAY de Vincent Sherman

    1946 DEVOTION (La vie passionnée des soeurs Brontë) de Curtis Bernhardt

    1947 THE MAN I LOVE de Raoul Walsh

    DEEP VALLEY de Jean Negulesco

    1948 ROAD HOUSE (La femme aux cigarettes) de Jean Negulesco

    1949 LUST FOR LOVE (Le demon de l’or) de S. Sylvan Simon

    1950 WOMAN ON HIDING de Michel Gordon

    1951 ON DANGEROUS GROUND (La maison dans l’ombre) de Nicholas Ray

    1952 BEWARE, MY LOVELY de Harry Horner

    1953 THE BIGAMIST de Ida Lupino

    JENNIFER de Joel Newton

    1954 PRIVATE HELL 36 (Ici brigade criminelle) de Don Siegel

    1955 THE BIG KNIFE (Le grand couteau) de Robert Aldrich

    1956 WHILE THE CITY SLEEPS (La 5ème victime) de Fritz Lang

    1972 JUNIOR BONNER de Sam Peckinpah

    1976 THE DEVIL’S RAIN de Robert Fuest

  • Deauville avec ou sans Trintignant...

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    Deauville sans Trintignant, c’est une chanson de Vincent Delerm mais surtout un hommage à celui qui a immortalisé Deauville et qui reste un spectateur assidu de son Festival du Cinéma Américain dont il a d'ailleurs présidé le jury des 30 ans en 2004.

    Claude Lelouch n’avait alors que 26 ans lorsqu’il a reçu la palme d’or à Cannes, cette palme symbolise pour moi d’ailleurs magnifiquement ce que représente le Festival de Cannes, (lequel festival a d'ailleurs rendu hommage à Claude Lelouch pour son 60ème anniversaire) : une mise en lumière extraordinaire pour un film et un cinéaste.

    Claude Lelouch a souvent payé le prix de cette réussite précoce et fulgurante. Peu importe : les critiques passent et les films restent…C’est seulement l’an passé que Deauville a décidé de rendre hommage à Claude Lelouch en inaugurant une place à son nom. 

     Lettre ouverte à M.Claude Lelouch... et à ses détracteurs:

     Visconti, Hitchcock, Resnais, Loach, Melville, Sautet, Costa-Gavras, Chaplin, Capra, Renoir, Carné, Truffaut et…Lelouch. Je l’avoue. Je l’avoue, Claude Lelouch fait partie, (vous faîtes  partie) de ces cinéastes qui m’ont donnée envie de vivre au rythme de ma passion démesurée, dévorante, pour le cinéma.

    Oui, je l’avoue comme on confesserait un crime car cela en est d’ailleurs un pour un certain cénacle pseudo intellectuel du cinéma, un crime passible de regards dédaigneux et méprisants, signifiant à l’inculte que je deviens alors très certainement que je ne n’aurais rien compris au cinéma. Eh bien, je crois pourtant pouvoir me vanter que si, messieurs les censeurs « autodéifiés » ! J’ai compris que le cinéma c’est l’art du montage (aussi). J’ai compris que le cinéma, comme son nom l’indique, est un art (7ème du nom), qu’il n’est pas seulement un spectacle ou un divertissement… mais j’ai aussi compris ce qu’il nous enseigne : la tolérance et l’ouverture d’esprit. J’ai compris qu’il n’est pas contradictoire (au risque de subir de nouveaux regards dédaigneux) d’aimer Lelouch ET Resnais, sans pour autant être dépourvue de tout regard cinématographique ou de tout sens critique.

    Si le cinéma peut (et non doit) vous apporter une vision du monde, il peut aussi vous permettre de vous en évader, et définitivement, non, ce n’est pas incompatible.

    J’ignore si, comme vous le faîtes dire à vos personnages dans « Les Parisiens », le cinéma « c’est mieux que la vie »  mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer. Indéniablement. Passionnément. Passionnément comme vous filmez les acteurs, comme vous filmiez Richard Anconina et Jean-Paul Belmondo, en 1988, dans « Itinéraire d’un enfant gâté », lors de scènes inénarrables et jubilatoires, à l’image de tous vos films, à l’image d’ "Un homme et une femme ".

    Ainsi, déjà, en 1966, vous nous transportiez dans votre univers romanesque, sensible, facétieux, ludique. Déjà vous jouiez avec les méandres du temps, entre passé et présent, entre noir et blanc, nous rappelant donc que le cinéma est l’art du montage, comme on vous reprocha ensuite (injustement) de l’avoir oublié après ce film qui se vit décerner tant de récompenses dont la palme d’or donc mais aussi deux Oscars (on ne pardonne rien au talent).

    Art de l’émotion poussée à son paroxysme aussi, par le truchement de l’histoire la plus simple du monde mais aussi la plus difficile à conter: celle de la rencontre de deux solitudes blessées. Une histoire si singulière et non moins 21cc5fd7a723ed133b7462aa291e2fcd.jpguniverselle, intemporelle même. Jamais film ne m’avait donnée à ce point la sensation de voir une histoire d’amour naître et vibrer sous mes yeux, d’en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si votre caméra en scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si judicieusement et subtilement filmée. Par le plan d’un regard qui s’évade et s’égare. Par la musique éternelle de Francis Lai qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d’Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Jamais un film ne m’avait donnée cette impression de spontanéité, de vérité presque. Alors monsieur Lelouch, vous avez eu raison de ne pas écouter les critiques continuant à nous conter de « belles histoires », à nous narrer des « hasards et coïncidences », auxquels, grâce à vous, je crois plus que jamais. Je ne sais pas si, comme le disait un des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi », « le pire n’est jamais décevant », mais en tout cas votre cinéma n’est jamais décevant, toujours surprenant et inventif.

    Alors pour répondre à une interrogation de Jean-Louis (interprété par Jean-Louis Trintignant) citant Giacometti« Qu’est- ce que vous choisiriez : l’art ou la vie ?», votre cinéma ne nous donne pas envie de choisir, il sublime les deux.  Un homme et une femme. Comme tant d’autres. Différents aussi. Différents et singuliers. Comme votre cinéma. Un art qui sublime l’art et la vie donc. Celle de vos spectateurs, aussi, surtout.
     

    Alors, oui, je l’avoue. J’ai revu « un Homme et une femme » un nombre incalculable de fois, j’ai souri en regardant et revoyant « Itinéraire d’en enfant gâté » et l’inénarrable scène de Belmondo apprenant à Anconina à ne pas être surpris, j’ai suivi avec délectation les tribulations des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi » pour qui « le pire n’est jamais décevant » et « le pire n’est jamais certain », je me suis accrochée à mon fauteuil en regardant  votre court-métrage « c’était un rendez-vous » admirative devant la prouesse technique, j’ai décidé de ne jamais cesser de croire aux « Hasards et coïncidences »  et je me suis mise à croire aux « belles histoires » en regardant toutes celles que  vous avez écrites, et filmées.

    Alors merci Monsieur Lelouch de nous avoir ainsi emmenés en voyage…et surtout ne vous arrêtez jamais malgré vos récents échecs…   Je ne sais pas si le cinéma c’est « mieux que la vie » mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer et l’a sublimée. Indéniablement.  Je ne sais pas non plus si j’aime autant Deauville grâce à « un Homme et une femme » ou si j’aime autant « Un Homme et une femme » à cause de Deauville mais en tout cas j’aime le cinéma grâce aux deux, liés à jamais dans ma mémoire de cinéphile et de festivalière dans les méandres de laquelle fiction et réalité se confondent délicieusement… Oui, entre fiction et réalité. Passé et présent. Comme dans un film de Lelouch…

    Bientôt , mes vidéos de la projection ovationnée de Roman de gare au festival de Cannes et ma critique du film viendront compléter cet article.

    Sandra.M